BOYER D'ÉGUILLES Jean-Baptiste de

Catégorie: Portraits
Année : 1690

 

*P.219

Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1690 pour 300 livres (ms. 624, f° 6 : « Mons[ieu]r Boyer Desguilles [rajout :] Aiguilles ») ; France, coll. Boyer d’Aiguilles.

Bibliographie :

Mariette, 1740-1770, VII, fol. 110 ; Hulst/2, p. 152 ; Hulst/3, p. 171-172 ; Roman, 1919, p. 24 ; Gallenkamp, 1956, p. 341 ; James-Sarazin, 2003, p. 243, 245 ; Perreau, 2004, p. 41 ; Perreau, 2013, cat. *P.219, p. 88 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.224, p. 78-79.

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile, suiveur de Rigaud [buste], H. 74,4 ; L. 61,3. Loc. inc. (vente Londres, Christie’s, 10 décembre 1992, lot 99 [=suiveur de Largillierre]).
  • 2a. Gravé par Jacques Cœlemans (Anvers, ? - Aix-en-Provence, 1735) à Aix en 1697 : « Mesire Jean Baptiste Boyer Cher Seigneur d’Aguilles, de Ste Foy, Argens / et Taradel, Conseiller au Parlement de Provence / Peint par Hyacinthe Rigaud. 1689 – et gravé par Jacques Coelemans à Aix. 1697 / 117. » H. 48,5 ; L. 36,3.
  • 2b. Gravé par Cornelis Martinus Vermeulen (reprenant celle de son élèvre Jacques Cœlemans) pour être placée dans le recueil des tableaux de Boyer d’Éguilles, dans un « plus petit format, mais exécuté d’une meilleure manière » selon Hulst. Sous le cadre, la lettre suivante : « Messire Jean-Baptiste Boyer, chevalier, seigneur d’Aiguilles, de sainte-Foi, de Joyeuse-Garde, Pierredont et autres lieux, conseiller au parlement d’Aix en Provence. »

Descriptif :

Jean-Baptiste Boyer d’Éguilles, ou d’Aiguilles (1645-1709), est le fruit de l’union contractée en 1644 entre Vincent II Boyer d’Eguilles de Malherbe (1618-1659), conseiller au Parlement d’Aix et Madeleine de Forbin de Maynier (1630-1671), fille du président Vincent-Anne de Forbin-Maynier de Coriolis (1579-1631) et d’Aimare de Castellane La Verdière (v.1600-1649). Jean-Baptiste, seigneur de Vacquières et Joyeuse-Garde, conseiller au parlement de Provence dès 1677, fut un amateur très distingué des beaux-arts et possédait l’un des plus riches cabinets de cette ville. On y voyait un grand nombre de tableaux originaux de Raphaël, d’André del Sarto, du Titien, de Michel-Ange Caravage, de Paul Véronèse, du Corrège, du Carrache, du Tintoret, du Guide, de Poussin, de Bourdon, de Lesueur, de Puget, de Rubens, de Van-Dyck, etc. Il avait gravé lui-même plusieurs de ces tableaux qu’on trouve dans la première édition de ses estampes, publiée en 1709, par Coelemans et par Barras, et qui ne se trouvent plus dans la seconde édition donnée par Mariette (Recueil d’Estampes d’après les tableaux de M. Boyer d’Aiguilles, Paris, 1744).

Le château d’Eguilles (aujourd’hui mairie d’Aix) a été bâti par son père à partir de 1657. Jean-Baptiste reprend les travaux en 1678 sur les dessins du célèbre architecte Pierre Puget et réalise les aménagements intérieurs. De son mariage avec Mme de Surlo de Taradeau et d’Argens, Jean-Baptiste aura Pierre-Jean de Boyer d’Éguilles, pour qui est érigé le marquisat d’Argens.

L’œuvre de Rigaud, que nous connaissons par la gravure et sa copie vendue par Christie's en 1992 (un manteau noir recouvrant une veste brune selon la notice du catalogue) est typique de ces grands portraits peints à la Van Dyck et figurant les riches bourgeois de Lyon que le catalan côtoya durant son séjour dans cette ville. Mariette, trouvera le tableau « l’un des plus excellens » de Rigaud. Il poursuit en notant que « cette date [1689] fait connoître que cet homme rare que l’on vient de perdre a commencé de fort bonne heure à se distinguer ; car à peine avoit-il trante ans ». Boyer d’Eguilles est présenté ici dans une attitude reposée, en habit de ville, debout dans un parc dont on devine le paysage en fond. Un grand et lourd rideau (sans pompons) ferme la perspective, tandis que le modèle s’accoude à un élément d’architecture (simple mur de pierre à peine mouluré), le coude posé sur un pan de son manteau, ce qui lui permet de le retenir. L’autre main est délicatement ouverte, vers l’extérieur opposé de la composition, suivant la rhétorique d’une gestuelle tout à fait élégante. Le col ouvert, avec le ruban bleu dénoué se retrouve presque à l'identique dans plusieurs autres œuvres de Rigaud comme le portrait de jeune homme passé dans la galerie Fischer de Luzerne en 1991 [P.909], celui de Monsieur de Morsztyn [P.290] ou encore d'un homme qu'il serait tentant d'identifier comme Louis Hindret de Frenneval [P.382].

Au sujet des estampes Hulst précise : « Gravé deux fois. La première à Aix en 1697 par Jacq. Coelemans, estampe de grandeur de la demi-feuille de grand aigle. Et depuis par C. Vermeulen, de plus petit format, mais exécuté d’une meilleure manière ».

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan