COSSÉ BRISSAC Émmanuel-Henri Timoléon de

Catégorie: Portraits
Année : 1736

 

P.1404

Âge du modèle : 38 ans

Huile sur toile
H. 75 ; L. 60,5.
Brissac-Quincé, château de Brissac, inv. MH PM49001468 (=éc. fr. du XVIIIe s).

Traces de signature au dos.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1736 pour 600 livres (ms. 624, f° 35, rajout de Huslt : « L’évêque de Condom Emmanuel-Henri Thimoleon de Cosse de Brissac ») ; IAD Cossé Brissac, Paris, arch. nat., ET/XCI/949, 29 octobre 1757 ; coll. Cossé-Brissac).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 214 [loc. inc.] ; Pierre de Cossé, Histoire des ducs de Brissac : maison de Cossé, Paris, Fasquelle, 1952, p. 8, ill. [=portrait localisé mais sans nom de peintre] ; identification Perreau, et communication écrite à Charles-André de Brissac au château de Brissac le 15 septembre 2012 ; visite au château le 4 janvier 2013 ;  Perreau, « Sur les traces de l'évêque de Condom peint par Hyacinthe Rigaud », [en ligne] www.hyacinthe-rigaud.over-blog.com, 29 mai 2013 ; Perreau, 2013, cat. P.1404, p. 293 ; James-Sarazin, 23016, II, cat. P.1486, p. 524 [reprise de notre identification mais avec antériorité de la découverte erronée].

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile, suiveur de Rigaud, H. 81 ; L. 65. Grenoble, musée Dauphinois. Inv. MH PM38000588. (Ancien évêché de Grenoble [=Paul de Chaulnes, évêque de Grenoble] ; dépôt de l’état). 

Descriptif :

Conservé au château de Brissac depuis la mort de son modèle, le portrait de l’évêque de Condom, d’Emmanuel Timoléon de Cossé-Brissac (Paris, 12 octobre 1698 – Paris, 26 août 1757), fut réalisé en 1736 contre 600 livres, soit un simple buste sans mains et au décorum dépouillé[1]. Répertorié par l’État qui le protégea au titre du classement des monuments historiques le 23 septembre 1986, il figurait depuis le 2 décembre 2003 sur les bases de données Mistral-Palissy, non illustré et comme œuvre d’un anonyme[2]. Quelques publications familiales, quant à elles, l’avaient intégré come illustration de l’histoire des Brissac mais sans connaître le nom de Rigaud[3], ce qui nous incita à nous déplacer au château en janvier 2013 pour expertiser l’œuvre et en confirmer l’éventuelle paternité suite à nos échanges écrits pris dès le mois de septembre 2012 avec le propriétaire et descendant du modèle.

Comme pour la plupart de ses portraits d’ecclésiastiques en buste, Rigaud procédait en effet selon des codes que l’on retrouve aussi chez d’autres artistes tels François de Troy, Joseph Vivien, Jean Jouvenet, ou Nicolas de Largilierre pour ne citer qu’eux. Notre peintre sembla plus que tout autre sensible à représenter les princes de l’église et il n’exista peu de diocèse en France qui ne le sollicitât pour peindre son évêque. Fièrement campé de trois quarts, le visage tourné vers le spectateur, le tout nouvel évêque de Condom nous regarde d’un air doux et engageant. Il est vêtu d’une ample mozette ou camail de soie violine damassée à motifs de feuillages et d’entrelacs, à boutons rouges et couvrant un rochet que l’on devine à peine ici. Le bras gauche s’avance discrètement vers l’extérieur du tableau, de manière plus ou moins prononcée suivant les périodes. Pour limiter le prix de la commande, Rigaud évitait en effet d’ordinairement la représentation des mains.

Toujours sur sa toile d’origine, au dos de laquelle nous avons découvert des traces de signature mentionnant le nom clairement de Rigaud[4], l’œuvre fut peut-être endommagée à une époque indéterminée, tronquée à gauche et en bas (H. 75 ; L. 60,5), et remise sur un châssis moderne probablement au début du xxe siècle. Par chance, une seconde version, quoique identifiée par erreur comme Paul de Chaulnes, évêque de Grenoble de 1720 à 1725, atteste des parties manquantes du tableau de Brissac. Conservée au Musée dauphinois de Grenoble (inv. D.89.1.14), elle vient juste d’être restaurée, prouvant sa grande qualité dans la vêture et les textures. On y voit les parties basses du tableau, notamment la manche droite du rochet de baptiste et sa fine dentelle en gros point d’Angleterre[5].

Hyacinthe Rigaud réutilisant souvent d’une année sur l’autre une posture en rodage qu’il souhaitait inclure à son catalogue, c’est donc sans surprise que l’on retrouve en partie ici celle réalisée un an plus tôt pour figurer Alexandre Milon de Mesme, évêque de Valence[6]. Outre un positionnement classique du buste, Rigaud traita de manière plus ou moins similaire le grand ourlet du vêtement et ouvrit le bas de la boutonnière en un élan aérien. Au prix de quelques autres variantes dans l’agencement des plis, l’artiste donna l’impression que la vêture avait finalement été faite exprès pour Monseigneur de Brissac, alors qu’elle découlait franchement de celle de Monseigneur de Valence, tout comme celle de l’évêque de Lescar, Hardouin de Châlon de Maisonnoble[7]. Sans doute en eut-il été de même pour l’effigie de Michel-Roger-Celse de Bussy-Rabutin (1669-1736), évêque de Luçon, si l’œuvre n’eut pas été a demi achevée[8]. Pour Brissac, Rigaud en profita également pour alléger le fond de la composition. Ainsi, la bibliothèque de Monseigneur Millon, à droite, fit place à une colonne à fût nu. À gauche, le mur devint neutre, effaçant le rideau initial mais le remplaçant, dans la version de Grenoble, par une composition à pilastre ionique voulu par le copiste.

Si au premier coup d’œil le tableau de Grenoble pouvait soutenir la comparaison et semer le doute, un examen attentif permet de confirmer celui de Brissac comme l’original. La toile de qualité sur laquelle il est peint, avec un maillage serré et peu de déformation dans sa trame est bien celle qu’employait Rigaud à son habitude. Stylistiquement, on retrouve ici tout ce qui fait la peinture du portraitiste : un aspect lissé des matières qui en fait un portrait très « fini », laissant peu de place à l’improvisation. On retrouve parfaitement dans les contours et les formes, cette correction et cette pureté du dessin qui faisaient l’admiration de son filleul, Hyacinthe Collin de Vermont. Chaque couleur semble fondue dans l’autre, donnant aux carnations et à la peau, une rondeur tout à fait symptomatique. Ce même filleul s’en émerveillait en affirmant les visages peints par son oncle plaisaient également de loin comme de près, parce que le beau fini n’en ôtait pas l’effet ce qui apportait à ses productions « un caractère de noblesse qui leur est propre ». Si certains littérateurs ont reproché à Rigaud que, vers la fin de sa vie et à force de finir ses tableaux il en avait rendu les contours secs tout en usant de tons tirant « un peu sur le violet », le rendu virtuose du damas de soie de notre évêque semble à lui seul démentir cette maxime. Il suffit également au spectateur contemporain de s’approcher du rabat de mousseline porté par l’ecclésiastique, pour constater que le moelleux de l’étoffe, tout en transparence, est reproduit avec un naturel confondant. En un tour de pinceau, l’artiste fait naître et mourir la lumière, lui faisant céder la place pour l’ombre. Celle-ci renaît derrière le repli du tissu qui se courbe sans être entravé. Le regard soutenu, l’œil doux mais pénétrant, les lèvres doucement plissées : toute l’âme du modèle est là qui faisait vibrer le portrait et l’inviter à engager la conversation avec le spectateur. Une véritable signature.

La récente restauration de la réplique du Musée dauphinois a permis une utile comparaison avec l’original du château de Brissac. Son haut degré de finition dans la vêture aurait d’ailleurs pu faire penser à une réplique autographe : dentelle, soie damassée, plis naturellement volants, textures libres et lâchées y sont traités avec un soucis tout particulier de réalisme. Le visage, par contre, est nettement moins léché, accusant un petit souci d’anatomie et de perspective dans la confection du nez. L’arrondi de la bouche et des joues, de même que le rendu des carnations, sont également plus schématisés. L’auteur de la version grenobloise fut donc probablement un ancien aide d’atelier de Rigaud, devenu indépendant, et suffisamment au fait des techniques de son ancien employeur pour avoir su rendre à la perfection la majorité de la composition (rappelons que le catalan n’employait plus officiellement de suppléant depuis 1726).

L’HOMME ET RIGAUD

Derrière le dernier prince de l’Église peint par l’artiste, se cachait un homme discret, que l’on disait bon cavalier et amateur d’art. Monseigneur de Brissac n’était pas inconnu de Rigaud et, au travers de sa parentèle et de son inventaire après décès nous le verrons, il sembla plutôt en être un familier.

La mère de l’évêque, Marie-Louise Bechameil (1681-1740), naquit en effet de Louis, seigneur de Nointel, surintendant des Maison et Finances du duc d’Orléans, frère de Louis XIV tous deux peints par le Catalan en 1688, 1694 puis 1701[9]. L’une de ses sœurs, Hyacinthe Sophie Béchameil (1690-1757), sollicitera également le peintre pour commémorer son mariage avec le marquis de Louville[10]. Par le jeu des alliances, Rigaud entra par ailleurs en contact avec la branche aînée des Brissac, laquelle détenait le duché-pairie ainsi que de la charge transmissible de Grand-panetier de France. L’un de ses représentants, Henri-Albert de Cossé-Brissac (1645-1698), était justement cousin germain d’Artus Timoléon Louis (1668-1709), le père de notre modèle, et avait convolé en justes noces avec la sœur du célèbre duc de Saint-Simon (1675-1755), lequel jugeait Rigaud comme le « premier peintre de l’Europe pour la ressemblance des hommes et pour une peinture forte et durable » [11].

Veuf dès 1684 de la sœur du fameux auteur des Mémoires, Henri-Albert de Brissac avait convolé en secondes noces avec la sœur du président de Verthamon (peint pour sa part en 1699)[12] et dont il n’eut pas d’enfants. Ainsi, à la mort du duc en 1698, le duché de Brissac devint vacant. Saint-Simon, plein de rancœur envers un beau-frère qui « avoit très mal vécu » avec sa sœur, intrigua avec succès pour faire transmettre le duché-pairie de Brissac au père du futur évêque de Condom[13].

« Le duc de Brissac mourut à Brissac le premier ou le second jour de cette année. Il étoit frère unique de la maréchale de Villeroy, et mon beau-frère, sans enfants de ma sœur avec qui il avoit très mal vécu, comme je l’ai dit au commencement de ces Mémoires. Il n’en eut point non plus de la sœur de Vertamont, premier président du grand conseil, qu’il épousa pour son grand bien, qu’il mangea si parfaitement que, n’ayant pas même de douaire ni de reprises pour elle, elle continua à vivre comme elle faisoit depuis longtemps chez son frère, qui lui donnoit jusqu’à des souliers et des chemises. Elle était bossue avec un visage assez agréable, et beaucoup d’esprit et fort orné qui l’étoit encore plus, et beaucoup de douceur et de vertu. M. de Brissac savoit beaucoup, et avoit infiniment d’esprit et du plus agréable, avec une figure de plat apothicaire, grosset, basset, et fort enluminé. C’étoit de ces hommes nés pour faire mépriser l’esprit, et pour être le fléau de leur maison. Une vie obscure, honteuse, de la dernière et de la plus vilaine débauche, à quoi il se ruina radicalement à n’avoir pas de pain longtemps avant de mourir, sans table, sans équipage, sans rien jamais qui eût paru, sans cour, sans guerre, et sans avoir jamais vu homme ni femme qu’on pût nommer. Cossé étoit fils du frère cadet de son père, mort chevalier de l’ordre. Il avoit épousé depuis plusieurs années une fille de Bechameil, qui étoit surintendant de Monsieur, sœur de la femme de Desmarets, neveu de M. Colbert, chassé et longtemps exilé à sa mort, et de Nointel que Monsieur fit faire intendant en Bretagne, puis conseiller d’État ».

À leur tour, les deux frères d’Emmanuel-Timoléon ne tardèrent pas à croiser le chemin de Rigaud. L’aîné, Charles Timoléon Louis (1693-1732), épousera en effet en 1720 Catherine Pécoil (1707-1770), dont la mère, Catherine-Marie Le Gendre de Villedieu (1682-1749), avait été peinte par l’artiste dès 1702[14]. Quant au frère jumeau du futur évêque, Jean-Paul Timoléon (1698-1780), devenu d’ailleurs duc de Brissac en 1710 grâce au désistement d’Emmanuel Timoléon en sa faveur[15], son portrait peint par Claude Pougin de Saint Aubin (av. 1730-1783), reproduit à la gravure par Hubert avec la participation de Fossier pour les décors, avoue nettement sa dette envers Rigaud[16]. Elle singe en effet, et en partie, une attitude inventée par notre peintre et notamment choisie pour le célèbre portrait du duc d’Antin, produit vers 1710[17]… L’image fixée par Pougin de Saint Aubin, par la ressemblance physique du modèle avec celui peint par Rigaud, achèvera pour sa part de convaincre les plus sceptiques quant à l’identification du Rigaud du château de Brissac comme représentant l’évêque de Condom… Pour achever ce tour d’horizon, rappelons enfin que les fils Brissac avaient également pour oncle par alliance le maréchal de Villeroy, autre fameux modèle du portraitiste[18].

Emmanuel-Timoléon de Cossé-Brissac, rapidement surnommé improprement « abbé de Brissac », se destina donc à l’état ecclésiastique, marchant dans les pas de certains de ses ancêtres[19]. Prêtre du diocèse de Paris, docteur en théologie de la Faculté de Paris de la maison royale de Navarre, il devient, le 5 novembre 1717 et à l’âge de 19 ans, le dernier abbé commendataire de l’abbaye de Fontfroide « près Narbonne », avant que le monastère ne soit uni à l’évêché de Perpignan[20]. C’est à cette époque qu’il est d’ailleurs peint par Alexis Simon Belle (1674-1734), « peintre de Sa Majesté Britannique ». Si cette toile est aujourd’hui non localisée, elle fut heureusement transcrite avec sensibilité au burin par Marie-Anne-Hyacinthe Horthemels (1682-1727)[21], une proche de Rigaud. On y voit déjà le visage oblong des Brissac, avec ce nez à l’arête fortement arquée, le menton légèrement en avant et les sourcils tombants.

Devenu aumônier du roi en novembre 1725 et député de la province de Narbonne à l’assemblée générale du Clergé tenue la même année, Brissac cumula rapidement les bénéfices de différentes abbayes commendataires dont il tira les ressources : succédant à son oncle François-Paul de Neuville (1677-1731) comme administrateur pour le roi de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Fécamp et comme prieur de Saint-Rambert-en-Forez (ordre de Cluny) le 24 septembre 1729[22], il est nommé abbé de Saint-Urbain-sur-Marne en Champagne (ordre de Saint-Benoît) par provisions apostoliques du 19 avril 1732. « Homme du monde le plus caressant » si l’on en croit divers compte-rendu d’assemblées du clergé, Cossé-Brissac fut nommé en 1729, « Grand-Vicaire de l’archevêque de Lyon et de la Sainte-Trinité de Fécamp »[23] et ajouta à son palmarès, un an plus tard, les charges de conseiller du roi en son conseil d’État et d’Agent-Général du Clergé de France : « En 1730, M. l’Abbé de Lort de Serignan Abbé de Paimpont, depuis Evêque de Maçon, fut nommé par la Province de Bourdeaux le 18 Avril, & M. l’Abbé de Cossé de Brissac, Abbé de Fonds-froide, depuis Evêque de Condom, fut nommé par la Province de Lyon le 15 Mars. Le rapport fut fait pat M. l’Abbé de Brissac » [24].

Richelieu[25] et Maurepas[26] attestent également que le futur cardinal de Fleury, alors aumônier du roi et tout livré aux Sulpiciens qu’il était, avait naturellement pensé à l’abbé de Brissac pour diriger l’évêché d’Angers (le château de Brissac étant au diocèse). Pour le premier rapporteur, Emmanuel-Timoléon fit les frais du jeu d’intrigues entre Jansénistes et Sulpiciens mais il ne semble finalement avoir été écarté qu’au simple prétexte qu’il avait des « manieres & le caractère d’un chasseur, & qu’il en menoit la vie ». Maurepas confirma cette cabale : « Après qu’il [Fleury] eut donné l’exclusion à monsieur de l’Aubiere, monsieur le cardinal lui dit qu’on pouvoit donner cet évéché a M. l’abbé de Brissac, à quoi le supérieur répondit qu’il étoit persuadé qu’il s’en acquiteroit fort bien, quoi qu’il fût fort jeune ; et qu’il n’eut pas tout-à-fait mené pendant qu’il avoit été à Lyon la conduite d’un grand vicaire d’un évêque, ayant fait plusieurs parties de chasse, où il avoit été en habit séculier ».

Il faudra finalement attendre le 10 octobre 1735 pour que Brissac accède de plus hautes sphères en devenant évêque de Condom, dans le Gers, sur ordre du roi et en remplacement de Louis Milon (1655-1734). Marchant dans les pas du célèbre Bossuet, qui avait occupé le siège de 1669 à 1671, il fut sacré dans la Chapelle du Séminaire de Saint-Sulpice de Paris, sa paroisse, par l’archevêque de Sens, le 22 janvier 1736[27]. Cette nomination arriva à point car les chansonniers raillaient déjà Brissac depuis un an au travers de quelques vers intitulés Les prélats de France[28] :

« Pourquoi ne suis-je pas prélat ?
Disait hier Brissac bien triste.
J’ai pour être inscrit sur la liste
Les vertus de l’épiscopat :
De Saint-Simon j’ai l’humeur fière[29],
Les mœurs de la Parisière
La chasteté de Vauréal,
De Languet j’ai tout le mérite ;
Je baise le c… du jésuite,
Et du valet du cardinal[30]
J’ai la piété de La Fare, 
Comme lui, je suis endetté ; 
De Tencin j’ai la probité, 
De Janson la science rare, 
De du Luc la sobriété, 
Et, comme Saumery, je jure. 
Que de droits à la prélature ! 
J’atteste le grand Stathouder 
Des hautes puissances d’enfer. 
Si je ne suis bientôt évêque, 
L’église me perd : à la Mecque 
J’irai me faire Kalender[31]. »

Après avoir administré durant 22 ans « de haut et de loin » le diocèse, Emmanuel-Henri Timoléon de Cossé-Brissac mourut le 26 août 1757 à Paris[32], sur la paroisse Saint Sulpice et « après une longue maladie » nous dit le duc de Luynes dans ses Mémoires[33]. On sait, par son inventaire après décès[34], que sa fortune était assez considérable, lui permettant de collectionner livres, tableaux et meubles de prix. D’ailleurs, à sa mort, l’avocat Barbier relèva discrètement dans son Journal l’importance de la charge qu’il détenait : « Le Roi a donné à M. de Laval Montmorency, évêque d’Orléans, l’évêché de Condom, vacant par la mort de M. de Brissac, lequel est considérable pour le revenu »[35]. Le diocèse rapportait en effet près de 60 000 livres en 1757[36]. À titre comparatif, Chartres en rapportait 25 000, Castres 30 000, Angers 26 000, ce qui semble tout de même loin des 95 000 d’Albi et des 150 000 d’Auch !

L’AMATEUR D’ART

Notre relecture de l’inventaire après décès inédit du modèle, exécuté à Paris dans son hôtel de la rue Cassette le 29 octobre 1757 à deux heures de relevée, a montré le goût pour les arts dont faisait preuve Brissac. En plus d’une belle bibliothèque de vingt trois numéros et parmi une longue liste de meubles de prix, il laissa quelques trumeaux de glace dans des bordures de bois doré et sculpté aux armes de la famille, « un grand lustre à huit branches de cuivre argenté dont la plupart des poires et pommes sont de cristal de roche et le surplus de cristal fondu » (100 livres), « un bureau de marqueterie de boule de cuivre sur ébène à deux tiroirs, le tout orné de bronze doré d’or, mouluré (200 livres) et « un cabinet de bois de violette à deux guichets fermans à clef et à deux mains, le tout en bronze doré d’or, mouluré avec son dessus de marbre saracolin [Sarrancolin] » (200 livres). Au chapitre des tableaux on notait dans diverses chambres, deux grandes copies d’après Bourdon et Carrache (30 livres) et des crucifixions prisées avec des lots de meubles. Venaient ensuite un Bord de mer « dans sa bordure portant deux aulnes deux poulces de large » (46 livres), un autre en copie (15 livres), un tableau « original du Bassan représentant une nuit et des bergers » (300 livres), « un grand tableau peint sur toille par bourdon représentant Moise sauvé des eaux dans sa bordure de bois sculpté doré » (600 livres) et surtout « deux tableaux pendans peint par Paul Brille et à figures de Carache représentans des paysages, les figures de l’un sont Diane et de l’autre braconniers tirant des canards dans leurs bordures de bois sculpté doré » (1000 livres)[37].

Dans la chambre du défunt fut prisé un lot comprenant une grande Vierge à l’enfant avec Saint Jean, une vaste Descente de croix, une grande Communion de Saint Jérôme, une autre Sainte Vierge, une Sainte famille, un Enfant Jésus dormant sur une croix (1200 livres), ainsi que « cinq tableaux peints en mignature sous leurs glaces, les trois premiers de forme quarrée représentant la naissance de N. Seigr, Lannonciation, Ste catherine avec la Ste vierge et l’enfant Jesus, et les deux autres ronds représentans tous deux la fuite en Egypte, tous en différentes bordures de bois sculpté, doré » (120 livres). Dans un petit cabinet « étant ensuite de la salle de Compagnie » était également accroché un tableau peint sur cuivre représentant Danaé recevant la pluie d’or, un autre peint sur bois figurant la Sainte famille avec Saint Jean ainsi qu’un autre sur même support représentant une femme « vêtue en blanc et autre sujet dont un tenant une chemise » rejoint par une Madeleine pénitente et un petit cuivre montrant le Baptême de Saint Jean ; l’ensemble étant prisé 243 livres.

Nombreux furent également les portraits de famille « tirés pour mémoire » tel celui de la mère du défunt et de son oncle par alliance, le maréchal de Villeroy (ce dernier sans doute d’après Rigaud). Ces images étaient disposées dans les pièces de réception. En revenant dans la chambre de l’évêque, on découvrait « deux tableaux pendants peints sur toille à bordure de bois doré ornés des armes de la famille représentant feu Mad[am]e la duchesse de Lesdiguières[38] et feue mad[am]e la duchesse de La meilleraye[39] ». Dans le cabinet près de la salle de compagnie, était accrochée une petite effigie de la duchesse de Longueville, autre modèle célébré par Rigaud en 1705[40] et dont on retrouvera plus loin l’estampe correspondante.

Mais c’est un autre chapitre qui éveillera tout particulièrement l’attention de l’amateur de portraits. Après avoir détaillé le contenu d’un cabinet situé à gauche de la chambre de l’évêque, le commissaire priseur Poulliot nota : « […] à l’égard de deux grands tableaux peints sur toille en bordure de bois doré l’un représentant Louis de cossé, duc de Brissac prince [sic] de Malestret [Malestroit][41], l’autre l’ayeul paternel de feu dit seigneur Evêque de condom, et trois autres tableaux peints sur toile et représentans feu ladite dame mère dudit feu Msgr l’Evèque, le second Msgr le duc de brissac actuel [frère jumeau du prélat] et le troisième, ledit feu Msgr l’Evesque de Condom », prisés pour mémoire. S’il est possible que le dernier item ait pu être le tableau de Belle, il nous semble plus probable que l’ancien grand vicaire de Lyon, devenu désormais l’un des grands ecclésiastiques du royaume de France, ait conservé près de lui l’œuvre de Rigaud, plus politiquement valorisante.

À cette longue liste de peintures, peut-on ajouter des effigies protocolaires des cardinaux de Richelieu et de Mazarin, quelques tableaux de chapelle à sujets de dévotion, une ou deux marines de mi format, et une intéressante série de 17 estampes, sous verre blanc et bordures de bois doré, la plupart d’après des œuvres peintes par Rigaud à l’exception de celle montrant Joseph-Clément de Bavière, archevêque-électeur de Cologne d’après Joseph Vivien. Dans l’ensemble on dénombrait ainsi Louis XIV, le roi de Pologne (Frédéric Auguste III), l’évêque de Meaux (Jacques-Bénigne Bossuet), les archevêques de Paris (Vintimille du Luc), de Narbonne (Beauvau du Rivau), de Cambrai (Saint-Albin) et de Reims (Rohan-Guéméné), les cardinaux de Polignac, Dubois, de Fleury, les maréchaux de Saxe, de Belle-Isle, de Montmorency-Luxembourg, de Villeroy et de Villars, le tout prisé cent vingt livres[42]. Quelques numéros plus loin pouvait-on encore remarquer, parmi d’autres estampes de fleurs, celle représentant le cardinal d’Auvergne et une autre la duchesse de Nemours, toutes deux d’après Rigaud[43]. La prisée y ajouta celle du Régent d’après Jean-Baptiste Santerre et celle du prince Charles Édouard Stuart.  Il aurait été tentant de voir dans cette dernière l’œuvre de Johan Georg Wille d’après Louis Tocqué (1696-1772), laquelle aurait alors formé par son style en « fenêtre » un pendant naturel au maréchal de Saxe de Rigaud. Le commissaire priseur chargé de l’inventaire ayant écrit « le prince Édouard », et l’estampe de Tocqué ne comportant pas de titre en français, il est plus probable que le fonctionnaire ait lu une partie de la lettre d’une autre planche, par exemple celle de Nicolas Jean Baptiste De Poilly (1707-1780) gravée en 1746 d’après Dominico Dupra (1689-1770) et où l’on voit Stuart en pied devant une marine avec comme titre « Le Prince Charles Edouard Stuart »[44]. Une vingtaine d’autres estampes à figures de fleurs, d’oiseaux et de coquillages complétèrent cet ensemble de goût.

Si la vaste cheminée en marbre rose des Pyrénées sculptée aux armes de l’évêque que l’on découvre aujourd’hui dans un salon bas du château de Brissac n’apparaît pas dans l’inventaire c’est qu’elle fut rapatriée dans les années 1950 de l’évêché de Condom, ou le prélat l’avait commandée. Son portrait, quant à lui, ne quitta jamais la famille. Il échu en effet dès la mort du modèle à son frère Jean-Paul et à ses neveux, par testament fait à Paris, le 24 août 1757 devant Antoine Quinquet, notaire du quartier Saint Sulpice[45]. L’évêque souhaita être enterré dans l’église du couvent des Célestins de Paris et nomma comme exécuteur testamentaire son ami François Rabache, avocat au parlement à qui il donna « un tableau à choisir dans ceux qui m’apartiennent et avec toutte mes tableaux en mignature qui sont sous glaces ».

 

 


[1] Perreau, 2013, cat. P.4014, p. 293. Voir la mention rajoutée par Hulst au folio 35 du premier manuscrit de livres de comptes de Rigaud (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, ms. 624) : « L’évêque de Condom Emmanuel-Henri Thimoleon de Cosse de Brissac ». Cité également par Roman, 1919, p. 214 (sans localisation).

[2] Ref. PM49001468.

[3] Pierre de Cossé, Histoire des ducs de Brissac : maison de Cossé, Paris, Fasquelle, 1952, p. 8, ill. Voir aussi, Pierre de Cossé, duc de Brissac, Les Brissac et l’histoire, Paris, Grasset, 1973 (édition numérique 2003).

[4] Nous remercions Monsieur de Brissac qui nous fit l’amabilité d’un long entretien à l’occasion de cette redécouverte inédite du portrait, qui fut ensuite transmise à Guy Massin Le Goff et Etienne Vacquet, à la conservation des Antiquités et Objets d'art de Maine-et-Loire.

[5] Dépôt de l’État depuis 1907 en provenance d’une série de portrait de l’évêché de la ville. Inv. MH PM38000588. Contrairement à la notice de la base Palissy, il n’existe aucune preuve scientifique confirmant l’identification comme Paul de Chaulnes. Nous remercions Valérie Huss, conservatrice du patrimoine au Musée dauphinois qui, à l’occasion de notre expertise, a bien voulu faire photographier exprès le tableau et nous en a communiqué l’image en avant première.

[6] Perreau, 2004, p. 212 & Perreau, 2013, cat. P.1401, p. 292.

[7] Huile sur toile, H. 81 ; L. 65. Signée au dos : « fait par Hyacinthe Rigaud 1731 ». Perpignan, coll. part. Voir Perreau, 2013, cat. P.1365, p. 283.

[8] Roman, 1919, p. 212 ; Perreau, 2013, cat. *P.1397, p. 291.

[9] Perreau, 2013, Cat. *P.147, p. 79 ; cat. *PC.387, p. 111-112 ; cat. P.695, p. 159.

[10] Perreau, 2013, cat. P.1017 et PC.1018, p. 212.

[11] Auteur des Mémoires du même nom. Voir Perreau, 2013, cat. *P.276, p. 96-97 (portrait de Saint-Simon) et cat. P.496, p. 128-129 (portrait de l’abbé de Rancé).

[12] Michel-François II de Verthamon (1667-1738). Voir Perreau, 2013, cat. *PC.627, p. 148.

[14] Perreau, 2012, p, 70 ; Perreau, 2013, cat. *PC.709, p. 163.

[15] Louis Moreri, Le grand dictionnaire ou le mélange curieux de l’Histoire sacrée et profane, IV, 1759, Paris, p. 172 : « Il fut déclaré grand-pannetier au lieu du feu duc de Brissac, son frère [Charles Timoléon Louis], le 20 avril 1732, & lui succéda au titre de duc & pair, conformément à l'édit de 1711, touchant les pairies, au moyen de la renonciation & désistement que fit en sa faveur l'abbé de Brissac son frère aîné. Il a été fait brigadier de cavalerie le 18 octobre 1734, maréchal de camp le 20 février 1743, reçu chevalier des ordres le premier janvier 1744, & fait lieutenant-général le premier janvier 1748 ».

[16] Huile sur toile d’après Pougin de Saint Aubin, H. 101,5 ; L. 82 cm. Vente Paris, hôtel Drouot, Libert, 14 décembre 2007, lot 39. Voir Neil Jeffares, Dictionnary of Pastellists before 1800, http://www.pastellists.com/Articles/Pougin.pdf.

[17] Voir Perreau, 2013, cat. P.1108, p. 223-224.

[18] Marie-Marguerite de Cossé-Brissac (1648-1708) épouse depuis 1662 du maréchal de Villeroy (1644-1730), lequel fut peint par Rigaud en 1698. Voir Perreau, 2013, cat. *P.542, p. 136.

[19] Son oncle, Charles-Albert (1670-1712), dit l’« abbé de Cossé », fut en effet vicaire-Général de l’Evêque d’Angers ; les « abbés de Brissac » étant par tradition les grands oncles de la branche aînée d’Emmanuel-Timoléon.

[20] Claude-Pierre Gouget, Supplément au grand dictionnaire historique, généalogique, géographique, etc. de M. Louis Moréri, pour servir à la dernière édition de l'an 1732 & aux précédentes, vol. I, Paris, vve Le Mercier, 1735, p. 321.

[21] Fabienne Camus, « Alexis-Simon Belle, portraitiste de cour (1674-1734) », BSHAF, 1990, p. 43.

[22] En 1739, il prélèvera quatre fragments des reliques de Saint-Rambert pour les distribuer dans son diocèse de Condom. Abbé Charles Signerin, Histoire religieuse et civile de Saint-Rambert en Forez, Saint-Étienne, 1900, p. 439.

[23] Nouvelles ecclésiastiques, ou mémoires pour servir à l'histoire de la Constitution Unigenitus, tome premier, qui contient les années, 1728, 1729 et 1730, 3e édition, Utrecht, 1735, p. 175.

[24] Jean de Caulet, Dissertation à l’occasion des actes de l’assemblée générale du clergé de France de 1765, sur la Religion, Seconde partie, Paris, 1768, p. 422.

[25]Armand Jean du Plessis Richelieu, Mémoires du maréchal de Richelieu, vol. 4, Liège, 1790, p. 265.

[26] Mémoires du comte de Maurepas [Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas], 2e édition, tome 1, Paris, 1792, p. 119, 120.

[27] Hugues Du Tems, Le Clergé de France, ou Tableau historique et chronologique des archevêques, évêques, abbés, abbesses et chefs des chapitres principaux du royaume, depuis la fondation des églises jusqu’à nos jours, II, Paris, 1774, p. 308.

[28] Émile Raunié, Chansonnier historique du XVIIIe, publié avec introduction, commentaire, Notes et Index par Emile Raunié, archiviste paléographe, Orné de Portraits à l’eau-forte par Rousselle, Paris, Quantin, 1882, 2e partie, « Le règne de Louis XV, ministère du duc de Bourbon et du cardinal Fleury, 1724-1742 », année 1734, p. 72-73. Notons qu’on retrouve dans la chanson plusieurs modèles de Rigaud, Saint Simon, Vintimille du Luc et Rousseau de La Parisière.

[29] « La plupart des qualifications de cette pièce sont des contre-vérités ; les vertus attribuées aux prélats sont presque toujours celles par lesquelles ils brillent le moins », nous dit Raunié.

[30] Barjac, valet de chambre du cardinal Fleury.

[31] « L’abbé de Brissac ne fut point réduit à cette triste nécessité, puisqu’il fut nommé le 31 octobre 1735 à l’évêché de Condom », ibid.

[32] Date donnée par son inventaire après décès. La plupart des sources donnent la date du 27 tel le Mercure de France de décembre 1757 (p. 203) : « Messire Emanuel-Henri-Timoléon-de Cossé-de Brissac, né jumeau avec son frère, Jean-Paul-Timoléon-de Cossé, Duc de Brissac, le 11 Octobre 1698, Abbé de l’Abbaye de Fonfroide, Ordre de Cîtaux, Diocèse de Narbonne en 1717 ; & de celle de Saint Urbain, Ordre de Saint Benoît en 1732, Grand-Vicaire de l’Archevêché de Lyon, Aumônier du Roi, Agent général du Clergé, nommé Evêque de Condon en 1735, sacré le 22 Janvier 1735, est mort à Paris, rue Cassette, fauxbourg Saint Germain, le 27 Août 1757, dans la soixantième année de son âge. Il fut présenté le 29 à Saint Sulpice, & transporté aux Célestins dans la Chapelle d’Orléans, lieu de la sépulture de sa maison ».

[33] Charles Philippe d'Albert duc de Luynes, Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV (1735-1758). publ. sous le patronage de M. le duc de Luynes par M.M. L. Dussieux et Eud. Soulié, tome 16 (1757-1758), Paris, 1864, p. 152.

[34] Paris, arch. nat., ET/XCI/949, 29 octobre 1757.

[35] Edmond Jean François Barbier, Chronique de la régence et du règne de Louis XV (1718-1765), 6e série (1754-1757), Paris, 1857, p. 588.

[36] Malvaux, L’Europe ecclésiastique ou État du clergé, Paris, Duchesne, 1757, p. 179.

[37] Paul Bril (1554-1626), peintre hollandais de paysages. Voir Diane et ses nymphes allant à la chasse et sa Chasse aux canards, conservés au Louvre (Inv. 1113).

[38] Paule-Marguerite Françoise de Gondi (1655-1716), épouse en 1675 de François Emmanuel de Blanchefort-Créquy, duc de Lesdiguières (1645-1685).

[39] Marie de Cossé-Brissac (1621-1710), épouse de Charles de La Porte, duc de La Meilleraye (1602-1664), qui était grand-tante de l’évêque par la branche aîné des duc de Brissac.

[40] Perreau, 2013, cat. P.898, p. 193.

[41] Louis de Cossé (1625-1661), de la branche aîné des duc de Brissac, époux de Mlle de Gondi.

[42] Pour les équivalences des portraits en estampes voir Perreau, 2013 : P.695-6-a (par Pierre Drevet), p. 160 ; P.1226-1 (par Joseph Balechou), p. 245 ; PC-903-6-a (par Pierre et Pierre Imbert Drevet), p. 194 ; P.1367-4-a (par Claude Drevet), p. 284 ; P.1236-7-a (par Pierre et Pierre-Imbert Drevet), p. 247 ; P.1321-8-a (par Georg Frédéric Schmidt), p. 269 ; P.1375-1-a (par Gilles Edme Petit), p. 286 ; P.1246-8-b (par François Chéreau), p. 249 ; P.1309-4-a (par Pierre-Imbert Drevet), p. 267 ; P.1349-35-a (par Pierre et Pierre-Imbert Drevet), p. 277 ; P.1428-2-a (par Johan Georg Wille), p. 300 ; P.1186-7-a (par Johan Georg Wille), p. 37-238) ; P.320-4-a (par Claude Vermeulen), p. 103 ; P.542-4-a (par Gérard Edelinck); p. 136 ; P.835-15 (par Pierre Drevet), p. 183 ; P.1368-1-a (Claude Drevet), p. 284 et P.898-4 (par Pierre Drevet), p. 193.

[43] Ils correspondent respectivement dans notre catalogue aux numéros P.695-6-a, P.1226-1.

[44] Avec la dédicace suivant sur le bas : « Né a Rome le 31 Décembre 1720. / Édouard presque seul, vole vers ses États / Sa fortune et ses droits accompagnent ses pas : / Quel Prince mieux que lui prétend à la Couronne, / Si le sang la transmet, si la vertu la donne. / À Paris chez Basset ».

[45] Paris, Archives Nationales, MC, ET/I/484.

  

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan