BOURGOGNE Louis de France duc de

Catégorie: Portraits
Année : 1703

 

PC.782

Âge du modèle : 21 ans

Huile sur toile
H. 132,1 ; L. 104,1.
Kenwood, The Iveagh Bequest (Hampstead). Inv. n° 54.

Inscr. : « fait par Lepacinthe [sic] Rigaud ».

Sign. v° : « Fait par Hyacinthe Rigaud » [et monogrammé] « J.P. » [Joseph Parrocel].

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1703 pour 1000 livres (ms. 624, f° 21 : « M[onseig[neu]r le duc de Bourgogne. Le fonds de J[oseph] Parrocel ») ; Salon de 1704 (« Monseigneur le duc de Bourgogne ») ; coll. G. Watson Taylors ; sa vente Londres, Christie’s, 13 juin 1823, lot 9 ; acq. par Lord Agar-Ellis Dover ; coll 4e vicomte Clifden ; sa vente Robinson et Fischer, 25 mai 1895, lot 695 ; acq. par Agnew ; coll. du comte d’Iveagh, 1895.

Bibliographie :

Rigaud, 1716, p. 119 ; Mariette, 1740-1770, III, f° 46 v°, n° 36, VII, f° 12 ; Hulst/3, 183 ; Lelong, 1775, p.197, n° 13 ; Paignon-Dijonval, 1810, 7460 ; Guiffrey, 1869, p. 27 ; Portalis et Béraldi, 1880-1882, II, p. 17 (n° 8) ; Roman, 1919, p. 95, 96, 97, 98, 99, 100, 105, 106, 136, 159, 166 ; cat. Kenwood, 1953, n° 58, p. 25 ; Luna, 1978, p.186-188 ; Rosenfeld, 1981, p. 294 ; O’Neill, 1984, p. 682 ; cat. English Heritage, 1993, n° 273, p. 98 ; cat. Dôle, 1995, p. 116, n° 65 ; Constans, 1995, II, p. 702 (n° 4285), p. 757 (n° 4268), 760 (n° 4285), 758 (n° 4272, n° 4275) ; Brême, 2000, p. 28, 40-41 ; Bryant, 2003, n° 36, p. 160-163 ; Perreau, 2004, p. 204-205 ; Levallois-Clavel, 2005, I, p. 77, 147, 166-167, 170 ; ibid., II, p. 26, 57, 69, cat. P. Dr. n° 28 ; Rosenberg et Mandrella, 2005, p. 166-167 (n° 966), p. 168-9 (n° 978) ; Delaplanche, 2006, cat. PP.14, p. 225-226 ; Perreau, 2013, cat. 2013, p. 175-176 ; Brême & Lanoe, 2013, p. 79 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.821, p. 276-279 (2003/2, cat. I, n°672).

Expositions : 

Paris 1704 (Coignard, 1704, p. 5) ; Madrid 2002-03, p. 101 (repr.), cat. I.6, p. 436 ; Lille 1968, n°83, repr. p. 59 du catalogue (pour la version de Versailles).

Œuvres en rapport : Les différents catalogues du musée de Kenwood signalent l’existence de sept copies « en grand »

  • 1. Huile sur toile d’après Rigaud (Hellart). Loc. inc. (ancienne collection de Gaignières).
  • 2. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 129 ; L. 98. Versailles, musée national du château. MV2101, inv. 7498, MR2408. Voir Soulié 1880, n°2101 ; Constans 1980, n°3853 ; Constans, 1995, II, p. 758, n°4272. 
  • 3. Huile sur toile ovale d’après Rigaud (avec variantes). H. 72 ; L. 62. Versailles, musée national du château. MV2168, inv. 7438, B 1843, en dépôt au musée des Beaux-arts de Dijon. Voir Constans, 1995, II, p. 758, n°4275.
  • 4. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 80 ; L. 65 (jusqu’à la taille). Versailles, musée national du château. MV3659, inv. 7537, B1846, en dépôt à l’hôtel de Lassay. Voir Constans 1980, n°3851 ; Constans, 1995, II, p. 702, n°4285. 
  • 5. Huile sur toile (d’après Rigaud ?). H. 147 ; L. 115. Berlin, Schloss Charlottenburg (Stiftung Preuβische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg). Inv. N° GK I 3050. Mentionné au dépôt du château de Schönhausen en 1883. On identifiera sans doute cette version avec celle mentionnée en 1811 au château berlinois comme portrait de Louis XIV par un artiste anonyme. Voir Cat. Ausst. Berlin 1962, n°104 ; Cat. Berlin 1969, p. 37 ; Rosenberg & Mandrella, 2005, n°966, p. 166-7, repr. 
  • 6. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 128,5 ; L. 95,5. Vente Sotheby’s, 30 novembre 1986, lot 513 ; vente Monaco, Sotheby’s, 23 février 1986. 
  • 7. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 129,5 ; L. 97,4. Munich, Alte Pinakothek (Bayerische Staatgemäldesammlung). Inv. N°3806 (G320). Anciennement au château de Schleissheim. Coll. de l’électeur Max Emmanuel de Bavière. Voir l’inventaire réalisé en 1761 lors de la Description des tableaux précieux qui se trouvaient dans les résidences princières de Schleissheim et Lustheim au temps du conseiller commercial et directeur Adrian Lafabrique au mois de juillet de l’an 1761. Voir Rosenberg & Mandrella, 2005, n°978, p. 168-9, repr. 
  • 8. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 130 ; L. 97. Loc. inc. (vente Paris, Palais Galliera, 13 juin 1969, lot 158).
  • 9. Huile sur toile d’après Rigaud (dimensions inconnues) de très belle facture (sauf le visage) au château de Schönhausen.
  • 10. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 144 ; L. 113. Florence, Gallerie des Offices Inv. 1383 (en dépôt au palais Pitti). En provenance de Parme. 
  • 11. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 142 ; L. 110 (de très belle facture). Madrid, collections royales. Inv. 10006871. 
  • 12. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 137,2 ; L. 100. Collection particulière (vente Londres, Christie’s, 17 juin 2004, lot 27).
  • 13. Huile sur toile ovale d’après Rigaud (en buste). H. 113,5 ; L. 77,8. Orléans, musée des Beaux-arts. Inv. 919. Saisie révolutionnaire en 1792, entré au musée en 1828. 
  • 14. Huile sur toile d’après Rigaud (visage fortement repeint et maladroit). H. 101 ; L. 80. Etiquette collée en bas à gauche : n°1982. Propriété de l’Etat (musée du Louvre). En dépôt à Dôle, musée des Beaux-arts. Inv.313. Voir Cat. Dôle, 1995, p. 116, n°65. 
  • 15. Huile sur toile d’après Rigaud (composition cintrée dans sa partie supérieure). H. 211 ; L. 139. Accidents et restaurations avec inscription au bas : « Ludovicus Delphinus Burgundus Magni Nepos / Divi Ludovivi, Divus Pronepos et en haut Ostenderunt Terris Hunc Tantum Fata ». Vente Paris, Neret-Minet, 21 avril 1999, lot 107. 
  • 16. Huile sur toile, suiveur de Rigaud (extrapolé en pied), H. 274 ; L. 198. Liberec, château Sychov (Tchéquie).
  • 17. Huile sur toile d’après Rigaud [buste], H. 40 ; L. 31,5. Collection particulière (vente Paris, hôtel Drouot, Millon, 26 mars 2008, lot 49).
  • 18. Huile sur toile d’après Rigaud (?). Anciennement au château de Saumery (Huisseau-sur-Cosson).
  • 19. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 80 ; L. 63. Verdun, musée de la Princerie. Inv. 81.1.76 (dépôt ville de Verdun, 1873).
  • 20. Pierre noire, lavis gris et rehauts de gouache blanche, mis au carreau. H. 35,5 ; L. 28,3. Paris, collection Prat. Hist. : Coll. Hyacinthe Collin de Vermont (1693-1761) ; sa vente du 14 novembre 1761 [« un autre portrait de Mr le duc de Bourgogne de 40 livres »] ; vente Londres, Christie’s, 25 juin 1968, lot 65 ; Galerie Romulus à Londres (1974, n°54) ; Paris, marché de l’art ; acquis par Prat en 1975. Bibl. : Roman, 1919, p. 136 ; Riley, 1975, p. 86-87, repr. p. 86. Exp. : Meaux, 2000, p. 28 & 40-41, p. 66, n°37, repr. fig. 37 ; Rosenberg, 2004, p. 110-111, cat. 24, repr. p. 111. 
  • 21. Sanguine d’après Rigaud. H. 46 ; L. 35,2. Paris, Bibliothèque Nationale, cabinet des estampes (N3). Sans doute exécutée d’après la gravure ou le portrait par son atelier. 
  • 22. Pierre noire et rehauts de blanc (suiveur de Rigaud et Drevet). H. 21,5 ; L. 17. Collection particulière
  • 23a. Gravé par Suzanne Silvestre-Lemoyne en 1707, « figure jusqu’aux genoux, l’estampe de la grandeur ordinaire ». H. 47,5 ; L. 35. Dans la bordure de l'image : « A Paris chez Gautet sur le Quay de la mégisserie à la Ville de Rome » Sous le trait carré, respectivement à gauche et à droite : « Hiacinthe RIgaud pinxit - Susanna Silvestre le Moine Sculp. » Dessous, la lettre suivante : « Serenissimo Principi Carolo Duci Biturigum / Hanc Delphini fratris optimi, Principis fortissimi, piissimi effigiem Œre incisam dicat et consevrat / Franciscus Silvestre Hispaniarum Regis et aliorum Galliæ Principum a delincationibus. M »
  • 23b. Gravé par Pierre Drevet en 1707. H. 60 ; L. 47,3.  Selon Hulst « le surplus accomodé en 1706 »,  précisant qu'il s'agissait d'un « buste sans mains dont la tête d’après le même tableau qui a servi pour l’estampe précédente. L’attitude et la draperie composées exprès pour cette estampe par M. Rigaud, ainsi qu’un devant d’architecture avec les armoiries du prince, et, sur l’un des rebords du casque, des gantelets, etc., le tout d’un noble et riche invention ». Dans la bordure de l’ovale (3e état) : « Louis duc de Bourgogne fils du Grand Dauphin et Pere de Louis XV ». Sur le rebord du socle : « H. Rigaud pinx. - P. Drevet sculp. »  Sur la base du socle : « A Paris chez Bligny Md d’Estampes, Cour du Manège aux Thuilleries. » Deux autres états connus dont un avant la lettre. 
  • 23c. Gravé par Charles Simonneau en 1712. H. 13,7 ; L. 8,5 cm. Selon Huslt, « buste sans mains ; pris dans le grand portrait cité ci-dessus. Petite estampe de la grandeur d’un volume in-12, faite pour être plaçée à la tête du recueil des Vertus de ce prince, publié par le R. P. Martineau, son confesseur. » En buste armé tourné à droite, dans un ovale de pierre : « Louis de France duc de Bourgogne et ensuitte Dauphin. » En bas : « H. Rigaud pinx. – Ch. Simonneau sculp. »
  • 23d. Gravé par Jacques-Nicolas Tardieu [Salon de 1746].
  • 23e. Gravé par Simon Thomassin.
  • 23f. Gravé par Robert Gaillard.
  • 24. Huile sur toile d'après Rigaud. H. 146 ; L. 111,5 cm. Collection privée, château de Saint-Aubin-sur-Loire ; vente Paris, Sotheby's, 4 décembre 2020, lot. 71*.

Copies et travaux :

  • 1702 : Fontaine réalise plusieurs travaux : il reçoit 5 livres pour « une tête de M[onsieu]r le duc de Bourgougne » (ms. 625, f°12), 5 autres pour « une tête de M[onsieu]r le duc de Bourgongne » (ms. 625, f°12 v°), 6 autres pour « une tête de M[onsieu]r le duc de Bourgongne » (ms. 625, f°13 v°), la même somme pour « une teste de M[onsieu]r le [duc de] Bourgoune », 6 autres livres pour une « uutre du même »(ms. 625, f°14 v°).
  • 1702 : Bailleul reçoit 5 livres pour « un habillement de M[onsieu]r le duc de Bourgogne » et 10 livres pour « encor deux [habillements] du même » (ms. 625, f°14).
  • 1702 : Parrocel touche 55 livres pour « un fonds du portrait de M[onseu]r le duc de Bourgogne » (ms. 625, f° 14).
  • 1702 : Leprieur réalise plusieurs travaux valant tous 60 livres : une « copie de M[on]se[i]g[neu]r le duc de Bourgogne », une « autre de M[on]se[i]g[neu]r le duc de Bourgogne », une « autre de M[on]se[i]g[neu]rle duc de Bourgogne », une « copie de Monse[i]g[neu]r le duc de Bourgogne », une « autre de Monse[i]g[neu]r le duc de Bourgogne » et pour avoir « habillé une copie de Mon[sei]g[neu]r » (ms. 625, f° 15).
  • 1703 : « Une [copie] de Mons[ei]g[neu]r le duc de Bourgogne p[ou]r le même [Monsieur de Saint-Contest] » pour 75 livres (ms. 624, 624, f°22).
  • 1705 : Fontaine touche 7 livres pour « une tête de Mons[ei]g[neu]r le duc de Bourgogne » et 7 autres pour « une [copie] de Monseig[neu]r le duc de Bourgogne », sans doute celle de l'année pour Saint-Contest (ms. 625, f°15 v°).
  • 1707 : Monmorency touche 6 livres pour « un dessein de M[onsei]g[neu]r le duc de Bourgogne » (ms. 625, f° 22 v°)
  • 1711 : « Une [copie] de M[onsieu]r le duc de Bourgogne p[ou]r le même [le comte de Toulouse] » pour 75 livres (ms. 624, f°33).
  • 1711 : Bailleul touche 20 livres pour « Un buste de M[onsieu]r le duc de Bourgogne », sans doute celle de l'année pour le comte de Toulouse (ms. 625, f°28 v°). 

Descriptif :

« En 1704, il [Rigaud] eut ordre de M[onsei]g[neu]r le duc de Bourgogne d’aller à Versailles pour commencer son portrait, que ce prince a toujours gardé dans son appartement, et qui, depuis sa mort, a été mis dans le cabinet du roi » nous avoue le peintre lui-même, dans son autobiographie de 1716.

Le portrait qu'il fit du duc de Bourgogne représenté en chef des armées devant le siège de Nimègue (1707), rencontra un vif succès comme l’attestent les très nombreuses copies qui apparaissent encore de nos jours sur le marché de l’art. Si la version de Kenwood passe pour être l’original, celle de Madrid pourrait constituer l’une des meilleures copies. L’attitude choisie par le peintre sera également copiée à maintes reprises par d’autres artistes pour leurs propres morceaux, à l’instar de Jean-Marc Nattier et de son atelier pour le portrait du dauphin Louis de France (1729-1765), fils de Louis XV[1] ou pour celui de Louis-Philippe, duc d'Orléans (1725-1785) avec quelques variantes notamment dans la main droite[2]. Dès 1701, le duc avait sans doute déjà apprécié les talents de l’artiste puisqu’il commanda à ses aides une exacte copie du portrait de son père[3], ainsi qu’une de son frère, devenu roi d’Espagne[4].

La version [PC.782-1] fut offerte à François Roger de Gaignières (1642-1715) par le duc de Bourgogne, pour son fameux cabinet de portraits, comme l’atteste une correspondance entre le collectionneur et son ami, Denis de Moreau, premier valet de chambre du duc [13 mars 1703] : « Dans le moment que receuvois vostre lettre, Monsieur, j’avois la plume à la main pour vous dire que j’avois l’hordre de Monseigneur de vous faire faire une copie de son portrait qui est le plus beau que Rigaud ait jamais fait ». La copie fut exécutée par Jacques Hellart, peintre du duc et achevée en juin de la même année (Charles de Grandmaison, Gaignières, ses correspondants et ses collections de portraits, Bibliothèque de l’école des Chartes, 1891, vol. 32, p. 183-185). Bryant signale quatre autres copies : Huile sur toile [buste], coll. Milton, Northlands ; Huile sur toile ovale [buste], vente Lady Hillingdon, Londres, Sotheby’s, 24 mars 1976, lot 42, sign. 1712 ; Huile sur toile, vente Londres, Christie’s, 20 juillet 1956, lot 87 ; Huile sur toile, vente Franckfort, Hangel, 16-16 décembre 1913, lot 181.

Fils aîné du Grand Dauphin et de Marie-Anne-Christine de Bavière, Louis de France, duc de Bourgogne (1682-1712), porta sur ses épaules, à la mort subite de son père (1711), tous les espoirs dynastiques de Louis XIV, son grand-père. Avec son épouse Marie-Adélaïde de Savoie (1685-1712), qu’il aimait furieusement, ils faisaient la fierté du vieux monarque. Aussi, le décès prématuré des jeunes époux plonga-t-il la cour dans une torpeur inconsolable. Saint-Simon, qui souhaita quitter Versailles et se retirer à la suite de cette tragédie, nous a laissé un portrait très vivant du duc, à l’instar de l’effigie fixée par Rigaud avec l’aide de Parrocel :

« Il était plutôt petit que grand, le visage long et brun, le haut parfait, avec les plus beaux yeux du monde, un regard vif, touchant, frappant, admirable, assez ordinairement doux, toujours perçant, et une physionomie agréable, haute, fine, spirituelle jusqu’à inspirer de l’esprit ; le bas du visage assez pointu, et le nez long, élevé, mais point beau, n’allait pas si bien ; des cheveux châtains, si crépus et en telle quantité, qu’ils bouffaient à l’excès ; les lèvres et la bouche agréables quand il ne parlait point ; mais, quoique ses dents ne fussent pas vilaines, le râtelier supérieur s’avançait trop, et emboîtait presque celui de dessous, ce qui, en parlant et en riant, faisait un effet désagréable. Il avait les plus belles jambes et les plus beaux pieds qu’après le Roi j’aie jamais vues à personne, mais trop longues, aussi bien que ses cuisses, pour la proportion de son corps. […] On s’aperçut de bonne heure que sa taille commençait à tourner : on employa aussitôt et longtemps le collier et la croix de fer, qu’il portait tant qu’il était dans son appartement, même devant le monde, et on n’oublia aucun des jeux et des exercices propres à le redresser. La nature demeura la plus forte : il devint bossu, mais si particulièrement d’une épaule, qu’il en fut enfin boiteux, non qu’il n’eût les cuisses et les jambes parfaitement égales, mais parce qu’à mesure que cette épaule grossit, il n’y eut plus des deux hanches jusqu’aux deux pieds la même distance, et, au lieu d’être à plomb, il pencha d’un côté. Il n’en marchait ni moins aisément, ni moins longtemps, ni moins vite, ni moins volontiers, et il n’en aima pas moins la promenade à pied, et à monter à cheval quoiqu’il y fût très mal. […] Il aimait les princes ses frères avec tendresse, et son épouse avec la plus grande passion. La douleur de sa perte pénétra ses plus intimes moelles ».


[1] Copie à Versailles, musée national du château, H. 125 ; L. 104, MV3790.

[2] Copie à Versailles, musée national du château, H. 117 ; L. 89, MV 3815.

[3] J. Roman, p. 88.

[4] Ibid. p. 89.

 

mises à jour : * 11 novembre 2020

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan