MILANI DE LA ROQUE Mathias

Catégorie: Portraits
Année : 1701

 

PC.720 

Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps].
Collection privée.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1701 pour 450 livres (ms. 624, f° 18 v° : « M[onsieu]r le marquis de la Roque ») ; Aix-en-Provence, coll. comte Forbin La Barben (1861).

Bibliographie :

Parrocel, 1862, p. 218 ; Roman, 1919, p. 87 [f], 126 ; BSHAF, 1937, p. 130 ; Lossky, 1946, p. 39 ; Bontemps, 1959, p. 370 ; Bajou, 2002, p. 7 [=homme] ; James-Sarazin, 2003, p. 255 [Melchior de Forbin] ; Perreau, 2004, p. 182 [Mathias de Forbin & PC.1355] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.760, p. 252-253 [Mathias Milani de La Roque].

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile, H. 139 ; L. 115. Bratislava, musée municipal. Inv. 3137. 

Copies et travaux :

  • 1706 : Leprieur touche 14 livres après avoir passé « trois jours et demy au portrait de M[onsieu]r de Laroque » (ms. 625, f° 19).

Descriptif :

Nous avions été le premier à déceler dans ce modèle le fils de Mathias Claude Milani (1644-1679), baron de Cornillon, président à mortier au parlement de Provence et de Gabrielle de Forbin (morte vers 1706), Mathias Milani (2 août 1679- 27 février 1721). Alors qu'il passe dans l’atelier de Rigaud, ce jeune héritier du marquisat de La Roque par sa mère, était conseiller au parlement de Provence depuis 1699 et deviendra page de la petite écurie du roi en 1720 et grand Sénéchal d'Aix-en-Provence.

Justifiant le prix élevé de 450 livres, le portrait correspondait dans tous les cas à un grand format comme le montrent les différentes descriptions qui en furent faites à l’occasion de son exposition à Marseille en 1861 aux côtés de 13 autres œuvres de l’artiste (numéros 870 à 883). Etienne Parrocel, qui avait été chargé du commissariat de l’exposition, décrivit brièvement l’œuvre dans ses Annales de la peinture[1], avouant que « le portrait du Président de la Roque [Claude de Milan [sic]), à M. de Forbin la Barben, est une merveilleuse chose ». Léon Lagrange, quant à lui, loua la beauté du tableau : « Rigaud, mieux partagé [que Largillierre], se fait aisément reconnaître dans plusieurs portraits de parlementaires d’Aix. Quelques-uns sont magnifiques de tournure et de couleur, entre autres celui du Président de La Roque, celui d’un autre président (n°877) et un troisième (n°876)[2]. »

Marius Chauvelin poussa quant à lui la description un peu plus loin : « Celui-ci [« portrait du président de La Roque (à M. le comte P[alamède]. de Forbin la Barben »] est jeune ; il a la mine souriante ; il est vêtu avec la dernière élégance : habit de satin olivâtre, manchettes et jabot de dentelles, manteau de velours rouge, perruque blond-cendré : il appuie sa main gauche sur le dos d’un fauteuil. Ce portrait est superbe : exécution ferme et soignée, vérité des détails, expression et vie, tout y est »[3].

Toutes ces descriptions, mises en relation du catalogue de l’exposition de 1861 que nous n’avons pu consulter qu’en début d’année 2016[4], appellent à réidentifier comme marquis de La Roque un autre portrait, probablement une copie, redécouvert au musée de Bratislawa par M. Bajou. On y voyait un jeune homme à mi-corps, dans un environnement de palais décoré d'un grand rideau de fond, retenant le lourd drapé de son manteau d'une main et reposant l'autre sur un fauteuil. L'attitude fit recette. On la retrouva dans plusieurs effigies dont celle d'un anonyme des années 1712 et celle d'un homme âgé, lesquels rejoignent avec variantes quelques années plus tard ceux dit de Turgot et de Peder Benzon Mylius.

Dans sa publication de 2002, Bajou décrivait une ancienne inscription rapportée au dos de la toile (et sans doute apocryphe d’après sa formulation en latin) donnant une identité curieuse : Giulio Litta-Visconti Borromeo Arese (1664-1741), 4e comte della Pieve di Brebbia, patricien milanais, seigneur d’Albizzate et Grand d’Espagne de première classe (1704) était seigneur de Valcuvia (1728), commandant di corazze espagnol (1682), commissaire général des exercices impériaux en Piémont et en Lombardie (1706), conseiller d’Etat (1712), et ambassadeur à Naples. Si l’on considérait 1728 comme la date de confection de l’œuvre (toujours selon l’inscription au dos), le modèle devait être alors âgé de 64 ans, ce qui concordait mal avec la jeunesse du personnage représenté.

Si nous avions alors conservé cette identité car il était impossible de juger de visu du tableau, la relecture du catalogue de la vente de 1861 nous invite aujourd’hui à abandonner cette identification. Le tableau original aujourd’hui conservé en collection privée, correspond d’ailleurs tout à fait, en plus qualitatif, à sa copie slovaque.


[1] Paris, Marseille, 1862, p. 218.

[2] Gazette des Beaux-arts, tome 11e, 1861, p. 542-543.

[3] Marius Chaumelin, Tribune artistique et littéraire, Les trésors d’art de la provence exposés à Marseille en 1861, Paris, 1862, p. 268.

[4] Concours régional, 1861. Exposition des Beaux-Arts, Marseille. Livret des tableaux, dessins, gravures, sculptures et curiosités, Marseille, 1861.

 

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan