LE BAILLEUL Louis Nicolas

Catégorie: Portraits
Année : 1687

 

*P.123

Âge du modèle : 38 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1687 pour 225 livres (ms. 624, f° 4 : « Mons[ieu]r le président Bailleul »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 13 [Louis-Nicolas le Bailleul] ; Perreau, 2013, cat. *P.123, p. 76 [idem] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.126, p. 50, Louis Le Bailleul, avec la date de nomination de premier président en 1689 (2003/2, cat. I, n°108, idem).

Descriptif :

Nicolas-Louis Le Bailleul (1649-1714), « chevalier, marquis et gouverneur de la ville de Château-Gontier, marquis de Thuillay, seigneur de Soisy-sur-Seine et d’Etioles, Gravois et autres lieux, conseiller du Roy en ses conseils, ancien président à mortier en son Parlement de Paris », était le fils de Louis Le Bailleul (1622-1701), également président à mortier. Il aurait été tentant de voir plutôt ici le portrait de ce dernier mais il faut à notre sens conserver celui du fils qui, depuis 1685, avait été dispensé d'âge et de parenté afin de revêtir lui même le titre de président à mortier en survivance [1].

Le Bailleul père était ami du père de Saint-Simon qui signale d’ailleurs sa mort :

« [Louis] Le Bailleul, retiré depuis longtemps à Saint-Victor dans une grande piété, étant l'ancien des présidents à mortier, il avait cédé sa charge à son fils [Nicolas-Louis], qu'il avait longuement exercée avec grande probité. Il était fils du surintendant des finances [Nicolas], et frère de la mère du marquis d'Huxelles et de celle de Saint-Germain-Beaupré. C'était un homme rien moins que président à mortier ; car il était doux, modeste et tout à fait à sa place. D'ailleurs, obligeant et gracieux autant que la justice le lui pouvait permettre. Aussi était-il aimé et estimé, au point que personne n'ayant plus besoin de lui, et n'y ayant chez lui ni jeu ni table, il était extrêmement visité à Saint-Victor, et de quantité de gens considérables, quoiqu'il ne sortît guère de cette retraite. Il fut aussi fort regretté ; je l'allais voir assez souvent, parce qu'il avait toujours été fort des amis de mon père » (Mémoires, 1701, III, 10).

Le marquisat de Château-Gontier, dont Louis Le Bailleul s’affublait, avait été érigé en 1647 en faveur de son père, Nicolas I Le Bailleul (1587-1652), chevalier, seigneur de Soisy, président au Grand Conseil, président à mortier au parlement de Paris, chancelier de la reine Anne d’Autriche, surintendant des finances de 1643 à 1647. En 1625, Claude Belot, abbé d’Evron, céda également le château de Soisy-sur-Seine à Nicolas, conservé par ses descendants jusqu’en 1737. Nicolas I avait épousé, le 4 février 1621, Elisabeth-Marie Malier du Houssaye, fille d’un trésorier de France à Orléans, avec qui il eut le père de notre modèle. Cette alliance était assez prestigieuse car le frère de l’épouse, Claude Malier du Houssaye, fut ambassadeur de France à Venise dans les années 1630 avant d’entrer dans les ordres et de devenir le premier aumônier de Marguerite de Lorraine, l’épouse de Gaston d’Orléans.

Le duc chroniqueur brossa un portrait de notre modèle, à l’occasion de son décès : « Le Bailleul, président à mortier, mourut en même temps. Il était fils de l'ami de mon père, et petit-fils du surintendant des finances. Lui et le maréchal d'Huxelles, et Saint-Germain-Beaupré étaient enfants du frère et des deux sœurs. C'était un homme d'honneur et de vertu, d'ailleurs fort peu de chose. Il ne laissa qu'un fils qui, excepté l'honneur et la vertu, lui ressembla au reste. Il était dès lors fort décrié, mais les efforts du maréchal d'Huxelles, qui fit valoir son nom dans le parlement, et les services de ses pères, lui obtinrent enfin la charge avec grand'peine. Il ne prit pas celle de l'exercer, se ruina avec honte et scandale, et la vendit enfin à Chauvelin, depuis garde des sceaux, dont la fortune et la disgrâce ont tant fait parler. Ce dernier Bailleul est mort sans s'être marié, dans la dernière obscurité (Mémoires, 1714, XI, 5). »

Compte tenu du prix, cette effigie devait représenter le modèle au moins à mi-corps ou, du moins, un buste avec une main.


 1. Voir Paris, archives nationales, O/1/29, maison du roi. 

Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan