DU CASSE Jean-Baptiste

Catégorie: Portraits
Année : 1702

 

PC.744

Âge du modèle : 56 ans

Huile sur toile
H. 145 ; L. 113.
Château de Josselin

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1702 pour 500 livres (ms. 624, f° 20 : « M[onsieu]r Ducasse, chef d’Escadre ») ; collection Rohan.

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 92, 95, 96, 99 ; La Roncière, 1932, p. 250 ; Perreau, 2004, p. 205 ; Delaplanche, 2006, cat. PP.12, p. 225 ; Marcheteau de Quincay, 2006, p. 16 ; Perreau, 2013, cat. PC.744, p. 169.

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile d’après Rigaud Paris, musée de la marine. Inv. MnM 3 OA 40.
  • 2. Huile sur toile d’après Rigaud (anc. ovale, 1702, Fontaine ?), H. 86 ; L. 68. Collection particulière (Paris, gal. Petit, 29 mai 1913 ; Chanceaux-près-Loches, coll. Mame, v. 1960 ; exp. Tours, musée des Beaux-arts, 1959, p. 12, n° 16 [=Villeroy] ; vente Paris, hôtel Drouot, Millon et Associés, 8 novembre 2007, lot 13 [=anon. d’après Rigaud]).
  • 3. Huile sur toile ovale d’après Rigaud, H. 82,5 ; L. 66. Collection particulière (vente Christie’s NY, 16 juin 1999, lot 32 [=atelier de Largillierre]).

Copies et travaux : 

  • 1702 : « Une [copie] de M[onsieu]r Ducase » pour 75 livres (ms. 624, f°20 v°). 
  • 1702 : Fontaine réalise « une [copie en] buste de M[onsieu]r Du Casse » pour 10 livres (ms. 625, f° 12 v°).
  • 1702 : Parrocel reçoit 28 livres pour « un fonds pour M[onsieu]r Du Casse » (ms. 625, f° 13).
  • 1702 : Fontaine touche 10 livres pour « l’habit de M[onsieu]r du Casse » (ms. 625, f° 13).

Les 500 livres notées correspondent bien à l’ampleur du tableau conservé à Josselin et figurant notre modèle selon le type militaire avec bâton de commandement, sauf qu’ici, Du Casse tend simplement la main vers le fond du tableau. Il s’agit donc d’un habillement répété pour lequel Parrocel et Fontaine furent sollicités. Néanmoins, un examen, même rapide, de la version bretonne prouve que le bâton de commandement était présent à l’origine et que la main fut transformée postérieurement et le bâton supprimé. Le repeint, assez maladroit, ne parvient pas à cacher la trace laissée par ledit bâton.

De même, on notera des modifications dans la scène de fond, dans les personnages postés près d’une rive, attendant un embarquement et rapidement brossés. Marcheteau de Quincay estime à juste titre que la version parisienne s’avère en réalité une copie du 18e siècle faite à partir de la version de Josselin.

Né à Saubusse près de Dax, originaire de Salies-de-Béarn par sa famille, Jean-Baptiste Du Casse (1646-1715) est employé par la Compagnie du Sénégal dont il devient l’un des directeurs. Gouverneur de Saint-Domingue (1691), il y établit un comptoir pour la traite des noirs. Louis XIV, qui a entendu parler de son courage et de son habileté de marin, l’appelle à servir dans la marine royale. Bientôt capitaine de vaisseau, il attaque la colonie hollandaise du Surinam. Il tient tête aux Anglais et aux Espagnols durant la guerre de la ligue d’Augsbourg. Il organise une expédition de flibustiers contre la Jamaïque (1694) et attaque les ports espagnols. Il prend part à l’attaque contre Carthagène, que dirige Pointis (1697). Au cours de la guerre de Succession d’Espagne, il bat l’amiral Benhow près de Sainte-Marthe, ravitaille Carthagène et est promu chef d’escadre (1702). À la bataille de Vélez Málaga, il se trouve à l’avant-garde, et reçoit en galant homme l’attaque lancée par l’amiral Clowdisley Shavell (1704). Lieutenant général des armées navales, il commande la flotte qui investit Barcelone, qu’assiège par la terre, le duc de Berwick (1714).

Dans une lettre à Antoine 1er de Monaco datée du 6 avril 1712, le comte de Tessé nous dit que « Sa Majesté Catholique vient de faire M. du Casse chevalier de la Toison d’or, pour l’avoir conduite, cette toison d’or, dans les ports de Galice ». En effet, l’amiral avait heureusement amené à la Corogne, port de Galice, les galions richement chargés qu’il était allé chercher en Amérique, et qui étaient depuis longtemps, anxieusement attendus en Espagne. Il sera également décoré de l’ordre militaire de Saint-Louis en 1697[1].


[1] D’Hozier, 1817, I, p. 174.

Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan