ROHAN Armand Jules de

Catégorie: Portraits
Année : 1733

 

*P.1375

Âge du modèle : 38 ans

Huile sur toile.
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1733 pour 3000 livres (ms. 624, f° 44 : « M[onsieu]r L’archevêque de Reims Armand-Jules de Rohan-Guiméné [rajout :] entièrement original »).

Bibliographie :

Hulst/3, p. 198 ; Portalis et Béraldi, 1880-1882, III, p. 300 (n° 20) ; Roman, 1919, p. 209 ; Perreau, 2004, p. 218, 219 ; Perreau, 2013, cat. *P.1375, p. 286 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1462, p. 512.

Œuvres en rapport :

  • 1a. Gravé par Gilles-Edme Petit en 1739 avec la lettre suivante : « Armandus Julius Princeps de Rohan / Archiepiscopus Dux Remensis / Sacro Chrismate onxit Ludovicum XV die XXV Octobris M.D.CC.X.X.II ». Sous le trait carré : « Pinxit Hyacinthus Rigaud ordinae Equitum Sto Michaelis / Petit sculpsit M.D.CC.XXX.IX ».
  • 1b. Gravé par Étienne Jehandiers Desrochers vers 1741. H. 15,6 ; L. 10,5. Dans un ovale tourné à droite. Dans le cuir au dessous : « Armand Jules Prince de Rohan / Archevêque Duc de Rheims qui a sa- / -cré Louis XV le 25 octobre 1722 ». Dessous, sur le plat du socle, respectivement à gauche et à droite : « Suite - d'Erochers ». Dans le socle, plus bas, les vers de Moraine suivants : « Illustre par ton rang, et grand par ta naissance / Issu d'une maison si pleine de vaillance / si féconde en vertus, si célèbres en guerriers / que faloit-il de plus pour te combler de gloire / Que de sacrer un Roy que la Victoire / Couronné de Mille lauriers ? / M/ Moraine ». Sous le trait carré : « a Paris chez Petit rue S. Jacques près des Mathurins ».

Descriptif :

Armand-Jules de Rohan (1695-1762), prince de Guéméné, Pair de France est le quinzième enfant de Charles III de Rohan (1655-1727), prince de Guéméné, duc de Montbazon et de sa seconde épouse (en 1679), Charlotte-Élisabeth de Cochefilet (1657-1719), fille de Charles de Cochefilet, comte de Vauvineux et de Françoise-Angélique d’Aubry. Admis très tôt au Chapitre de Strasbourg, il fut pourvu des abbayes du Gard, dans le diocèse d'Amiens (1715), puis de Gorze dans celui de Metz (1730). Archevêque de Reims (1722), c’est lui qui eut l’honneur d’apposer l’onction sur le front de Louis XV lors du sacre à Reims (25 octobre), ce que commémore d’ailleurs la production du portrait. Dans son diocèse, il déploya une grande activité pour faire accepter la bulle Unigenitus mais, ayant pris séance au Parlement de Paris comme premier pair ecclésiastique, il s'en remit peu à peu à ses vicaires généraux pour assurer le gouvernement du diocèse. Il publia néanmoins un Breviarium remense en 1759, et mourut trois ans plus tard à Saverne.

L’archevêque est représenté vêtu d’un ample vêtement reflétant son état : robe d’archevêque, rabats de dentelles, surtout d’hermine, collerettes et croix. Il est assis dans un fauteuil doré et sculpté que l’on rencontre régulièrement chez Rigaud. Il tient dans sa main gauche la burette caractéristique et de l’autre le plat d’un livre, debout, posé sur ses genoux. Le fond du tableau présente une colonne habillée d’un lourd drapé animé cachant à peine une bibliothèque en arrière-plan. 

Récemment, lors d'une vente publique organisée par la maison Rouillac de Cherverny, un portrait présumé de Charles Antoine de La Roche Aymon (1697-1777), anciennement donné au pinceau de Roslin, a été rapproché du portrait de l'archevêque de Reims par Rigaud1. Si le prélat, assis dans un fauteuil posant sa main sur un livre et tenant de l'autre son bonnet présente effectivement quelques similitudes avec l'œuvre du Catalan, trop de différences persistent pour affirmer que le tableau a pu être davantage inspiré du portrait d'Armand-Jules de Rohan que d'une autre œuvre. La mise en scène était devenue tellement convenue et commune à de nombreux portraitistes, qu'on se gardera de conclure qu'il ait également pu plus particulièrement sortir de l'atelier de l'artiste catalan.

 


 1. Huile sur toile, H. 14,6 ; L. 11,1 cm. Vente Cheverny, 21 mars 2016, lot. 478.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan