LOUIS XV

Catégorie: Portraits
Année : 1715

 

P.1247

Huile sur toile
H. 189 ; L. 135 cm
Versailles, Musée national du château. MV3695

Sign. : « Fait par Hyacinthe Rigaud en septembre 1715 ».

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1715 pour 8000 livres (ms. 624, f° 37 v° : « Le roy Louis quinze ») ; Commandé par le Régent ; collections de la couronne.

Bibliographie :

Rigaud, 1716, p. 122 ; A. N., K 136, n°19 (1716) Hulst/3, p. 193 ; Anselme, 1726, I, p. 161-182 ; Mariette, 1740-1770, III, f° 46 v°, n°34, VII, f° 19 ; Basan, 1767, p. 174 ; Lelong, 1775, p. 197, n°22 ; Basan, 1775, p. 370, n°1102 ; Fontenai, 1776, I, 527 ; Strutt, 1785-1786, P. Dr, I, p. 262 ; Huber & Rost, 1797, VIII, p. 4 ; Paignon-Dijonval, 1810, 7465 ; Nagler, 1836, III, p. 475 ; Le Blanc, 1856, II, P. Dr., n°28 ; Firmin-Didot, 1876, P. Dr., n°58 ; Firmin-Didot, 1875-1877, P. Dr., n°437 ; Portalis & Béraldi, 1880-1882, II, p. 22, n°56 ; Bellier & Auvray, 1882, I, p. 446 ; Bryan, 1893, I, p. 425  ; Rondot, 1896, p. 109 ; Mireur, 1910, II, p. 533, 534-539, 540-541 ; Soulange-Bodin, 1914, p. 6-49 ; Roman, 1919, p. 178, 182, 183, 184 ; Maumené & d’Harcourt, 1932, XVI, n°4, p. 295-296 ; IFFXVIIIe 1951, P. Dr., VII, n°82 ; Colomer, 1973, p. 25 ; Baetjer, 1980, t. I, p. 155, repr. au t. III, p. 496 ; Rosenfeld, 1981, p. 262-263, repr. p. 262, fig. 52e, p. 282, repr. p. 283, fig. I (pour la version de New-York) ; Constans, 1995, II, p. 755, n°4260 ; Malgouyres, 2000, p. 175 ; Cat. Exp. Tours-Toulouse, n°R209, p. 253 ; Perreau, 2004, p. 90, 105-106, repr. p. 91, fig. 64 ; Levallois-Clavel, 2005, I, p. 29, 31, 126, 164, 170 ; Ibid. II, p. 251-252, cat. P.-I. Dr. n°122/I ; Perreau, 2013, cat. P.1247, p. 249-250 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1311, p. 440-442.

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile d’après Rigaud par François-Albert Stiémart (1680-1740) en 1722, H. 195,6 ; L. 141 cm (Paris, Arch. nat., O1 1921a, état des ouvrages de peinture faite pour le roy depuis 1716 jusques et compris 1729, 1722 : « Copie du Portrait du Roy en pied conformément à l’original du Sieur Rigaut, 6 pieds de haut sur 4 pieds 4 pouces de large, 1400 livres »), Huile sur toile. H. 195,6 ; L. 141. New-York, the Metropolitan museum of Art. = Don en 1724 du roi à Nicolas Jean-Baptiste Ravot d’Ombreval (1680-1729), chevalier, seigneur d'Ombreval et de la Guérinière, avocat général à la cour des aides à Paris, puis maître des requêtes, lieutenant général de police de la ville de Paris et Thérèse-Gabrielle Bréau ; à leur fille Thérèse Geneviève Ravot-d’Ombreval seconde épouse en 1733 d’Honoré Charles Henri de Buissy (1693-1762), trésorier de France au bureau des finances d'Amiens de 1725 à 1759, bâtisseur du château de Long (1733) ; à leur file Pierre de Buissy (1743-1787), lieutenant aux gardes françaises et son épouse Anne Elisabeth de Gaudin ; à leur fille Anne Charlotte de Buissy-Long (1770-1846) épouse d’Amédée Charles Marie de Boubers-Abbeville-Thunc (1765-1846) ; à leur fille Ilda Rose Blanche de Boubers-Abbeville-Thunc (1806-1891) et Pierre Jules du Maisnel de Saveuse (1794)1887) ; à leur fils Fernand Pierre Marie du Maisniel de Saveuse (1836-1888), époux de Marie Charlotte Josephe Marthe du Maisnel de Liercourt (1845-1896) ; à leur fille Edith Rose Marie Josèphe du Maisniel de Saveuse (1868-1932), épouse de Jules Jean Joseph Le Mesre de Pas (1860-1903) ; à leur fille Eliane Le Merle de Pas (1902-1989), épouse de Jean de de Robien (1899-1959) au château de Pont-Rémy, salon de billard, 1919-1960 ; Paris, gal. Heim, 1960 ; acq. & Don de Mary Wetmore Shively, en mémoire de son époux, Henry L. Shively, M.D., 1960 (60.6).
  • 2. Huile sur toile d’après Rigaud par Stiémart), H. 203 ; L. 152 cm (ibid, 1722 : « Copie du portrait du Roy d’après Rigaud, hauteur de 6 pieds 3 pouces sur 4 pieds 7 pouces de large, Quinze cent livres réduit à huit cent livres »). Versailles, musée national du château. MV2174 (agrandi). Dépôt de Versailles en 1931 au château de Fontainebleau. Voir Soulié, 1880, n°2174 ; Constans, 1980, n°3855 ; Constans, 1995, p. 758, n°4276
  • 3. Huile sur toile d’après Rigaud par Stiémart, H. 195 ; L. 145 cm (ibid., 1720 : « Copie du portrait du Roy d’après Rigaut : 6 pieds de haut sur 4 pieds 4 pouces de large, 1650 livres » ou « Copie du portrait du Roy Louis 15 d’après Rigaut. 6 pieds de haut sur 4 pieds 4 pouces de haut, 1 500 livres »). Chambéry, musée des Beaux-arts. Inv. 001-2-1 (ancienne collection Bourget-Montreuil ; acq. 1998). Voir le catalogue de l’exposition « Le Portrait dans les collections des musées Rhône-Alpes », Bourg-en-Bresse, Chambéry, Valence, 2001, p. 301, n°97, repr. p. 162.
  • 4. Huile sur toile d’après Rigaud par Stiémart, H. 228 ; L. 163 cm (ibid, 1720 : « Copie du Portrait du Roy d’après Rigaut de 7 pieds de haut sur 5 pieds de large, 1 500 livres »). Reims, musée Saint Rémy. Inv. 870.5.2 (H. 2,30 ; L. 1,63 ; acq. vente Disant, 1870 ; cat. musée de Reims, 1881, n°96, p. 133).
  • 5. Huile sur toile d’après Rigaud par Stiémart en 1728, H. 190 ; L. 142 cm. Rouen, musée des Beaux-Arts Inv. X 18. Sans doute le morceau de réception de Stiémart à l’Académie le 28 juin 1728 (« portrait de Louis XV dans sa jeunesse »). Déposé par le musée du Louvre le 2 juillet 1822 au tribunal de commerce de Rouen (comme Louis XV enfant par Mignard) ; inventorié au musée en 1836 ; exposé au musée de la Céramique de Rouen (square Verdrel) : Cat. 1837 (n°25, H. Rigaud), 1846 (n°64), 1855 (n°153), 1858 (n°166), 1861 (n°166), 1890 (n°498), 1911 (n°737), 1967 (p. 155), 1978 (p. 177), 2000 (n°156, p. 175).
  • 6. Huile sur toile d’après Rigaud, Château de Frohsdorff (Autriche).
  • 7. Huile sur toile d’après Rigaud par Stiémart (avec le visage de 1717), H. 179,1 ; L. 135,9 cm. Raleigh, North Carolina Museum of art. Inv. 6.52.9.232 (var. notamment dans la colonne, à droite, sans cannelures).
  • 8. Huile sur toile d’après Rigaud (esq.). Loc. inc. (vente Collin de Vermont, 14 novembre 1761, n° 26 [« Petit Tableau à huile, sur toile, bordure dorée. Esquisse de M. Rigaud, du Portrait de Louis XV, en pied »]).
  • 9/ Huile sur toile d’après Rigaud Loc. inc. (vente Burat, Paris, 1895).
  • 10. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 190 ; L. 142 cm. Loc. inc. (vente Paris, palais d’Orsay, 5 décembre 1978, lot 46).
  • 11. Huile sur toile d’après Rigaud (?). Anc. château de Saumery (Huisseau-sur-Cosson).
  • 12. Huile sur toile d’après Rigaud, 1720, H. 223 ; L. 149 cm. Compiègne, musée Vivenel. Inv. L.68.
  • 13. Huile sur toile d’après Rigaud (buste ; var. La Penaye), H. 91 ; L. 72 cm. Montauban, musée Ingres. Inv. MI.843.1.5 (don Vialetes de Mortarieu, 1843).
  • 14. Huile sur toile (buste ; var.), 1717, H. 81 ; L. 65 cm. Florence, Galerie des Offices. Inv. O.d.A.1911, 707 (ancienne collection Parme ; en dépôt au Palazzo Pitti). Il s'agit probablement de la version faite par l'atelier en 1717 et payée 300 livres (voi ci-dessous).
  • 15. Huile sur toile d’après Rigaud (buste ; var.), H. 50,5 ; L. 41 cm. Collection particulière (vente Paris, hôtel Drouot, Beaussant- Lefèvre, 18 décembre 2002, lot 13).
  • 16. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 94 ; L. 74 cm. Collection particulière (vente Thonon-les-bains, hôtel des ventes du Leman, 13 mai 2007).
  • 17. Huile sur toile, suiveur de Rigaud (buste ; var. ; La Penaye), H. 81 ; L. 65 cm. Collection particulière (vente NY, Christie’s, 3 juin 1998, lot 141 [=entourage de J.-B. Van Loo]).
  • 18a. Gravé par Pierre et Pierre-Imbert Drevet d’après Rigaud entre 1719 et 1723 (par Pierre Drevet en 1719 selon Hulst). H. 68,2 ; L. 50. Dans le cadre, en bas, respectivement à gauche et à droite : « Peint par Hyacinthe Rigaud / gravé par Pierre Drevet 1723 ». Sous le cadre, au centre : « Louis Quinze ». Deux états connus.
  • 18b. Gravé par Laurent Cars, ap. 1720.
  • 18c. Gravé par Nicolas Tardieu, 1744, « Minerve présentant le portrait de Louis XV par Rigaud » (cf. P.700-9.d).
  • 18d. Gravé par Manuel Louis Salvador Carmona (1734-1820) en 1753 (en buste, var.). Dans un ovale à gauche. Sous l'ovale, de part et d'autre : « Rigaux pinx. - M. L. Salvador sculp. 1753 ». Dessous : « Louis Quinze, Roy de France ».

Copies et travaux :

  • 1716 : « Trois [copies] du Roy pour le Roy » pour 1200 livres (ms. 624, f°38).
  • 1716 : La Penaye reçoit 48 livres pour « deux petits bustes de Louis 15 » plus 80 autres pour « deux coppies du portrait de Louis quinze » (ms. 625, F°31 v°).
  • 1716 : Bennevaux reçoit 24 livres pour « un buste du Roy » (ms. 625, f°32 v°).
  • 1717 : « Une [copie en buste] du Roy pour M[onsieu]r le Grand duc [de Toscane] » pour 300 livres (ms. 624, f°38 v°). Il s'agit sans doute de celle aujourd'hui conservée et exposée dans les grands salons du Palazzo Pitti à Florence.
  • 1717 : « Une [copie en buste] du Roy p[ou]r M[onsieu]r l’archevesque d’Aix » pour 300 livres (ms. 624, f°38 v°).
  • 1717 : La Penaye reçoit 30 livres pour « Une autre coppie du roy Louis 15 »  (ms. 625, f°32 v°).

Descriptif :

Troisième fils du duc de Bourgogne et de Marie-Adélaïde de Savoie, arrière-petit-fils de Louis XIV, dauphin à deux ans, Louis XV (1710-1774) est roi à cinq ans ce que commémore son premier portrait par Rigaud (un second sera peint en 1721 puis un troisième en 1729). Il est fort probable que l'artiste ne disposa que de peu de temps pour faire l’ébauche du visage juvénile, les scéances de pose étant très restreintes lorsqu’il s’agissait de personnes royales. Il peignit la tête à Vincennes, et l'acheva un peu plus tard dans son atelier, en septembre 1715, soit quelques jours seulement après le décès de Louis XIV survenu le 1er septembre de la même année. Avant que de parvenir à la composition finale, il commença à satisfaire dès le début de l'année 1716 aux copies du visage qu’on lui demandait. Il inventa pour cela une posture en buste semi-armé du type conservés à Florence, où les mains sont absentes, ou du type Montauban avec les mains et une couronne. Par à un ordre écrit daté du 18 août 1716, le jeune roi signifia au prieur de Saint-Denis de fournir à l'artiste les ornements royaux conservés au sein de l’abbaye (manteau fleurdelisé doublé d’hermine, collet orné du collier de l’ordre du Saint Esprit, sceptre, couronne et main de justice), pour qu’il puisse achever l'ensemble de la composition. L’œuvre fut ensuite soumise à l’approbation de la Direction des Bâtiments et du Régent puis présentée au public ce dont le Nouveau Mercure de France de juin 1717 se fit l’écho : « Le portrait du roi, que le sieur Rigaud avoit commencé dès le mois de septembre 1715 et qu’il n’a fini que depuis quelques jours, fut présenté, le 7 juin 1717, par ce peintre célèbre à Monseigneur de duc Régent. On le porta, le 10, à Sa Majesté, qui parut fort aise de le trouver dans son cabinet parce qu’il est très beau et très ressemblant ».

Les Bâtiments du roi confient ensuite à François-Albert Stiémart le soin de dupliquer la grande effigie avant que celle de Jean-Baptiste Van Loo ne la supplante à partir de 1725. Toutes les grandes versions connues sont d’ailleurs de sa main (pour un bilan sur la carrière de Stiémart voir Glorieux, 2009). Nous avons poursuivi l’étude de Guillaume Glorieux par des recherches dans les fonds des Bâtiments du roi après 1716 et, outre les versions dont nous supposons la correspondance, on note en 1719 une « copie du Roy Louis 15 d’après Rigaut. 5 pieds de haut sur 4 pieds 3 pouces de large, 550 [livres] », en 1722 une « copie du portrait du Roy d’après Rigaut de 3 pieds 8 pouces de haut sur 3 pieds de large, 450 livres », en 1723 une « copie du portrait du Roy d’après Rigaud. 4 pieds 6 pouces de haut sur 3 pieds 6 pouces de large, 550 livres » et une « copie du portrait du Roy d’après Rigaud : 8 pieds 6 pouces de haut sur 4 pieds 3 pouces de large, 1400 livres » puis, en 1724, une « copie d’après Rigaud représentant Louis 15, 12 pieds de haut sur 6 pieds de large, 1815 livres ». Le 10 mars 1743 on payait encore au peintre 1 000 livres pour un « portrait du roy en pied d’après l’original de M. Rigault ayant 9 pieds 3 pouces de hauteur sur 6 pieds 4 pouces de largeur » mais il s’agissait peut-être d’une réplique du [P.1356]. En 1725, Stiémart produisait enfin une curieuse « copie d’après Rigaud représentant une armée : 7 pieds 6 pouces de haut sur 5 pieds de large » pour 560 livres ramenées à 450. Suit d’ailleurs une « copie d’après le même représentant le Grand Condé et une armée en bataille » aux mêmes dimensions et au même prix. Rigaud, occupé à sa production courante était incapable de reproduire une si grande effigie, malgré l’aide de La Penaye et celle ponctuelle en 1716 de Benevault. Il se borna à diffuser des bustes « arrangés » en armure valant entre 300 et 400 livres. En 1717, l’une d’elles est destinée à l’archevêque d’Aix, qui deviendra un futur client de l’artiste. L’esquisse préparatoire du visage, semble être restée entre les mains du peintre puisqu’on la retrouve dans son inventaire après décès.

La gravure « en pied » de Pierre Drevet fut entamée en 1719 et achevée en 1723, année de la prise de pouvoir effective de Louis XV, mais en réactualisant le visage du roi d’après celui du second grand portrait de 1721 [P.1287]. Mariette précise : « gravé par Pierre Drevet le père en 1723 par ordre de sa Majesté tres Chrétienne qui en conserve la planche dans son Cabinet, d’après le tableau d’Hiacinthe Rigaud ». La version conservée au musée des Beaux-arts de Caen, répertoriée par Constans, Roman et Engerand doit être rejetée dans l’anonymat car sans rapport avec Rigaud (Huile sur toile, 78,5 x 65 cm. Inv. 415. Voir Debaisieux, 2000, n°116, p. 184-185). Constans signalait enfin une copie à Hampton Court ce qui nous a été infirmé par le musée.

Localisation de l´œuvre :

Versailles, musée national du château, France

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan