ROUJAULT Vincent Étienne Nicolas

Catégorie: Portraits
Année : 1743

 

*P.1441

Âge du modèle : 47 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.

Historique :

Paiement inscrit dans les livres de comptes en 1743 pour 600 livres (ms. 624, f° 46 v°, rajout de Hult : « M[onsieu]r le président Rougeau ; buste original. N’était pas tout à fait achevé à la mort de M[onsieu]r Rigaud »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 221 ; Perreau, 2013, cat. *P.1441, p. 304 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1525, p. 536?

« M. Roujault, conseiller au Parlement, a été reçu président de la quatrième chambre des enquêtes, par la vacance de M. Dodun1, qui lui a vendu » nous avoue Mathieu Marais, dans son Journal2, en date du 17 avril 1722. Il poursuit en nous informant des détails de cette nomination de Vincent-Étienne Nicolas Roujault (1696-1770) : « Le président Feydeau s’est démis en même temps, en faveur de son parent, M. Feydeau, ayant perdu deux de ses fils, conseillers, et on croyoit que M. Feydeau seroit reçu le premier et passeroit avant M. Roujault, à cause de l’ancienneté du président et de ses enfants morts. Mais M. le premier Président n’a pas voulu accorder l’assemblée des Chambres pour registrer la dispense de M. Feydeau ; et M. Roujault, beau-frère de M. Lamoignon et neveu de l’abbé Pucelle3, l’a emporté, au regret de tout le Palais, qui reproche même au premier Président que sa femme portoit le nom de Feydeau. Ces Feydeau ne sont pas anciens dans la robe ; il n'y a pas cent ans qu’ils étoient dans les finances ». L’avocat Barbier donne une autre date de nomination à la quatrième chambre des enquêtes : le 24 avril 17224 : « M. Roujault, président de la quatrième chambre des enquêtes du parlement, beau père de M. le chancelier, est vieux garçon et tout ce bien retombera aux enfants de M. le chancelier. M. le président Roujault cherche depuis quatre ans à vendre sa charge un prix raisonnable d’autant qu’elles sont diminuées. Elles rapportent peu et engagent à dépense »5.

Vincent-Étienne Nicolas Roujault (1696-1770), conseiller, président à mortier au parlement de Paris de 1720 à 1743, était le fils de Nicolas-Étienne Roujault (1662-1723), seigneur de Villemain et du marquisat de Chef-Boutonne6, baron de Chambon, seigneur de Clérembault, Bailly, Verrines, Fresnes, etc, intendant du Poitou de 1709 à 1713 et de Barbe-Madeleine Maynon, la dame de Chambon peinte par Rigaud en 1728 [P.1351]. Au mois d’août 1742, Roujault obtiendra des lettres patentes confirmant en sa faveur l’érection de la seigneurie de Chef-Boutonne en marquisat7. Sans enfants, c’est son oncle, Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, qui héritera de ses biens et du marquisat en 17718. Le président de la quatrième chambre des enquêtes demeurait ordinairement rue de l’Université9. Les traits de la sœur de notre modèle, Anne-Élisabeth Roujault (1692-1734), furent également peints par le catalan en 1730 [*P.1360]. Ce portrait semble ne pas avoir été achevé suivant la mention rapportée aux livres de comptes.


1Peint par Rigaud en 1723.

2Journal et Mémoires de Mathieu Marais, avocat au parlement de Paris, sur la Régence et le Siècle de Louis XV (1715-1737), Paris, Lescure, 1884, Tome, II, p. 275. Cf. édition critique, éd. établie, présentée et annotée par Henri Duranton et Robert Granderoute ; [publ. par la] Société française d'étude du XVIIIe siècle. Saint-Étienne : Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2004, II, p. 500.

3Peint par Rigaud en 1721.

4Louis Trabouillet, L’Etat de la France, ou l'on voit tous les Princes, Ducs & Pairs, Maréchaux de France & autres Officiers de la Courone : les Evêques, les Cours qui jugent en dernier ressort, les Gouverneurs des Provinces, les Chevaliers des trois Ordres du Roy, &c, Paris, Gosselin, 1736, vol. 4, 1ère partie, p. 182.

5Edmond Jean-François Barbier, Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV, avocat au parlement, Paris, Renouard, 1851, t. 3, avril 1751, p. 244.

6La terre de Chef-Boutonne, avait été vendue le 26 août 1729 par le chancelier Ponchartrain à Barbe-Madeleine Maynon, alors veuve, par acte reçu devant Jourdain et son confrère, notaires au Châtelet de Paris, pour la somme de 550 000 livres. Elle n'était du reste qu’usufruitière du marquisat car le propriétaire était son fils, notre modèle. H. Beauchet-Filleau, « Recherches historiques sur Chef-Boutonne, précédées de quelques notes sur le pays formant sa description cantonale », dans Mémoires de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres, 3e série, tome I, Niort, 1884, p. 100.

7Beauchet-Filleau, op. cit., p. 246.

8Ibid. p. 203.

9Almanach Royal, Paris, Vve d’Houry, 1742, p. 186.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan