STUART James Francis Edward

Catégorie: Portraits
Année : 1708

 

*P.994

Âge du modèle : 20 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste agrandi]
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1708 pour 300 livres (ms. 624, f° 27 v° : « Le Roy D’angleterre, buste en armure tout original », 300 livres).

Bibliographie :

Rigaud, 1716, II, p. 120 ; Roman, 1919, p. 137 ; D’Argenville, 1745, p. 315 ; Portalis, 1880-82, II, p. 655 ; Berney Ficklin, 1909, n° 23, p. 247-250 ; Perreau, 2013, cat. P.994, p. 209-210 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1043, p. 355 (2003/2, cat. I, n°849).

Œuvres en rapport :

1. Huile sur toile d’après Rigaud (?), H. 75 ; L. 60. Loc. inc. (vente Londres, 29 novembre 1968 ; vente Dickins-Middle Claydon, 13 juillet 2002, lot 465).

Descriptif :

Le prince James Francis Edward Stuart (1688-1766), fils unique de James II (1633-1701), déchu en 1688 et de Marie Béatrice d’Este, princesse de Modène (1658-1718) fut peint par de nombreux portraitistes durant son exil français : par Largillierre en 1695 (avec la princesse Louisa-Maria-Theresa Stuart), par Belle vers 1712 ou par Mengs vers 1748. Connu sous le nom de « vieux prétendant », il fit quelques campagnes fameuses pour réclamer son trône en 1706, 1708 et 1715 (date à laquelle il se trouvait en Écosse). Marié à la princesse polonaise Maria-Clementina Sobieska (1702-1735) en 1719, il passa le reste de sa vie en exil à Rome.

D’Argenville, dans son Abrégé, nous précise les circonstances présidant à la création de l'effigie de Rigaud : « Quelque années après, la Reine d'Angleterre lui [Rigaud] donna ordre de se rendre à Saint Germain-en-Laye, pour commencer le portrait de Jacques III son fils » ; la Vie de Rigaud, nous indiquant la date de 1708.

La composition de Rigaud ne nous est malheureusement pas connue. Une version, copie ou réplique, mais dont la qualité ne nous permet pas d'en définir l'originalité, fut publiée dans Le Connoisseur de 1909, comme appartenant à la collection de Philipp Berney Ficklin à Tasburgh Hall. Si le visage du prétendant renvoie incontestablement à la manière d'Alexis Simon Belle, qui portraitura avec fidélité les Stuart de Saint germain, la posture pourrait effectivement évoquer Rigaud. En arrière fond, une marine semble vouloir rappeller son récent appel, en 1708 justement et aux côtés de son demi-frère, le duc de Berwick, à la campagne de Flandres.

Les deux gravures en rapport du portrait du prince avaient été mentionnées par Roman. Mais, l’une de Jean Daullé (1703-1763) à mi-corps en 1744 et l’autre par un anonyme (sans date); elles ne nous semblent pas devoir être retenues comme découlant de l'œuvre du catalan. Portalis nous rapporte en effet que c’est vers 1740 que Daullé fut chargé de graver les portraits de Charles Edouard Stuart (1720-1788) et de son frère le duc d’York et qu’il sollicita, à cette occasion, la collaboration du jeune Johann-Georg Wille, protégé de Rigaud. Wille, dans ses Mémoires, nous donne quelques clefs pour comprendre la genèse des estampes. Surchargé de travail, Daullé envoya à Wille les deux toiles d’après lesquelles le jeune allemand travailla : « Je dois observer ici que M. Daullé s’était réservé la gravure des têtes de ces deux princes, et, les ayant finies, il mit son nom sur des planches ainsi fagotées, et dont je pouvais être jaloux ». L’agencement général est donc une pure invention de Wille mais à y bien regarder, elle s’inspire quelque peu de la posture (les deux mains jointes) utilisée par le catalan pour ses portraits du maréchal de Vauban ou de Conrad de Rosen. L’estampe de Daullé, par contre, rejoint celle figurant Louis XV et pour laquelle Rigaud avait composé un habillement spécial. 

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan