LABRIFFE Anne Catherine de

Catégorie: Portraits
Année : 1698

 

P.563

Âge du modèle : 20 ans

Huile sur toile
H. 82 ; L. 65.
Londres, The Schorr collection, n°322**.

Signée et datée au dos, sur la toile d’origine : « hyacinthe Rigaud Pinxit 1698 »

Au revers l’inscription suivante : « Anne Caterine delaBriffe Epouse / de Messire Jean Rouillé Comte de Meslay. » ; étiquette moderne : « Hervé » ; morceau de registre XVIIIe siècle, collé à l’envers, au dos, au niveau de la chevelure pour cacher un accident et consolider un repeint important.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1698 pour 140 livres (ms. 624, f° 14 v° : « Mad[am]e de Melée [rajout : ou de Meslay] ») ; coll. part. ; vente Clermond-Ferrand, Hôtel des ventes, Vassy-Jalenques, 20 juillet 2006, lot. 198 ; acquis par la Schorr collection du cabinet Turquin en juillet 2006.

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 65, 68, 69, 88, 90 ; James-Sarazin, 2003/2, cat. I, n°503 [tableau non localisé] ; Perreau, Anne-Catherine de Labriffe, [en ligne], 30 octobre 2008, http://fr.wikipedia.org [inédit] ; Perreau, 2009, p. 64 ; Perreau, 2013, cat. P.563, p. 139-140 ; Christopher Wright, The Schorr Collection : Catalogue of Old Master and Nineteenth-Century Paintings, MGFA Marylebone and General Fine Art, 2014, t. I, p. 213, t. II, p. 214 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.586 , p. 203-204 [sans référence à la localisation du tableau dans la Schorr collection]. 

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile d’après Rigaud (Leprieur), 1701, H. 82 ; L. 65. Collection particulière (vente Bergerac, Hôtel des ventes, 9 décembre 2007, lot 31).
  • 2. Miniature ovale sur vélin H. 8,8 cm. Vente Fontainebleau, Osenat, 29 octobre 2017, lot. 48 [« École française vers 1730 - Portrait de Madame Leroy, épouse Dide, Banquier de la Cour, en robe de velours gris et coiffée à la « Fontanges »]. Bibliographie : inédite*.

Copies et travaux :

  • 1698 : « deux [copies] de Mad[am]e de Melée » pour 210 livres (ms. 624, f°15 v°).
  • 1698 : Leprieur reçoit 12 livres « pour une Copie de M[adam]e dumelé » (ms. 625, f°5 v°). Roman mettait cette copie au masculin, introduisant par erreur la possibilité d’un portrait d’un autre personnage.
  • 1701 : « Une [copie] de mad[adam]e de Melée pour mad[am]e Roullier » pour 140 livres (ms. 624, f°19)
  • 1701 : « Autre [copie] de mad[am]e de melée » pour 60 livres et 10 sols (ms. 624, f°19).
  • 1701 : Leprieur reçoit 16 livres pour « une Copie de M[adam]e du Melay » (ms. 625, f°10 v°) et 10 autres pour « une tete de M[adam]e du Melay » (ms. 615, f°11).
  • 1701 : Le Clerc reçoit 6 livres pour « l’habit de M[adam]e de Melay » (ms. 615, f°11).

Descriptif :

Anne-Catherine de Labriffe, comtesse de Meslay (1678-1701) était l’une des filles du premier mariage du procureur général Arnaud II de Labriffe [P.669] avec Marthe-Agnès Potier de Novion, fille de l’académicien Nicolas Potier de Novion (1618-1693), président à mortier au Parlement de Paris.

Récemment, l’inventaire après décès de cette première femme a réapparu (Vente Hôtel Drouot, Maigret, 1er mars 2006, lot 7), lequel daté du 19 juin 1686, nous apprend qu’Arnaud II avait quatre enfants en bas âge, dont notre présent modèle. Ce n’est qu’en 1691 qu’il contracte une seconde union avec Bonne de Barillon d’Amoncourt, fille de Marie-Madeleine Mangot (née en 1670) et de Jean-Paul de Barillon d’Amoncourt (1645-1691), marquis de Branges, commissaire départi par le roi pour la réformation générale des Eaux et Forêts. Naîtra alors, la future comtesse de Selles, Marguerite-Henriette de Labriffe, peinte en 1712 par Rigaud et dont la ressemblance avec le présent modèle est significative. Anne-Catherine, quant à elle, avait épousé le 10 juillet 16901, Jean-Baptiste Rouillé (1656-1715), chevalier, seigneur et comte de Meslay-le-Vidame, conseiller au Parlement.

Plusieurs membres de la famille de Labriffe sollicitèrent tour à tour Rigaud : on retrouve ainsi dès 1696 l’effigie de la belle-mère d’Anne-Catherine, Madame de Coomans d'Astry [*P.483], puis celle de son père en 1700 [P.668], de sa mère en 1714 [*P.1208], de sa sœur cadette, Marguerite-Henriette en 1712 [P.1177 et P.1181] mais aussi d’une autre sœur [*PC.1327], épouse de Louis Bossuet [*P.576].

La copie produite par l’atelier en 1701 « pour mad[am]e Roullier » est probablement une commande faite par la belle-mère d’Anne-Catherine. La posture utilisée pour ce portrait semble tout à fait inédite en l’absence d’éléments comparatifs et d’une mention « habillement répété ». Si la facture du visage est fine, précise, témoignant encore dans sa matière du passage des pinceaux, le reste des vêtements accuse une rapidité (notamment dans les dentelles) qui semble n’être pas digne du maître. Par contre, la confection du ruban bleu et du revers damassé du large manteau, en bas à gauche, est plus qualitative. Nous pensons que l’œuvre a bénéficié de plusieurs mains, peut-être de celle de Rigaud pour le visage et d’aides d’atelier pour l’habillement.

1. Contrat passé devant Georges Robillart, notaire à Paris (Archives nationales, ét. XCIX, 326). Les anciennes sources nobiliaires donnent par erreur la date du 22 juillet 1693.


mises à jour : * 29 octobre 2017 ; ** 22 septembre 2021

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan