ANONYME

Catégorie: Portraits
Année : 1688

 

PC.675b 

Huile sur toile
H. 81 ; L. 65 cm
France, Collection particulière

Historique :

Peint vers 1690-1700 ; vente Crewkerne, Lauwrences Auctioneers, 20 avril 2012, lot 1797 [=Dodun, marquis d’Herbault par Vivien]) ; collection particulière ; vente Paris, hôtel Drouot, Daguerre, svv, 12 mai 2023, lot. 42 (est. 6000/8000 euros).

Bibliographie :

Perreau, « Ces Gentilshommes de Rigaud », [en ligne], 21 mai 2012, www.hyacinthe-rigaud.over-blog.com [d'Avaux] ; Perreau, 2013, cat. PC.675, p. 156 [d'Avaux] ; James-Sazarin, 2016, II, cat. P.725, p.243 [comte d'Avaux] ; « Perreau, D'Avaux versus d'Avaux : les portraits retrouvés de Jean-Antoine II de Mesmes et Jean-Jacques II de Mesmes par Hyacinthe Rigaud », [en ligne] 25 mars 2017, 

Descriptif :

Jusqu'à la réapparition du second portrait de Jean-Antoine II de Mesmes, comte d’Avaux (1640-1709), nous avions fait le rapprochement entre la première mention dans les livres de comptes de Rigaud d'une effigie de ce maître des Cérémonies de l’Ordre du Saint-Esprit et un portrait d'homme, fautivement donné à Joseph Vivien lors de sa vente publique en 2012 et que nous avons rendu à Rigaud. Aujourd'hui, la comparaison des traits connus de Jean-Antoine II, au nez fort et anguleux, ne peut correspondre à ceux de notre homme qui, s'il est également replet, présente un nez plus court et redressé.

On remarque cependant les sourcils détaillés, les petites touches de blanc dans les yeux, l’évanescence de la perruque sur une préparation rouge sous-jacente typiques de l’artiste dans les années 1688-1690. La perruque, datable des mêmes années, pourrait faire penser à un haut dignitaire de la cour, décoré de l'ordre du Saint Esprit, mais dont l'identité interroge. L'embonpoint du personnage au nez retroussé n'était pas sans évoquer selon nous la figure du frère de l'ambassadeur, Jean-Jacques de Mesmes (1640-1688), dont Antoine Masson nous a laissé une estampe « ad vivum » en 1683. Comte d’Avaux, vicomte de Neufchâtel, seigneur de Roissy et Cramayel, seigneur d’Irval (par sa mère), conseiller au parlement de Paris, maître des requêtes, conseiller d’Etat, Président à mortier (1671), Intendant de Soissons, Plénipotentiaire au Traité de Nimègue, Académicien Français (1676), Prévôt et Maître des Cérémonies de l’Ordres du Saint-Esprit de 1671 à 1684, Jean-Jacques de Mesmes aurait ainsi tout à fait pu être peint par Rigaud dans une vêture différente. Dans ce cas, l'œuvre aurait été réalisée à la toute fin de la vie du parlementaire, c'est à dire vers 1688. L'hypothèse n'est pas incongrue si l'on considère les couleurs utilisées par le peintre à une époque où il apprécie toujours ce même rose fané que nous évoquions plus haut pour animer le drapé de ses manteaux. 

Dans ce cas, l'effigie de Jean-Jacques II de Mesmes constituerait l'une de ces toiles « oubliées » des livres de comptes de l'artiste. La thèse est séduisante car, par ailleurs, peu d'autres croix de l’ordre du Saint Esprit (dans la liste des décorés non militaires), auraient pu à cette époque, prétendre à avoir été peints par Rigaud.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan