LA PORTE FÉRAUCOURT François de

Catégorie: Portraits
Année : 1710

 

*PC.1090

Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1710 pour 500 livres (ms. 624, f° 31 : « M[onsieu]r de la Porte [rajout :] caissier de Samuel Bernard h[abillement] r[épété] »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 152, 161 ; Perreau, 2013, cat. *PC.1090, p. 221 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1181, p. 392 (2003/4, cat. I, n°936).

Copies et travaux :

  • 1711 : Bailleul reçoit 50 livres pour avoir « habillé M[onsieu]r de la Porte, toile de 4 l[ivres] t[ournois] » (ms. 625, f° 28).

Descriptif :

Fils de Jean de La Porte (1636-1695), fermier général de 1683 à 1695, frère de Jean-François de La Porte, François de la Porte de Féraucourt (mort d'apoplexie le 9 mai 1730) était titré seigneur de Féraucourt et de Séligny. Il fut le caissier principal de Samuel Bernard avant de devenir fermier général de 1729 à 1730. Le destin des La Porte dépendait grandement de celui de leur père.

Ce dernier, Jean de La Porte, était le petit-fils d’un apothicaire ordinaire du roi et fils d’un chirurgien ordinaire du roi. Proche du pouvoir royal, les médecins et chirurgiens étaient tout comme les premiers valets de chambre du roi en bonne place pour solliciter et obtenir des faveurs et plus particulièrement des charges de finance. Ainsi, à 30 ans, Jean de La Porte est-il déjà installé comme commis dans la ferme générale. En 1671, il avait obtenu une charge anoblissante de secrétaire du roi qu’il conservera jusqu’en 1692. Expédiant et signant tous les actes publics du roi passant à la Chancellerie, La Porte participe ainsi à la production et à l’authentification des décisions royales. Il poursuit son ascension sociale en épousant, en 1673, Élisabeth des Ruelles, fille d’un secrétaire du roi, avec qui il aura huit enfants dont deux fils cités plus haut ainsi qu'une fille Marie Angélique Françoise de La Porte épouse Alexandre Bertrand Pallu, fermier général et fils du fermier général Bertrand Pallu. L'activité de Jean de La Porte à la ferme générale débute véritablement en 1683. Remplaçant Jean Cherouvrier des Grassières, il devient l’un des nombreux cautionnaires du bail Fauconnet et va prendre ainsi une part active dans la ferme générale et aux affaires extraordinaires pendant le ministère de Colbert et celui de Le Peletier, et ce jusqu’à son décès en 1695.

Son fils, La Porte de Féraucourt, s'inscrit dans cette tendance d'ascension sociale en épousant, en 1714, Élisabeth Forcet (1689-1715), nièce du greffier du Conseil Jacques de Mons (lui aussi fermier général), et fille du fermier général Léonard Forcet et de Charlotte Blondel de Joigny. Après avoir été intéressé en sous-part de son beau-frère Alexandre Bertrand Pallu dans les fermes générales, il accède à ces dernières comme fermier en titre, succédant en 1714 à son beau-père et y restant jusqu’en 1718. De 1719 à 1720, il fait partie du comité directeur de la compagnie des Indes en charge des achats de marchandises de la Louisiane et du Sénégal (Almanach Royal de 1720, p. 251). François de La Porte de Féraucourt obtient même dans la colonie de la Louisiane une concession dont il doit assurer l'entière responsabilité financière en fournissant les fonds nécessaires à l'engagement de la main-d'œuvre et à l'achat du matériel. Les mémoires pour servir à l’histoire du publicanisme moderne, rapports de police de l’époque qui constituent une source privilégiée pour l’étude des fermiers généraux, le dépeignent en ces termes : « il était d'un commerce admirable et fort répandu. Il aimait un peu trop la table et la bonne chair aussi est-il mort au milieu d'un repas d'une attaque d'apoplexie qui ne lui donna pas le temps de proférer une seule parole. » Veuf dès 1715, il s'était remarié quelques années après avec Marie Madeleine de la Baune. Notons que cette parentèle avait été rappelée dans un acte de mariage duquel Féraucourt fut témoin en tant que beau-frère, célébré le 7 juillet 1729 sur la paroisse Saint-Gervais. L'union unissait Jean-Antoine de La Baune, conseiller du roi, auditeur en la chambre des comptes, fils de Jean-Antoine de La Baune et de N. Gigault, et de Geneviève Marguerite Lelong, fille de Claude René Lelong, maître ordinaire en la chambre des comptes, et de Marie Marguerite Brochant. La liste des témoins offre un bon condensé des liens familiaux qui existaient alors : « Du côté de l’époux, Pierre de La Baune, docteur en Sorbonne, qui a célébré le mariage, M. de La Porte de Féraucourt, fermier général, beau-frère, M. Thomas, conseiller honoraire au châtelet, oncle maternel, Pierre de La Baune, conseiller secrétaire du roi, oncle, du côté de l’épouse, Marguerite Geneviève Le Couteux, veuve de Paul Brochant, bourgeois de Paris, ayeule maternelle, M. Lelong, conseiller du roi, auditeur en la chambre des comptes, frère, Louis Boucher, écuyer, conseiller secrétaire du roi, oncle maternel, Claude Camusat, auditeur en la chambre des comptes, Jean Baptiste Brochant, marchand et bourgeois de Paris, et Jean Couteux, marchand et bourgeois de Paris, oncles maternels ».

Selon Moufle d'Angerville, « De la Porte de Serancourt [sic] étoit fils de la Porte de Serancourt [sic], ancien fermier général & neveu de la Porte, aussi fermier général qui a eu le porte feuille des fermes pour travailler avec M. le contrôleur général en qualité de chef de la compagnie. Il étoit aussi frère de la Porte de Montel, maitre d'hôtel du roi. Il s'en falloit bien qu'il fût aussi habile homme que son frère ainé. En récompense il étoit d'un commerce admirable & fort répandu. Il aimoit un peu trop la table & la bonne chère aussi est il mort au milieu d'un repas d'une attaque d'apoplexie qui ne lui donna pas le temps de proférer une seule parole » (Barthélemy-François-Joseph Moufle d'Angerville, Vie privée de Louis XV ou principaux événemens, particularités et anecdotes de son règne, Londres, J.-P. Lyton, 1784, tome, 1, p. 244).

Le 10 décembre 1719, il avait acquis de la veuve de Pierre Paul Bodineau, chevalier, seigneur de Meslay, le vieux château Renaissance de Meslay et tout le domaine terrien. Au lendemain de son décès, son frère aîné, Jean-François de La Porte, hérite de la terre de Meslay. Pour leurs affaires parisiennes, les deux frères occupaient un hôtel particulier de la rue Neuve des petits champs, à deux pas de l’Hôtel Mazarin et de celui du contrôleur général des Finances. Féraucourt possédait en outre la seigneurie de Lissy : « MM de Lescot cette jusqu’en 1618 qu’ils la vendirent à Guillaume Aleaume [(1586-1634)], Evêque & Comte de Lisieux. Une des nièces de ce Prélat nommée Françoise Aleaume [nièce du chancelier Guillaume du Vair] ayant épousé Jacques Ribier, Conseiller au Parlement [puis conseiller d’état (?-1636)], la terre passa dans la famille de MM. Ribier ; l’un desquels sçavoir M. [Jacques] Ribier de Villeneuve, Grand Maître des Eaux & Forêts de Lyon en 1700[1], l’a vendue au Sieur de la Porte de Feraucourt. M. le Président Renouard l’a acquise sur ce dernier par décret forcé »[2].

Le tableau de Rigaud, conçu sur un modèle antérieur, devait représenter le modèle jusqu'aux genoux, ce que confirme la dimension de la toile, valant quatre livres.

 


[1] Jacques Ribier, seigneur de Villeneuve-le-Roy, et de Lizi, reçu conseiller au parlement de Paris le 22 janvier 1672 en la quatrième Chambre des Enquestes, puis grand maistre des Eaux et forêts du Lyonnois, mort en 1712 (Popoff, 2003, pages 904 et 905).

[2]Lebeuf, 1757, p. 228.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan