ALBERT DE LUYNES DE CHEVREUSE Charles Honoré d'

Catégorie: Portraits
Année : 1707

 

P.970

Âge du modèle : 61 ans

Huile sur toile
H. 53 ; L. 43.
Collection particulière.

Inscription apocryphe dans un bandeau en bas de la composition : « Charles Honoré d’Albert, duc de Chevreuse, né le le 7 7bre 1616 / mort le … 9bre 1712, ami intime du duc de Beauvilliers son beau frère et de / fénelon ».

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1707 pour 150 livres (ms. 624, f° 26 : « M[onsieu]r le duc de Chevreuse ») ; réinscrit [doublon], f° 29, 1709 (« M[onsieu]r le duc de Chevreuse », 150 livres) ; anciennes collections du duc de Luynes au château de Dampierre ; vente Paris, hôtel Drouot (Libert), 15 juin 2007, lot 17a (3800 euros).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 132, 144 [Charles Honoré d'Albert (1646-1712)] ; James-Sarazin, 2003/2, cat. I, n°831 et 885 [Charles Philippe d'Albert (1695-1758) ; toile en localisation inconnue] ; Perreau, 2013, cat. P. 970, p. 204 [idem] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1016, p. 339 [idem].

Descriptif :

Contrairement à ce que nous avions indiqué dans notre catalogue de 2013, le présent modèle ne peut, selon nous, être associé à la personne de Charles Philippe d'Albert (1695-1758) qui, malgré son jeune âge, était le duc de Chevreuse en titre depuis la mort de son père, Honoré Charles (1669-1704). La réappartition sur le marché de l'art du portrait de son grand père, Charles-Honoré d’Albert (1646-1712), correspond en effet davantage en âge et en style à la présente mension des livres de comptes. Le style de la perruque, aux cheminées montantes est tout à fait caractéristique des années 1710, et ne peut rattacher la toile à la mention, en 1694, d'un portrait du duc de Montfort. Ce dernier d'ailleurs, conette des chevau-légers avait été, selon Saint Simon, « très dangereusement blessé de six coups de sabre, dont il fut et demeura balafré »  lors d'une charge militaire dans le Brabant, détail anatomique que Rigaud n'eut pas omis ici de représenter.   .

La posture du modèle, en armure et le bras gauche tendu vers la droite, renvoie également de manière frappante à l'effigie d'Ignace de Lieutaud, qui donna lieu, en 1708, à un habillement destiné à l'estampe d'après le portrait du Comte de Toulouse ou à l'une des versions de celui du maréchal de Matignon. En buste et originellement ovale, cette tête tout spirituelle reste cependant calquée sur des prototypes bien rodés du peintre. Le visage regarde vers l’extérieur du tableau, à l’opposé de la torsion du buste. La toile a été mise au carré à une époque ultérieure et rentoilée.

L'homme peint sur la toile vendue par Libert concorde enfin parfaitement avec l'âge qu'avait Charles-Honoré d’Albert en 1707 : soit 61 ans. Le visage n'est certes pas abîmé, mais il est celui d'un homme mûr. À ce titre, il présente de grandes similitudes avec celui du président de Nicolay, peint par Rigaud en 1713 à l'âge de 56 ans. Outre un port de tête très voisin, on y voit le même souci que prêta Rigaud à rendre la noblesse humaine du modèle.

Le duc de Chevreuse avait épousé en premières noces, Louise-Marie Séguier, marquis d’Ô (1624-1651).

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan