Chronologie raisonnée

 

1681

  • Rigaud arrive à 20 ans à Paris et s’établit sur la paroisse Saint-Eustache, quartier où il reviendra régulièrement et où résidera son neveu par alliance, Jean Ranc.
  • Charles Le Brun et Charles de La Fosse sont ses maîtres à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Hulst relate ses débuts : « Il se présenta aux exercices de cette Académie, en vrai sujet de distinction, et y fut bientôt regardé et cité comme l’exemple des étudiants. Six mois seulement après avoir commencé à dessiner d’après le modèle, il peignoit des académies au premier coup avec une facilité et d’un goût de couleur que les maîtres même ne se pouvoient lasser d’admirer ». À propos de ses premières productions, il précise : « J’ai reconnu avec étonnement, par le registre qui nous reste de tous ceux qu’il a faits pendant sa vie, que dans le cours de ces deux premières années 1681 et 1682, il en avoit produit jusqu’à trente-trois »[1].
  • Jean Ranc est âgé de 7 ans et Gaspard Rigaud a 20 ans.
  • 29 novembre : le peintre Jean-Baptiste Jouvenet [*P.829], futur ami de Rigaud, est élu professeur à l’Académie[2].

1682

  • 4 avril : Rigaud se présente au prix de Rome aux côtés d’Antoine Dieu, Jérémie de Lutel, Carton, Gabriel Duvernay. En présence des officiers en exercice, les candidats doivent réaliser « un dessein sur un sujet qui leur sera donné sur le champ, ainsy qu’il a esté exoutumé, dans le temps de la semaine prochaine, et travailleront incessament au suject qu’ils doivent présenter pour le Prix, qui seront exposéz le jour de Saint-Louis »[3].
  • 6 mai : Louis XIV et la Cour s’installent à Versailles.
  • 5 septembre : Rigaud remporte le premier prix de Rome avec son « tableau marqué G [Caïn bâtissant la ville d’énoch] »[4].
  • 10 octobre : il reçoit son prix des mains de Colbert[5].
  • Selon Hulst : « Comme Rigaud étoit fort laborieux, les études qu’il faisoit habituellement pour embrasser l’art dans toute son étendue, et même celles qu’il lui avoit fallu faire pour mériter le grand prix, ne l’avoient point empêché de faire presque en même temps un nombre considérable de portraits. […] M. le Brun en vit quelques-uns, et entre autres celui de M. de Lafosse, et y remarqua une propension si décidée pour le talent du portrait, qu’il n’hésita point à porter le jeune Rigaud à s’y dédier sans réserve, et à renoncer à la pension de Rome, qu’il sollicitoit avec l’empressement le plus vif. »

1683

  • 6 mars : présentation à l’Académie du peintre Nicolas de Largillierre.
  • Hulst rapporte une anecdote sur un premier portrait de Rigaud, reprise ensuite par Dezallier d’Argenville : « Le trait du portrait de Materon qu’on trouve placé dans une vie imprimée de Rigaud, quoique d’une façon un peu défigurée, indique le ton sur lesquel étoient montés les premiers ouvrages qui sortirent de son pinceau. En restituant ce trait dans toute sa simplicité, tel que je le tiens de M. Rigaud même, cette indication n’en recevra que plus d’éclat. Ce ne fut pas M. Rigaud qui méconnut son ouvrage, lorsque plusieurs années après, il lui fut représenté par le petit-fils de Materon, et qui le prit pour être de Van Dyck. Chose en quelque sorte impossible, ce fut le jeune Materon qui lui apporta le portrait de son grand-père comme un morceau curieux que plusieurs connoisseurs, assuroient être de ce maître incomparable ; Rigaud crut d’abord qu’il le vouloit plaisanter, et lui dit : J’en suis bien aise. L’autre, d’un air sérieux, reprit : Quoi ! Monsieur, il me semble que vous ne le croyez pas de Van Dyck ! Non, répliqua Rigaud, car il est de moi, et même je ne suis pas trop content de l’habillement, et y veux retoucher pour le mettre plus d’accord avec la tête qu’il ne l’est “. On sera moins étonné de la méprise de ces connoisseurs, lorsqu’on fera réflexion que, dans le temps que Rigaud fit ce portrait, il sortoit d’étudier Van Dyck dans les principes qu’on vient de voir, et étoit encore tout plein de son feu et de son esprit. »

1684

  • 5 août : Rigaud se présente à l’agrégation de l’Académie : « Le sieur Hyacint Rigaut, Peintre en portraicts, s’est présenté et a faict voir plusieurs de ses ouvrages à la Compagnie, laquelle a agréée la présentation dudit Sieur Rigault et l’a pris sous sa protection »[6].
  • 26 août : on lui donne ses sujets de travail : « La Compagnie a ordonné au sieur Hyacinte Rigault, Peintre en portraictz, dont la présentation a esté agréée le cinquiesme du présent mois, pour suject des portraitz qu’il doit faire pour sa réception, de faire celuy de Monsieur De la Chapelle et de Monsieur Desjardins [P.655], et luy a donné six mois de tems pour ce suject »[7].
  • 27 octobre : naissance à Montpellier, paroisse Saint-Pierre, de Guillaume Ranc, l’un des fils d’Antoine Ranc, et qui deviendra peintre à son tour. Il est baptisé le 1er novembre[8].

1685

  • 27 mars : naissance sur la paroisse Saint-Eustache de Pierre Benevault, futur aide de Rigaud en 1716.
  • 1er novembre : Le portraitiste est bien intégré au tissu social de sa paroisse en étant sollicité comme parrain de Hyacinthe Claude Rousseau : « fils de Bernard Rousseau, maître Chirurgien juré et Chirurgien du Roy suivant la Cour, et conseil de Sa Majesté et de Marie Nourisset, sa femme, au carrefour de l’Escole ; le parrain Hyacinthe Rigault, peintre académiste, la marraine Claude Goujon, fille de deffunct Jacques Goujon, marchand bourgeois de Dijon »[9].
  • 16 novembre : Naissance de Charles Sevin de La Penaye, l’un des derniers aides de Rigaud.
  • 27 décembre : naissance de Françoise et Jean-Baptiste Ranc, derniers enfants d’Antoine Ranc. La mère, Françoise Boière, décède de ses couches[10]. Jean-Baptiste, qui mourra à Saint-Quentin, le 18 mai 1757 en l’état de chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, capitaine d’artillerie et du génie, ingénieur en chef de la ville de Saint Quentin et directeur des Places du Soissonnois, restera un proche de Jean Ranc et de son épouse, la fille cadette de Gaspard Rigaud (nos recherches inédites on pu démontrer pour la première fois que, par sa descendance, Jean-Bapstiste Ranc reliera sa famille à celles de quelques hauts notables de la ville Saint-Quentin tels les Dorigny, les Lescarbotte de Beaufort ou les Margerin du Metz qui, eux-mêmes, feront entrer le peintre académique Alphonse Joseph Hyppolite Leveau (1815-1871) dans la généalogie des Ranc[11].

1686

  • Rigaud reçoit notamment la visite de deux méridionaux : l’intendant du Roussillon, Ramon de Trobat [*P.113] et le bayonnais Denis Dussault [*P.107].
  • 17 mars : naissance du peintre Jean-Baptiste Oudry qui sera l’un des experts de l’inventaire après décès de Rigaud.
  • 30 mars : réception à l’Académie du peintre Nicolas de Largillierre avec son portrait de Charles Le Brun (Paris, musée du Louvre). La Compagnie a aussi « faict ses remerciens à Monsieur Desjardins de ses honestetez et de la manière obligeante avec laquelle il a placé Messieurs les Officiers de l’Académie, jeudy dernier, vingt-huict de ce mois, à la cérémonie qui fut faicte en la Place de la Victoire, à la découverte de la figure du Roy, faicte par mondit Sieur Desjardins et exposée dans ladite Place, et luy en a mesme temps tesmoigné la satisfaction qu’elle a eue de cet ouvrage qui est un des plus hardis qui ait esté faict en ce genre là »[12]. On voit le monument en arrière plan du premier portrait du sculpteur par Rigaud [P.47].
  • 25 mai : présentation à l’Académie du peintre bellifontain Pierre Gobert qui partagera avec Rigaud plusieurs modèles, et qui annonce une nouvelle génération de peintres à l'instar de Jean-Marc Nattier.

1687

  • Le 1er mars, Rigaud est en retard sur la remise de ses morceaux de réception : « Le Sieur Rigaut, présenté les 5 et 26 Aoust 1684, ayant exposé à la Compagnie la difficulté qu’il avoit de faire le portraict de M. De La Chapelle, elle luy a ordonné d’aschever le portraict de M[onsieu]r Des Jardins, qui luy a esté ordonné, en mesme temps qu’il sollicitera Monsieur De la Chapelle de lui donner du temps et que, lorsque le portraict de Mons. Des Jardins sera faict, il le présentera à la Compagnie, pour quoy il lui a esté donné un mois de temps »[13].
  • Le 3 mai, le sculpteur Girardon [P.183] et le peintre Jouvenet [*P.833], amis en devenir de Rigaud, sont dépêchés pour inspecter son travail : « La Compagnie, voulant examiner, le plus exactement que faire se poura, les ouvrages de ceux qui se présentent pour estre reçeus à l’Académie et observer les Règlements, a nommé pour voir travailler les aspirans, Messieurs les Officiers qui suivent, sçavoir : […] pour le Sr. Rigault Mess[ieu]rs. Girardon et Jouvenet »[14].

1688

  • Du 29 septembre au 1er novembre a lieu le siège de Philipsbourg au cours duquel le Grand Dauphin s’illustre et qu’il souhaitera faire reproduire dans son portrait de 1697 [*PC.526].
  • Rigaud entre dans les habitués de la famille d’Orléans en peignant le frère du roi : « Rigaud, en continuant le portrait, eut l’honneur, en 1688, de peindre Monsieur, frère unique du roi, et le prince son fils, duc de Chartres, à présent régent du royaume. L’exemple de ces princes fut bientôt suivi de la plupart des personnes des plus distinguées de la cour et de la ville ; et à peine pouvoit-il suffire au grand nombre de portraits où on l’engageoit chaque jour »[15].  
  • Rigaud est toujours en retard sur la remise de ses morceaux de réception. Pierre Mignard plaide auprès de l’Académie pour la clémence : « Messieurs les Jurés Royaux de la Compagnie des Maistres me sont venu trouvé pour me dire que, sur l’avis qu’ils avoient eu que M. Rigaux se vouloit faire Maistre, il avoient esté chés luy pour le voir ; y leurs a dit qu’il estoit agréé à l’Académie et que, si tost que son tableau seroit achevé, qu’il auroit l’honneur de s’i présenter. Il luy repondirent qu’il y avoit quatre ans que son tableau estoit comancé et que, s’il en estoit encore qattre autre pour l’achevé, que cela ne finiroit jamais. Après quelque autres raisonnements de part et d’autre l’on se cépara, comme je croy, sans boire. Pour moy, Messieurs, mon avis seroit, considérant le mérite et les bonnes mœurs de Mr Rigaux de le recevoir, sans conséquence pour le présent, et, après que son tableau sera achevé, de le tréter honestement. Sependant, Messieurs, je me remest à l’avis de touttes la Compagnie »[16].

1689

  • Rigaud est pressenti par la ville de Paris pour peindre un grand portrait figurant Le Prevôt et les échevins de Paris délibérant d’une fête en l’honneur du dîner de Louis XIV à l’hôtel de ville après sa guérison de la fistule en 1689. Il en fait deux esquisses mais le marché est finalement alloué à Largillierre.
  • Rigaud peint le premier portrait de Girardon [P.183] : « Il fit pour lors le portrait de M. Girardon, sculpteur du roi, célèbre par les excellents ouvrages qu’il a faits dans les jardins de Versailles, et par l’incomparable mausolé du cardinal de Richelieu, qui est dans l’église de Sorbonne »[17]. Il réalise également celui de la cousine du roi, Mademoiselle de Montpensier : « Cette même année 1694 [sic], il eut l’honneur de peindre Mademoiselle de Montpensier, fille de Gaston de France, duc d’Orléans. Cette grande princesse l’envoya chercher pour faire son portrait, en son palais de plaisance à Choisy, où ce portrait est resté jusqu’à sa mort »[18].
  • Le 5 mars, à l’occasion d’une de ses séances, l’Académie royale s’étonne de ne pas avoir reçu les morceaux de réception de l’artiste, pourtant commandés depuis 1685 : « Et, à l’égard des sieurs Clérion et Rigault, qui ne se sont point présentés, ils seront avertis de nouveau pour rendre compte en personne de leur retardement »[19].
  • Pierre Drevet grave le portrait de Marie Cadenne [P.65], épouse du sculpteur Desjardins ainsi que celui de l’imprimeur Frédéric Léonard [*P.151].
  • Le 18 décembre, il habite rue des Petits-Champs, à l’enseigne de l’écu d’or[20].

1690

  • Le 12 février, l’ancien maître de Rigaud à l’Académie, Charles Le Brun, meurt, et Pierre Mignard le remplace : « M. Mignard étant devenu premier peintre du roi, par la mort de M. le Brun, en cette même année 1690, et voulant donner son portrait à l’Académie, en qualité de directeur perpétuel, pria Rigaud de le peindre. Ce portrait est dans la principale salle de l’Académie royale, à côté de celui que Rigaud avoit déjà fait de M. Desjardins, son meilleur ami, un des plus savants sculpteurs de ce siècle, et renommé par le superbe monument de la place des Victoires[21]. »
  • Rigaud peint également deux membres de la maison de Savoie : « Entre autres, il fit pour lors, en 1690, ceux du prince Philippe de Savoie et de la princesse de Carignan, sa sœur, à présent nom-mée la princesse Louise de Savoie  ». Il reçoit commande de la part de Gabriel Coustard [*P.558 et *PC.761], conseiller au parlement, d’un portrait du poète La Fontaine : « On seroit trop long si l’on vouloit nommer ici tous les savants hommes dans les arts, sciences et belles-lettres, que Rigaud a peints par pure générosité, et par le seul cas qu’il fait du mérite et de la vertu : du nombre desquels sont les trois plus fameux poëtes de ce siècle, MM. Despréaux, la Fontaine et Santeuil. Ces trois portraits sont dans le cabinet de M. Coustard, conseiller au parlement. »
  • Rigaud peint le portrait du fils du Grand Condé : « M. le Prince, fils du grand Condé, le fit venir à Versailles en 1694 [sic], pour peindre M. le duc de Bourbon, son fils. Le portrait est de sa hauteur, groupé d’un maure qui lui porte le manteau ducal. Ce tableau a huit pieds de haut ; il est dans l’appartement de Chantilly. »

1691

  • 3 février : Fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture à Bordeaux, sur le modèle parisien[22].
  • Les frères Greder, militaires Suisses au service de la France passent en début d’année dans l’atelier de Rigaud. L’artiste peindra également quelques modèles prestigieux comme le ministre Colbert de Croissy [P.238], le futur maréchal de Noailles [*P.244], l’ambassadeur danois Meyercroon [P.262], le généalogiste d’Hozier [P.255] et deux peintres, La Fosse [P.264] et Parrocel [*P.265].

1692

  • 27 janvier : Gaspard Rigaud, frère de Hyacinthe, établit un contrat de mariage devant le notaire Goudin avec Marguerite Caillot, fille d’un épicier de la rue Montmartre[23], et ce en présence notamment de Jean Favier, maître à danser de Madame la Dauphine [d’abord violon et maître à danser de la Chambre du roi en survivance de son père en 1672, Favier démissionne en 1691 et deviendra maître des ballets du roi de Pologne[24] et de François de Clerselier des Noyers, capitaine des Dragons[25]. Gaspard se marie le lendemain à Saint-Eustache.
  • Hyacinthe Rigaud réside rue Neuve de Petits-Champs, paroisse Saint-Eustache.
  • 3 août : bataille de Steenkerque.
  • 11 octobre : Rigaud reçoit la visite d’un huissier du Châtelet et des gardes et jurés de la communauté des maîtres peintres et sculpteurs de Paris pour régulariser sa situation de peintre. Il fait travailler deux aides avec lui[26]
  • 4 novembre : Rigaud semble avoir obtenu du sieur Grand prévôt de l’hôtel de ville, un privilège de peindre sans avoir été agréé, et ce jusqu’au mois de décembre de la même année.
  • 24 mai : siège de Namur.
  • 14 novembre : le lieutenant Général de Police confirme l’injonction à Rigaud de se faire recevoir par l’Académie sous huitaine ou à défaut de payer 40 sols d’amende avec interdiction de professer.
  • 18 novembre : la sentence du Châtelet est déclarée nulle par le Prévôt de l’hôtel de ville.

1693

  • Janvier : Le futur roi de Danemark passe à Paris dans le cadre de son Grand Tour européen : « Le prince royal, à présent roi de Danemarck, voulut se faire peindre par lui avant de partir de Paris en 1693. Le portrait est en grand »[27].
  • 9 juillet : Bataille de Neerwinden.
  • 23 septembre : Contrat de mise en apprentissage chez le notaire Guillaume Pradel de Montpellier de Jean Raoux auprès du peintre Antoine Ranc[28]. Raoux sera le parrain d’un des enfants de Guillaume Ranc en 1726.
  • 18 décembre : Lettre de Daniel Gronströn, sujet du roi de suède et l’un de ses représentant à Paris à Nicodème Tessin le jeune, architecte des Bâtiments du roi Charles VI. On y lit, à travers une conversation qu’avait eu Gronströn avec Louis de Chatillon le 18 décembre 1693, que Rigaud aurait exprimé le souhait de venir travailler à Stockholm : « Je luy ai demandé tout net si Rigault voudroit beaucoup gagner. Il m’a dit qu’il avoit plus de vanité et d’ambition que d’interest. L’honneur d’estre appellé par des lettres d’une teste couronnée, le plaisir de se voir dans toutes les gazettes sur ce pied la, le toucheroit plus que de l’argent ; enfin, qu’il ne demanderoit point de conditions, et qu’il se satisferoit d’un payement quand on ne le luy feroit pas tout à fait en Roy. Il dit qu’il est très capable de peindre des plafonds, des tribunes, etc. Il en a peu faits. Du reste, quoy qu’homme de mérite, je crois que ce n’est pas un esprit fort docile, mais, comme apparemment il n’a pas dessein de faire long séjour, c’est une chose à essayer […] »[29].

1694

  • Premier portrait de Louis XIV en armure [*PC.387].
  • « Cette même année 1694, il eut l’honneur de peindre Mademoiselle de Montpensier, fille de Gaston de France, duc d’Orléans. Cette grande princesse l’envoya chercher pour faire son portrait, en son palais de plaisance à Choisy, où ce portrait est resté jusqu’à sa mort[30]. »
  • L’artiste habite place des Victoires et il a sept collaborateurs : son frère, Verly, Joseph Christophe (1667-1748), Jacques Melingue (m. 1728), Marc Nattier (v. 1642-1705), Nicolas Joseph Le Roy, Barthelemy et Charles Hérault.
  • 20 septembre : Rigaud achète aux époux De Gouy des terres situées à Vaux et cautionne par ses propres biens la dette conjointe contractée par les De Gouy et leur fille « épouse séparée quant aux biens du Sieur Le Juge son mary, demeurant à Paris, rue Neuve et paroisse Saint-Eustache » à l’égard du sieur Mariette, officier du roi[31]. »

1695

  • Rigaud a quatre collaborateurs : son frère, Nicolas Joseph Le Roy, Antoine Dupré et François Taraval (1665-1715).
  • 30 mai : décès du peintre Pierre Mignard.
  • 10 juin : la marquise de Sévigné écrit à Madame de Grignan sur la poursuite du portrait du maréchal de Noailles [*P.244] : « […] voilà M. de Vendôme qui va commander en Catalogne, et M. de Noailles qui revient pour faire achever son portrait chez Rigaud ».
  • À l’hiver, Rigaud retourne en Roussillon : « pour marquer à sa mère sa reconnoissance filiale des obligations qu’il lui avoit pour tous les soins qu’elle avoit pris de son éducation, sa piété et sa tendresse pour elle le déterminèrent, à la fin de 1695, de quitter toutes ses occupations pour faire le voyage de Roussillon, et lui rendre chez elle ce qu’il lui devoit. Une de ses principales vues, en faisant le voyage, étoit de la peindre et de remporter avec lui l’image de celle qui lui avoit donné le jour. Son dessein étoit de faire exécuter ce portrait en marbre ; c’est pourquoi il la peignit en trois différentes vues : une en face, l’autre en profil, et la troisième à trois quarts, afin que M. Coyzevox, son ami, un des plus habile sculpteurs de France, qui devoit faire en marbre ce portrait, eût plus de facilité à le perfectionner. Cet ouvrage fait l’ornement le plus précieux du cabinet de ce fils reconnoissant, et doit y rester jusqu’au temps qu’il a destiné de le consacrer à l’Académie royale de peinture ; et ne s’étant pas voulu tenir à celte seule marque d’amour pour elle, il l’a fait graver ensuite par le sieur Drevet, un des plus habiles graveurs au burin de ce temps, afin de multiplier et de reproduire en quelque façon à la postérité celle qui l’a mis au monde »[32].

1696

  • Début de l’année à Perpignan : Rigaud peint un certain nombre de notables dont les Calvo et les Ros, mais aussi le portrait d’Antoine Ranc [P.488] et offre son « autoportrait au manteau bleu » à Jean Ranc [P.489].
  • Fin du printemps : À la demande du duc de Saint Simon, le portraitiste est de retour à Paris et se rend à l’abbaye de La Trappe pour y peindre le fameux abbé réformateur [P.496] : « M. le duc de Saint-Simon, intime ami de M. de Rancé, abbé de la Trappe, désirant avoir le portrait d’un si grand homme, et n’ayant pu l’obtenir de lui, détermina Rigaud par beaucoup de prières, d’aller avec lui à cette abbaye […] pour y peindre d’idée ce saint homme. Il y resta quatre jours avec ce seigneur, et pendant ce temps-là, il fit, par un effort d’imagination, la ressemblance si parfaite de cet homme de Dieu, que tous ceux qui l’ont connu regardent cet ouvrage comme un chef-d’œuvre de l’art. Le tableau a cinq pieds de haut. Cet illustre abbé y est peint assis, méditant devant un crucifix qui est sur son bureau ; il a la plume à la main comme un homme qui compose, ayant plusieurs de ses ouvrages autour de lui. Le fond du portrait est la cellule qu’il habitoit. M. le duc de Saint-Simon le garde précieusement »[33].
  • Rigaud a six collaborateurs : Jean Ranc, Antoine Dupré, François Taraval, Siez, Joseph Parrocel [*P.265] et Jean Le Gros (1671-1745).

1697

  • 21 juillet : baptême à Saint Eustache d’Élisabeth Marguerite Rigaud, fille de Gaspard. Son parrain est le peintre Jean Ranc (qu’elle épousera en 1715).
  • 24 juillet : Rigaud fait enregistrement du blason de ses armes à l’armorial général de Charles-René d’Hozier [P.255][34].
  • Maria Serra, mère de Rigaud, rédige un testament[35].
  • « M. le prince de Conti, ayant été nommé roi de Pologne en 1697, voulut avant que de partir pour ce royaume, se faire peindre par Rigaud. Ce portrait a neuf pieds de haut ; le prince y est peint en pied, la composition en est riche. Madame la princesse de Conti a fait mettre ce tableau dans sa maison de plaisance à Issy, distant d’une demie-lieue de Paris »[36].
  • Rigaud peint Colbert de Torcy ainsi que le Grand Dauphin.
  • 30 octobre : la signature du traité de Ryswick, mettant fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg, draine dans l’atelier plusieurs plénipotentiaires européens jusqu’en 1699.
  • Rigaud a six collaborateurs : Jean Ranc, Antoine Dupré, Joseph Parrocel, Jean Le Gros, Josse Van Oudenaarde et Jean-Baptiste Blain de Fontenay dit « Batiste » (1653-1715).

1698

  • Antoine Ranc [P.488] est admis dans la Confrerie des Pénitents blancs de Montpellier[37]. Mars : l’ambassadeur anglais Hans-William Bentinck, 1er Comte de Portland, pose devant l’artiste puis rentre en Angleterre [PC.560].
  • Rigaud habite rue Neuve des Petits-Champs : « À l’entrée de la ruë Neuve des Petits Champs qui commence à la place des Victoires, demeure Hyacinte Rigault, natif de Perpignan dans le Roussillon, excellent peintre pour le portrait. On verra chez lui de ses ouvrages, qui ont l’appobation de tous ceux qui se connoissent en peinture, et l’on peut dire, que parmi les peintres vivans il en est très peu qui portent aussi loin que lui l’art de peindre les portraits d’après nature, ce qui lui a aquis une grande réputation. Ses plus beaux tableaux ont été gravés et l’on peut faire un volume très-curieux »[38].
  • Rigaud a cinq collaborateurs : son frère, Joseph Parrocel, Jean Le Gros, Robert Le Vrac de Tournières (1668-1752) et Adrien Leprieur.

1699

  • Alors que le portrait du comte de Portland s’achève, son secrétaire Prior [P.595] commande le sien et le comte de Jersey en sollicite deux semblables [P.613]. Avant de repartir en Angleterre, Jersey charge Matthiew Prior de superviser différentes commandes d’œuvres d’art dont des glaces, et des copies des effigies du roi et du Grand Dauphin [*PC.526], ainsi que son propre portrait. Prior entretint donc une correspondance nourrie qui nous informe sur les étapes de la création du tableau[39].
  • 13 juin : Prior témoignant des premières idées du peintre : « Rigaud avait d’abord mis une grande horloge à pendule sur la table devant vous, et, comme vous l’avez vous-même souligné, avec laquelle tout le monde vous aurait pris pour Tompion l’horloger ! J’ai fait changer cette folie, et je pense que l’homme a maintenant fait bien pire : il a mis une toise de morceau de velours bleu dans votre main de dessus, une sorte de manteau, ce qui donne vraiment à l’image un air de la rue St Honoré, comme si vous exposiez votre marchandise. Je ne peux pas le lui faire changer car je crains que ce sera pour quelque chose de pire : tout ce que je peux dire à c’est qu’il est finement peint, et sa science dans la peinture le fera pardonner très facilement en raison de la connaissance qu’il a de l’Ordonnance de l’image[40]. »
  • 1er juillet : Prior continue de s’inquiéter : « Rigaud achève votre copie du monarque. Il y a grande peine. J’espère que j’aurai votre tableau achevé à temps pour que je vous l’envoie. Il ne sait pas faire une image sans tout cet embarras et ce fatras tout autour, et fera une figure entièrement appuyée à une table quand Madame Gerbois vend son lard, ou le duc de Gevres porte une veste de ville »[41].
  • août : Prior écrit : « En ce qui concerne les commissions, Rigaud est un héros, j’aurai votre image avant de quitter Paris car il y travaille beaucoup »[42]. Mais Rigaud tombe malade et garda le lit pendant deux jours ce qui retarda la commande.
  • 11 novembre : l’artiste avait presque achevé des copies du Grand Dauphin et du roi que le comte avait également commandées[43].
  • Rigaud peint aussi les deux jeunes margraves de Brandenbourg-Ansbach qui effectuaient alors leur Grand Tour européen. Venant d’Italie où ils avaient séjourné en 1695, ils durent attendre la paix de Rijswijck pour se présenter à Versailles en novembre 1698. La Princesse Palatine [P.1193] les y vit : « On ne saurait peindre un plus beau visage que celui de ce margrave ; il a en outre une belle taille. Mais je ne sais pas si son humeur est bonne et sans caprices ; je n’oserais mettre ma main au feu » (lettre du 14 octobre 1699).
  • Rigaud peint pour la première fois sa future épouse au sein du portrait de la famille Le Juge.
  • RIgaud a six collaborateurs : Jean Ranc, Joseph Parrocel, Jean Le Gros, Robert le Vrac Tournières, Adrien Leprieur et Charles Viennot.

1700

  • 2 janvier : Rigaud remet ses morceaux de réception à l’Académie comme peintre de portrait. Il est également reçu comme peintre d’histoire mais sous condition : « Le sieur Hyacinte Rigault, Peintre, s’est présenté pour y estre reçeu Académicien, et y a faict voir de ses ouvrages, qui sont deux portraicts de M. Des Jardins de différentes attitudes. La Compagnie a agréé sa présentation et, ayant jugé qu’un de ses tableaux pouvoit luy servir à sa réception, et connoissant d’ailleurs le mérite dudit sieur Rigault, non seulement sur le talent des portraicts, mais encore sur celuy de l’histoire, Elle l’a reçeu et reçoit dès à présent sur le talent de l’histoire, sur la promesse qu’il a faict de fournir incessamment un tableau de ce dernier genre, et a presté le serment entre les mains de M. De la Fosse, Directeur, président aujourd’huy. Elle luy a aussi remis le présent précuniaire »[44].
  • 15 juin : décès à Perpignan de la sœur de Rigaud, Clara Lafita.
  • Décembre : le duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, est nommé roi d’Espagne sous le nom de Philippe V. Début des commandes des effigies protocolaires : « Sa réputation étant venue jusqu’au roi, par le portrait qu’il avoit fait de Monseigneur, commandant devant le siége de Philisbourg, il eut l’honneur en 1700, d’être nommé par Sa Majesté, pour peindre Philippe y, roi d’Espagne, son petit-fils, quelques jours avant son départ pour aller prendre possession de ses royaumes. Cet ouvrage donna lieu au roi d’Espagne de prier le roi, son grand-père, de lui donner aussi son portrait peint de la même main ; ce que Sa Majesté lui accorda. Rigaud eut l’honneur de le commencer l’année suivante ; et étant achevé, ce monarque le trouva d’une ressemblance si parfaite et si magnifiquement décoré, qu’il lui ordonna d’en faite une copie de même grandeur, pour l’envoyer au roi d’Espagne, à la place de l’original. Sa Majesté très-chrétienne y est peinte en pied, revêtue de ses habits royaux. Ce tableau a dix pieds et demi de haut ; il est placé à Versailles, dans la salle du Trône, et celui du roi d’Espagne dans le cabinet de Sa Majesté »[45]
  • 30 décembre : présentation de Jean Ranc à l’Académie : « Le sieur Jean Ranc, natif de Montpellier, peintre de Portraicts, s’est présenté à l’Académie et y a faict voir de ses ouvrages. Après avoir pris les voix par les fèves, elle a agréé sa présentation et, pour ouvrage de réception, elle luy a ordonné de faire les portraicts de Monsieur Montagne et Verdier, dans six mois. » Les deux modèles sont présents à la séance[46].
  • Lettre du marquis d’Argenson au directeur de l’Académie : « 30 décembre 1700. J’ay accordé au sieur Ranc, eslève de M. Rigault sa mainlevée que vous m’avez témoigné désirer que je luy accordasse, et la grace que vous avez bien voulu luy faire depuis quelques jours de l’agréer pour l’académie françoise le met en estat d’exercer son talent avec une entière liberté. Je tiens a lhonneur de pouvoir concourir a la protection dont vous honorez les arts et je ne puis trouver assez d’occasion de vous faire connoistre ce parfait attachement avec lequel je suis, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur. D’Argenson »[47].
  • Rigaud a trois collaborateurs : Adrien Leprieur, David Le Clerc (1680-1738) et Charles Viennot.

1701

  • En janvier, Rigaud entame le portrait de Philippe V : « Le 1. de ce mois le sieur Rigaut, Peintre fameux qui avoit esté nommé par le Roy pour peindre Sa Majesté Catholique, travailla pour la premiere fois au Portrait de ce Monarque. Toute la Cour fut charmée de sa premiere ébauche »[48].
  • 2 janvier : Obligation d’élisabeth de Gouy à Hyacinthe Rigaud de la somme de 10 906 livres dont son époux, Jean Le Juge, pour lors à Dieppe, est redevable au peintre[49].
  • 6 janvier : Gabriel de La Fontaine, bourgeois de Paris puis maréchal des logis des Gardes Françaises et sa femme Marie Prudhomme, baillent à Rigaud un appartement situé dans un îlot leur appartenant, place des Victoires (construit sur une ancienne partie de l’hôtel de La Ferté Senneterre qui avait été divisé depuis 1689 entre La Fontaine et le duc de La Feuillade). Il s’agit probablement de la maison rue de La Feuillade qui aboutit en pointe sur la rue Neuve des Petits-Champs et sur laquelle La Fontaine obtint, le 3 août 1691, le droit de mettre un balcon « pour sauve simétrie avec celui que le sieur de la Feuillade a fait faire de l’autre côté de la rue au coin de son hôtel »[50].
  • En mars, notes du marquis de Dangeau sur l’avancement du portrait de Louis XIV en costume royal[51] : « Jeudi 10, à Versailles, La goutte du roi continue, il se fait peindre l’après-diné par Rigaud pour envoyer son portrait au roi d’Espagne à qui il l’a promis […]. Vendredi 11, à Versailles. La goutte du roi a un peu augmenté et au sortir du sermon, où on le porta, il se fit reporter chez Madame de Maintenon où Rigaud travailla à son portrait. Jeudi 19 [janvier 1702], à Versailles, le roi, qui n’avait point de conseil à tenir, eut le matin la patience de se faire achever de peindre chez madame de Maintenon par Rigaud ; il envoie ce portrait au roi d’Espagne, qui l’en avoit instamment prié ».
  • 30 juillet : présentation de Gaspard Rigaud à l’Académie « dont elle a vue les ouvrages, et luy a ordonné de faire, pour ouvrages de réception, les portraicts de Mrs Raon et Coypel fils »[52]. Le peintre Joseph Vivien est également agréé comme portraitiste sur présentation de ses deux morceaux de réception, les portraits au pastel de François Girardon et de Robert de Cotte.
  • Rigaud a six collaborateurs : Joseph Parrocel, Adrien Leprieur, David Le Clerc, Charles Viennot, Claude Bailleul, et éloi Fontaine.

1702

  • Janvier : « On a exposé le portrait du roi dans le grand appartement de Versailles ; il est en pied avec l’habit royal. Cet ouvrage est de M. Rigaud. Jamais portrait n’a été mieux peint ni plus ressemblant ; toute la cour l’a vu et tout le monde l’a admiré. Il faut qu’un ouvrage soit bien beau et bien parfait pour s’attirer un applaudissement général dans un lieu où le bon goût règne et où l’on n’est pas prodigue de louanges. Sa Majesté, ayant promis son portrait au roi d’Espagne, veut tenir sa parole en lui donnant l’original, et M. Rigaud en doit faire une copie, qui est souhaitée de toute la cour. Quoiqu’on voie avec regret partir l’original, on en auroit bien plus de chagrin s’il n’étoit pas destiné au roi d’Espagne »[53].
  • 13 mai : début de la guerre de succession d’Espagne.
  • 24 juillet : le peintre est nommé adjoint à professeur à l’Académie : « De mesme, que les places, vacantes dans la classe des Adjoints Professeurs par l’élection précédente, a esté remplis par la nomination de Mr Rigauld, Peintre, et de Mr Baroy, Sculpteur, aux charges d’Adjoints-Professeurs [en remplacement de Hallé et Coustou] »[54].
  • Décembre : édit du roi par lequel les citoyens nobles et immatriculés de Perpignan sont confirmés et maintenus dans leurs privilèges conformément au privilège de la reine Marie d’Aragon du 18 août 1449, qui prescrit la forme de leur élection, « ayant déclaré que, comme nobles et gentilshommes, ils doivent jouir de tous les honneurs, droits et privilèges attribués à la noblesse, défendant à toutes les personnes de les y troubler, sous quelque prétexte que ce soit […] et, conformément à la bulle magistrale du grand maître de l’ordre de Malte du 14 juin 1631, lesd. citoyens nobles sont admis à l’ordre de la chevalerie »[55].
  • Rigaud a sept collaborateurs : Joseph Parrocel, Adrien Leprieur, Charles Viennot, Claude Bailleul, Éloi Fontaine, Ménard et Jacques Charles Delaunay (m. v. 1739).

1703

  • Rigaud demeure rue de la Feuillade.
  • 28 mars : il revend son domaine de Vaux à Pierre Mériel, teinturier en soie[56].
  • 17 mai : il fait établir un contrat de mariage avec l’un de ses modèles, Catherine Chastillon [*P.777], fille d’un procureur au Parlement habitant rue des Prouvaires, et fait établir un premier inventaire de ses tableaux[57].
  • 28 juillet : réception conditionnelle de Jean Ranc à l’Académie : « le sieur Jean Ranc, peintre en portraicts, qui s’est présenté le 30 décembre 1700, a faict aporter en cette assemblée les deux portraicts de Monsieur Montagne et Monsieur Verdier, qui luy avoient estés ordonnés de faire pour luy servir à sa réception. La Compagnie, après avoir pris les voix par les fèves, l’a reçeu et reçoit Académicien, et, comme elle a reconnu qu’il avoit aussy beaucoup de talent pour l’Histoire par un grand tableau du Portement de croix qu’il a faict voir, a esté résolu que la réception du sieur Ranc vaudra pour l’Histoire en fournissant par luy un tableau d’Histoire, dont le sujet luy sera donné par Mr Coysevox ». Rigaud est présent[58].
  • 28 septembre : Rigaud est témoin à l’Académie de l’agrégation de son ami Pierre Drevet : « Du Vendredy 28 Septembre 1703. Lecture des délibérations. Aujourd’huy, Vendredy vingt huict Septembre mil sept cent trois, l’Académie estant assemblée generalle comme la dernière du quartier, la lecture des délibérations du quartier y a esté faicte à l’ordinaire.  Présentation du S[ieu]r Drevest. Le Sieur Pierre Drevest, Graveur, né à Lion, s’est présenté pour estre reçeu Académicien et a faict voir plusieurs de ses ouvrages de gravure. La Compagnie, après avoir pris les voix par les fèves, a agrée sa présentation et résolu que M. Coyzevox, Directeur, luy donnera un sujet d’ouvrage pour luy servir à sa réception. [... Signatures :] Coyzevox, Girardon, De la Fosse, Regnaudin, Jouvenet, Blanchard, Boulogne l’aisné, N. de Plate Montagne, C. Van Clève, Boulogne le Jeune, Legros, C. Hallé, Flamen, Magnier, De Largillierre, Cornu, Rigaud, Vernansal, Loir, Fontenay, Barrois, Meusnier, J. Vivien, F. Jouvenet, Granier, C. Poirier, Vallet fils, Regnault, Nattier, P. Bertrand, F. Marot.  »[59].
  • Septembre : mariage à Perpignan de Marie Lafitta, nièce de Rigaud avec François Conill, marchand droguiste.
  • 13 décembre : rupture du contrat de mariage de Hyacinthe Rigaud et de Catherine Chastillon.
  • 29 décembre : Rigaud offre à l’Académie 100 exemplaires de la gravure faite par Drevet d’après son autoportrait au turban : « Aujourd’huy, Samedi vingt-neuf Décembre mil sept cent trois, l’Académie estant assemblée à l’ordinaire genéralle comme la dernière du quartier et de l’année, la lecture des délibérations y a esté faicte a l’ordinaire. […] M. Rigault faict présent à la Compagnie d’un cent d’épreuves de son portrait qu’il a faict gravé, dont il en a esté faict une distribution à Mrs les Officiers et Académiciens présents, jusqu’au nombre de cinquante six, et le surplus est resté à l’Académie : quarante quatre »[60].
  • Rigaud entame le portrait du duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XV : « il eut ordre de Mgr le duc de Bourgogne d’aller à Versailles pour commencer son portait, que ce prince a toujours gardé dans son appartement, et qui, depuis sa mort, a été mis dans le cabinet du roi »[61].
  • Rigaud a quatre collaborateurs : Adrien Leprieur, Charles Viennot, Éloi Fontaine et Jacques Charles Delaunay.

1704

  • Printemps : Rigaud, en tant qu’adjoint à professeur, expose au Salon plus d’une dizaine de portraits dont celui du duc de Bourgogne [PC.782], de Pierre Mignard [P.222], de Philippe V [P.697], de Louis XIV [P.695], de Jean-Baptiste de Santeuil [P.827], de Jean de La Fontaine [P.182], de Maria Serra [P.437 et P.438], d’Antoine Coysevox [P.857], d’Ignace de Lieutaud [*P.615], de Charles de La Fosse [P.264], un Saint André [P.693], un Saint Pierre [P.769] et un Saint Paul [P.770]. À ses côtés Jean Ranc présente quelques-unes de ses œuvres.
  • 1er avril : décès du peintre de batailles Joseph Parrocel [*P.265], l’un des collaborateurs de Rigaud.
  • Jean Ranc habite « rue Coquillière, entre les rue de Grenelle et du Boulois »[62].
  • Le poète François Baraton publie dans ses Poésies Diverses, les célèbres vers sur Rigaud, Largillierre et De Troy : « De Troy, Rigault et Largillierre / Sont les Triumvirs du Portrait ; / Ils peignent les gens trait pour trait, / D’un pinceau gracieux, d’une noble manière, / Chacun d’eux en ce genre est un Peintre parfait ».
  • Rigaud a cinq collaborateurs : Adrien Leprieur, Charles Viennot, Claude Bailleul, Éloi Fontaine et Jacques Charles Delaunay.

1705

  • 28 mars : décès de Gaspard Rigaud, frère de Hyacinthe. Il est inhumé à Saint-Eustache en présence de son fils Hyacinthe et de son frère.
  • 8 mai : inventaire après décès de Gaspard Rigaud[63].
  • 24 juin : Charles Viennot, collaborateur de Rigaud, rédige son testament « en la maison du sieur Rigault […] à l’entrée de la rue Neuve-des-Petits-Champs, paroisse Saint-Eustache »[64].
  • 13 et 15 juillet : Rigaud établit une convention avec Daniel Dorigny, marchand bourgeois de Paris, à propos du partage des terres situées à Vaux et provenant de la succession de Charles Royer et d’Henriette Lebailly, sa femme[65].
  • Juillet-août : assemblée générale du clergé de France.
  • L’artiste achève son grand portrait de Bossuet avec l’aide de La Penaye, lequel travaillera bientôt aux côtés de Rigaud. L’œuvre est entamée en 1699 : « Un des ouvrages qui lui fait le plus d’honneur est le portrait du docte et célèbre M. Bossuet, évêque de Meaux, qu’il a peint en 1699. Le tableau a dix pieds de hauteur et est large à proportion ; la figure de ce prélat est habillée de ses habits pontificaux, dans un cabinet, au milieu de divers ouvrages qu’il a composés. Le portrait de ce grand homme est chez son neveu, M. l’abbé Bossuet. Quelques années avant, Rigaud l’avoit peint en buste. [1698] Ce portrait est à Florence, au cabinet de Mgr le grand duc[66]. » Selon l’abbé Ledieu, secrétaire du prélat, le tableau aurait été commencé à l’automne 1701[67] : « Ce 2 novembre 1701, jour des Morts, M. de Meaux a dit la messe dans sa chapelle, et il a assisté à la grande messe, puis il est allé à l’abbaye de Notre-Dame et aux Ursulines. Sur les trois heures après-midi, M. Rigaud, peintre du roi, est arrivé à Meaux dans la chaise roulante que M. l’abbé Bossuet lui avoit envoyée à Paris ; et sur le soir, toute la famille est allée couchée à Germiny, où nous voyons M. de meaux en parfaite santé. […] Ce jeudi, 3 novembre 1701, M. Hyacinthe Rigaud, peintre du roi, a commencé à Germiny un nouveau portrait de M. de Meaux dans le dessein d’en faire un grand tableau en pied, revêtu de l’habit d’église d’iver. […] Ce vendredi 4, le portrait continué encore à Germiny et, ce samedi 5, achevé au même lieu ; bien entendu qu’il n’y en a que la tête faite dans une petite toile qui se collera sur la grande, sur laquelle se fera le tableau en pied. […] Ce dimanche 6, le peintre a donné encore une touche à son portrait et l’a mis à sa dernière perfection, en sorte qu’on trouve que c’est la plus belle tête et le plus parfait ouvrage qu’il ait peut-être jamais fait, comme il en convient lui-même et s’en fait honneur. M. de Meaux en est aussi très content. M. et Mme Bossuet, M. l’abbé et M. Chasot, et outre la compagnie qui a vu faire cette peinture et comment elle a été conduite à sa perfection, tout le monde en est dans l’admiration ».
  • Parmi quelques personnalités influentes du moment, Rigaud peint la duchesse de Nemours [P.898] : « En 1705, Mme la duchesse de Nemours de Longueville, souveraine de Neufchâlel et Valengin, quoiqu’elle eût près de quatre-vingts ans, âge où l’amour-propre évite la fidélité d’un pinceau sans fard, voulut néanmoins être peinte aussi par Rigaud, et pour multiplier son portrait, cette princesse le fit graver par le sieur Drevet ; c’est un des plus parfaits morceaux que ce graveur ait faits »[68].
  • Charles de La Fosse [P.32] peint la coupole des Invalides à Paris, dont Rigaud avait une esquisse dans son inventaire après décès.
  • Rigaud a huit collaborateurs : Adrien Leprieur, Charles Viennot, Claude Bailleul, Éloi Fontaine, Jacques Charles Delaunay, Antoine Monnoyer dit Baptiste (1670-1747), Alexandre-François Desportes (1661-1743), Hendrick van Limborg (1680-1767).

1706

  • Rigaud peint la princesse de Conti [*PC.943] : « Mme la princesse de Conti, fille du roi, a voulu être du nombre des princes et princesses que Rigaud a peint. Son portrait a été fait en 1706 : il est en grand habillé du manteau ducal. C’est M. le marquis de la Vallière [*PC.659] à qui elle l’a donné »[69]
  • 29 août : Rigaud écrit au grand duc Comes III de Médicis qu’il se prépare à lui envoyer, comme promis, un autoportrait destiné au Corridore du duc : « Quoyque M[onsieu]r le Marquis de Salviati m’eût asseuré il y a quelque années que Votre Altesse Sérénissime seroit bien aise d’avoir mon portrait pour le mettre dans sa gallerie à la compagnie des plus grands hommes des temps passés et à venir, je me suis creu si indigne de recevoir un tel honneur que je n’aurois jamais osé entreprendre de me peindre pour ce sujet, si M[onsieu]r le Marquis de Torcy ne m’eût point promis, pour dissiper ma crainte, qu’il ne déplairoit pas à Vôtre Altesse Sérénissime. C’est dans cette confiance, Monseigneur, que j’ai travaillé ce portrait avec l’exactitude deüe aux ouvrages qui luy doivent appartenir ». Le portrait sera détruit lors de son acheminement en bateau.
  • Rigaud a six collaborateurs : Jean Le Gros, Adrien Leprieur, Claude Bailleul, Jacques Charles Delaunay, Hendrick van Limborg et B. Monmorency.

1707

  • 3 avril : décès à Paris du graveur Gérard Édelinck, ami de Rigaud [P.986].
  • 30 mai : Premier testament de Rigaud[70].
  • Voyage à Rouen pour peindre le visage du cardinal de Bouillon [P.991] avant d’entamer la composition, l’année suivante : « Vous savez que j’ay été à Rouen en 1707 par l’ordre de feu Son Altesse Monseigneur le Cardinal. Il ne falloit pas moins qu’un Doyen du Sacré Collège de cette naissance pour m’obliger de faire ce voyage et je le fis même avec plaisir pour luy marquer mon respect à ses ordres, et au commencement de l’année 1708 je me suis mis à travailler à ce portrait et le fis tel qu’on le voit à présent »[71].
  • 7 octobre : Bail par Michel Ancel Desgranges à Jean Ranc d’une maison rue des Fossés Montmartre[72].
  • 5 novembre : « Payement d’un présent pécuniaire par M. Ranc, peintre en portraicts. Après quoy la Compagnie, voulant statuer sur le retard que M. Ranc a aporté à satisfaire aux conditions de sa réception, elle a résolu de fixer le présent pécuniaire qu’il doit payer, suivant qu’il est porté par la délibération du 28 juillet 1703, et, après avoir pris les voix par les fèves, il a esté statué qu’il payeroit la somme de cent cinquante livres entre cy et le premier jour de l’an, et qu’il n’aura ainsi que la qualité d’Académicien sur le talent des portraicts »[73]. Ranc ne fut donc pas reçu comme peintre d’histoire.
  • Rigaud a trois collaborateurs : Adrien Leprieur, Claude Bailleul et B. Monmorency.

1708

  • 22 mars : Marie-Marguerite Caillot, veuve de Gaspard Rigaud, se constitue deux rentes sur la ville de « 200 livres au principal de 4 000 ». La seconde sera remboursée le 22 mai 1714[74].
  • 11 mai : décès de Jules Hardouin-Mansart [P.84 et *P.776].
  • 30 juin : réception à l’Académie du graveur lyonnais Jean Audran : « Le sieur Jean Audran, Graveur, né à Lion, qui s’est présenté, pour estre reçeu Académicien [le 27 septembre 1704], a faict apporter en cette assemblée les deux planches en cuivre qu’il luy avoit esté ordonné de graver pour sa réception, l’une du portraict de M[onsieu]r Coypel […] et l’autre de M[onsieu]r Coysevox [d’après Rigaud] »[75].
  • 1er septembre : Rigaud est l’un de ceux qui vont complimenter le protecteur de l’Académie, le duc d’Antin : « La Compagnie ayant résolu d’aller faire ses complimens à Monseigneur le Marquis d’Antin, Protecteur, à son retour de Fontainebleau, elle a nommé par députation Monsieur le Directeur, M[onsieu]r Le Chancelier, Messieurs les Recteurs et Adjoints-Recteurs, M[onsieu]r le Professeur en exercice, et, à tout de rolle, M[onsieu]r Verdier, M[onsieu]r Alexandre, M[onsieu]r Rigault, M[onsieu]r Joblot, M[onsieu]r Baudet, M[onieu]r Lallemant, et le Secrétaire »[76].
  • Rigaud a quatre collaborateurs : Adrien Leprieur, Claude Bailleul, Jacques Charles Delaunay et B. Monmorency.

1709

  • 29 août : Rigaud remet au cardinal Gualterio à l’attention du grand-duc Cosme III de Médicis, un autoportrait « à la palette » qui sera détruit en mer et que l’artiste refera en 1716 [P.1249.
  • 17-19 juin : lettres de noblesse de la ville de Perpignan accordées à Rigaud. « M. le duc de Noailles, gouverneur général de la province, se trouvant pour lors à Perpignan, lui lit l’honneur de lui écrire pour le féliciter sur son nouveau titre »[77].
  • 22 juin : commande du portrait du duc d’Antin : « Monsieur le directeur a dit à la compagnie qu’ayant esté pris résolution de faire le portraict en peinture de Monsieur le Marquis d’Antin, Protecteur de l’Académie, cela n’avoit point esté exécuté, ce qui a obligé la Compagnie de prier Monsieur Rigault de l’accquiter de ce devoir, dont il a tesmoigné se charger avec plaisir [à cette séance, au cours de laquelle Rigaud est présent, est reçu Jean Millet, dit Francisque, peintre de paysages dont Rigaud possédait quelques toiles] »[78].
  • Rigaud a deux collaborateurs : Adrien Leprieur et Claude Bailleul.

1710

  • Livraison du portrait du duc d’Antin [PC.1018], entamé en 1708 : « En cette même année [1708], messieurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture, ayant pris pour protecteur M. le duc d’Antin, devenu surintendant des bâtiments par la mort de M. Mansard, Rigaud fut choisi par cet illustre corps pour faire le portrait de ce seigneur, pour être placé dans la salle où ils tiennent leurs assemblées, et lorsqu’il eut fini, il leur en fit présent, orné de la bordure. Ce portrait est sur une toile de quatre pieds et demi[79]. »
  • 15 février : naissance de Louis XV.
  • 19 mai : contrat de mariage avec élisabeth de Gouy « par lequel il a êté convenu qu’il n’y aurois aucune communauté entre eux et que chacun jouirois a pars des biens tant meubles qu’immeubles qui luy appartenoient, en faveur duquel mariage ceci led feu sieur Rigaud a fait donnation à lad Dame son épouse de douze cens livres de rente viagère et de douze cent livres en especes à prendre sur le mobilier de la succession dud sieur Rigaud après son décès et des meubles mentionnés audit contrat »[80].
  • 17 août : la princesse Palatine [P.1193], belle-sœur de Louis XIV, dresse le portrait de Rigaud dans sa correspondance : « Il y a un peintre ici, Rigo, qui bégaye si horriblement qu’il lui faut un quart d’heure pour chaque mot. Il chante dans la perfection et en chantant il ne begaye pas le moins du monde[81]. »
  • 27 septembre : Rigaud est élu professeur à l’Académie suite au décès du sculpteur Cornu [*P.830]. Le Lorrain, « par droit d’ancienneté a esté esleu Adjoint-Professeur » à la place de Rigaud[82].
  • Commande du portrait du cardinal de Rohan : « M. le cardinal Albano, neveu du pape, ayant demandé à M. le cardinal de Rohan, grand aumônier de France, son portrait, il choisit Rigaud pour le peindre en 1714 [sic]. Cette altesse éminentissime est peinte avec la chape herminée. Ayant demandé de même à M. le cardinal de Polignac, grand maître de la chapelle du roi, son portrait, il choisit aussi Rigaud pour le faire[83]. »
  • Décembre : Antoine Ranc reçoit 161 livres en paiement de divers tableaux faits pour Colbert, archevêque de Montpellier [P.502][84].
  • Rigaud a deux collaborateurs : Adrien Leprieur et Claude Bailleul.

1711

  • 18 février : second testament de Rigaud[85].
  • 14 avril : Décès du Grand Dauphin [*PC.526].
  • 4 juillet : mutabilité du professorat de Rigaud : « Quant au Professeurs, le sort de mutabilité est tombé sur M. Vernansal et sur M. Rigault. À l’égard de M. Rigault, attendu qu’il n’avoit point encore servi en qualité de Professeur, la Compagnie a jugé qu’il ne pouvoit sortir de charge, et M. Vernansal a esté rétabli à la pluralité des voix »[86].
  • 5 décembre : l’artiste est témoin du mariage de son domestique, Jacques Champagne avec Marie Dujardin[87].
  • Rigaud a trois collaborateurs : Adrien Leprieur, Claude Bailleul et Nicolas Lecomte (v. 1683-1748).

1712

  • 30 janvier à l’Académie : « Monsieur Rigault avoit fait présent à la Compagnie [de] l’original du portrait de feu Monsieur Mignart pour estre dans une des salles, et ce sans préjudice du tableau d’histoire qu’il doit fournir comme Académicien sur le talent de l’histoire, à quoy il a promis de satisfaire incessamment. La Compagnie a prié Mrs les Officiers en exercice de remercier Mons. Rigault de son présent »[88].
  • 18 février : décès du duc de Bourgogne, fils du Grand Dauphin [*PC.526].
  • 21 février : Rigaud signe comme témoin au contrat de mariage de son ancien aide et ami, Adrien Leprieur, avec Marie-Catherine Bourjat.
  • 18 mars : Procuration de Rigaud à Claude Robillard de Beaufort, contrôleur de l’hôpital du fort des Bains en Roussillon, pour ses affaires en Roussillon[89].
  • Selon les actes de l’année, Rigaud habite « à l’entrée de la place des Victoires ».
  • L’artiste a trois collaborateurs : Claude Bailleul, Antoine Monnoyer et Alexandre-François Desportes.

1713

  • 11 avril : signature du premier traité d’Utrecht qui met fin à la guerre de succession d’Espagne entre la France et l’Angleterre.
  • Portrait de la princesse Palatine [P.1197] : « Madame la duchesse douairière d’Orléans, princesse palatine de Bavière, ordonna en 1713, à M. Foucault, Conseiller d’état et chef de son conseil, auquel celle princesse avoit promis son portrait, d’amener Rigaud à Marly pour le commencer. Le roi fut si frappé de la ressemblance et de la magnificence des ajustements de cet ouvrage, qu’il dit à celle princesse, qu’il vouloit qu’elle le gardât pour elle, et qu’elle en fit faire une copie pour celui à qui elle l’avoit destiné, ce qui fut exécuté. Ce grand prince ajouta que cet ouvrage faisait honneur à son auteur et qu’il lui en feroit dans tous les temps »[90].
  • 18 juin : dans une de ses lettres à la Raugrave Louise, la princesse Palatine vante son portrait : « Il m’a si parfaitement reproduite que cela en est étonnant ; vous verrez, chère Louise, à quel point j’ai vieilli »[91].
  • 24 octobre : Lorsque Gayot de Pitaval dédie sa Campagne de Villars de 1713 suivie de la Paix de Rastat au Maréchal [P.835], il fait subtilement référence au portrait peint par Rigaud et à la gloire de l’artiste : « Je ne puis plus vous dissimuler le secret que j’ay pour réussir dans cet ouvrage : c’est de vous perdre jamais de veuë, et de vous suivre autant que ma foiblesse me le permettra, en un mot de tâcher par tout de vous peindre. Si l’on cherche vos portraits avec passion, quel empressement n’auroit on pas pour le portrait de vôtre ame ? Ma gloire surpasseroit celle de Rigaud si je pouvois bien saisir votre caractère […] »[92].
  • Rigaud a un collaborateur : Claude Bailleul.

1714

  • 5 avril : Procuration de Claude Robillart de Beaufort à Rigaud[93].
  • 13 juin : « Déclaration » d’Augustin Fleury de Tresle à Rigaud[94].
  • 21 juillet : Procès verbal d’estimation dressé par Charles de La Fosse [P.264], expert nommé par le banquier Peirenc de Mouras, et Hyacinthe Rigaud, expert nommé par le peintre Samuel Massé (1672-1735), d’un plafond exécuté par Massé dans le salon d’une maison de campagne située à Issy, appartenante au sieur de Lage, secrétaire du roi, et dont les experts estiments la valeur à 3 000 livres[95].
  • 24 juillet à l’Académie : « Le sieur Jean Audran a fait présent à l’Académie d’un portrait de M. le curé de St. Eustache [P.469-2] qu’il a gravé d’après M. Rigaud. Cette estampe est ornée d’une bordure dorée sous verre »[96].
  • 19 septembre : 1er codicille à son testament de 1711[97].
  • Rigaud a deux collaborateurs : Claude Bailleul et Charles Sevin de La Penaye.

1715

  • 5 janvier, séance de l’Académie à laquelle Rigaud est présent.
  • Procuration à Claude Robillart de Beaufort[98].
  • 26 janvier à l’Académie : « Sur ce qui a esté représenté que plusieurs aspirans n’achevoient point leur morceau de réception, le sieur Tardieu s’est présenté et, ayant représenté qu’aussy tost qu’il auroit le tableau de Monsieur le Protecteur qu’il y satisferoit, Monsieur Rigaud a promis qu’il le finiroit incessamment [Rigaud est présent à la séance] »[99].
  • 23 février : annonce à l’Académie de la mort de Jean-Baptiste Blain de Fontenay, survenue le 12 du mois. Rigaud est présent à la séance de l’Académie[100].
  • 25 mai à l’Académie : Agrégations à l’Académie du graveur François Chéreau et de Jean-Marc Nattier auxquelles Rigaud est présent[101].
  • 13 juin : Jean Ranc, aide de Rigaud et fils d’Antoine Ranc, épouse la nièce de Rigaud, Élisabeth Marguerite Rigaud, fille de son frère Gaspard[102].
  • 28 juillet : 3e testament de Rigaud[103].
  • 31 août : Le peintre, qui assiste à la réception de Jean-Baptiste Lemoyne ainsi qu’à l’agrégation de Jean Raoux à l’Académie, sollicite de l’Académie une dispense d’exercice pendant le mois courant, « attendu ses infirmités »[104].
  • 1er septembre : décès de Louis XIV et du sculpteur François Girardon [P.181 et PC.878].
  • 2 septembre : début de la Régence. Rigaud est sollicité pour peindre le portrait du futur Louis XV [P.1247], de même que ceux du chancelier Voysin [*P.1232] et du cardinal de Polignac [P.1246] : « Au commencement du règne de Louis XV, en 1715, M[onsei]g[neu]r le duc d’Orléans, régent du royaume, le nomma pour aller à Vincennes, peintre le jeune monarque. Ce portrait a six pieds de haut. Sa Majesté y est habillée de ses habits royaux, et assise sur son trône. […] En cette même année 1714 [sic], M. Voisin, chancelier de France, à l’imitation de tant de seigneurs, a voulu être peint par lui, habillé avec ses habits de cérémonies. Il est assis sur un fauteuil, vis-à-vis le coffre des sceaux du roi. Le tableau a sept pieds de hauteur sur cinq de large. […] M. le cardinal Albani, neveu du pape, ayant demandé […] à M. le cardinal de Polignac, grand maître de la chapelle du roi, son portrait, il choisit Rigaud pour le faire »[105]
  • 9 septembre : séance à l’Académie à laquelle Rigaud est présent[106].
  • 28 septembre : Nicolas de Largillierre démissionne de sa charge de Professeur et passe dans la classe des anciens Conseillers-Professeurs[107].
  • 7 novembre : Rigaud sous-loue son appartement à Nicolas de Lamet[108].
  • 15 novembre : Rigaud passe devant notaire afin de conserver en lieu sûr l’aumône de Marie Grisy, mendiante de la rue Coquillère[109].
  • 29 novembre : séance à l’Académie à laquelle Rigaud est présent et au cours de laquelle Jean Raoux présente l’esquisse de son morceau de réception[110].
  • Du 26 septembre 1714 au 5 juin 1715, le prince de Saxe, sous le pseudonyme du Comte de Lusace, effectue un séjour à Paris dans le cadre de son Grand Tour européen : « En 1715, le prince électoral de Saxe, fils du roi de Pologne, crut qu’il ne devoit point sortir de France sans se faire peintre par Rigaud. Le portrait qu’il a eu l’honneur de faire de ce prince est en pied, orné de son manteau électoral, groupé d’un maure habillé à la houssarde qui lui porte son casque. Le tableau a huit pieds et demi de haut sur cinq de large »[111]. Le peintre reçoit aussi en cadeau un échantillon de porcelaines de Dresde.
  • Rigaud a un collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1716

  • 19 février : Le grand Duc Cosme III de Médicis reçoit de Rigaud une réplique autographe de son « autoportrait à la palette », dont le premier exemplaire de 1706 avait été détruit en mer.
  • 12 mars : Antoine Ranc meurt à Montpellier à l’âge de 82 ans. Il est enterré le lendemain dans l’église des Dominicains[112].
  • 4 mai et 10 juin : sous-bail de Rigaud à Jean Ponquet de Bellegarde[113].
  • 24 juillet : Rigaud est présent à la séance de l’Académie au cours de laquelle le graveur Simonneau l’ainé offre à l’Académie son estampe du portrait de la princesse Palatine [P.1193], « qu’il a gravé d’après le tableau qu’en a fait Mr Rigaud. L’estampe est sous verre et enrichy d’une bordure dorée »[114].
  • 18 août : lettre de cachet du roi ordonnant de prêter à Rigaud les ornements royaux pour finir le portrait du monarque.
  • 13 décembre : mort du peintre Charles de La Fosse, ami de Rigaud [P.32 et P.264].
  • 31 décembre : Ranc est l’un des Académiciens chargé d’aller porter les compliments de la nouvelle année au duc d’Antin, le protecteur de l’Académie[115].
  • Rigaud a deux collaborateurs : Pierre Benevault (1685-1767) et Charles Sevin de La Penaye.

1717

  • 9 janvier : Rigaud n’a toujours pas livré le portrait du duc d’Antin ce qui empêche Tardieu d’achever son estampe[116].
  • 5 avril : décès de Jean Jouvenet [*P.829].
  • 24 avril : séance à l’Académie à laquelle Rigaud est présent et où Nicolas de Largillierre est nommé Adjoint à Recteur[117].
  • juin : le portrait de Louis XV est livré : Le Nouveau Mercure de France se fait l’écho du succès de cette première effigie royale : « Le portrait du roi, que le sieur Rigaud avoit commencé dès le mois de septembre 1715 et qu’il n’a fini que depuis quelques jours, fut présenté, le 7 juin 1717, par ce peintre célèbre à Monseigneur de duc Régent. On le porta, le 10, à Sa Majesté, qui parut fort aise de le trouver dans son cabinet parce qu’il est très beau et très ressemblant ».
  • 27 juin : Rigaud remercie le grand Duc Cosme III de Médicis pour le présent qu’il a voulu lui faire « des deux groupes de bronze, que Mr. le marquis Corsiny, son ministre auprès du Roy, m’a envoyé de sa part. L’un représente Appollon qui écorche le satire Marsis, et l’autre Mercure qui attache Promethée au rocher pour estre dévoré par un vautour »[118].
  • 31 juillet : naissance et baptême d’Antoine Jean-Baptiste Ranc, fils de Jean Ranc et d’élisabeth Marguerite Rigaud « le Parein Jean-Baptiste Ranc, ingénieur du Roy. La Mareine Marie Marguerite Caillot, veuve de Gaspard Rigaud, peintre du Roy »[119]. Garçon de la Chambre du Roy d’Espagne en 1747 et resté célibataire, Antoine Jean-Baptiste mourra à Madrid, rue Barthelemy, le 16 février 1756 et sera inhumé le lendemain en l’église Saint-Louis de Madrid « avec l’habit de notre Père Séraphique Saint françois »[120].
  • 28 août : réception de Jean Raoux à l’Académie en présence de Rigaud.
  • Rigaud n’emploi plus qu’un seul collaborateur jusqu’en 1726 : Charles Sevin de La Penaye.

1718

  • 30 avril : séance de l’Académie à laquelle Rigaud est présent[121].
  • 9 août : Acte de baptême d’Hyacinthe Ranc, fils de Jean Ranc et d’Élisabeth Marguerite Rigaud, « parrain Hyacinthe Rigaud, bourgeois de Paris, frère de Marguerite-Élisabeth et filleul du célèbre peintre de portraits »[122]. L’enfant meurt à Auteuil et est enterré le 14 février 1720 au cimetière de l’église[123].
  • 13 août : Mariage sur la paroisse Saint Pierre de Montpellier, du peintre Guillaume Ranc, frère de Jean, et de Marie Boussonnel, « fille de feu Mre Jean Boussonnel, Conseiller du Roy, Trésorier des mortes-payes de la Province de Languedoc ». Les témoins sont Michel Illava, Pierre Claudel, Pierre Charrebaud, bourgeois de Montpellier et Jean André, peintre[124].
  • 27 août à l’Académie : « Monsieur Rigaud, ne pouvant point faire l’exercice de son mois en qualité de professeur, a prié l’Académie d’en mettre un à sa place. La Compagnie a nommé Monsieur Galloche pour s’en acquitter »[125].
  • 1er octobre : « La Compagnie a indiqué au samedy, quinze du présent mois, à huit heures du matin, pour faire la répartition de la capitation, pour laquelle sont invitez de s’y trouver Monsieur le Directeur, Monsieur le Chancelier, Monsieur le Recteur en quartier, Mr le Professeur en exercice, Messieurs le[s] Recteur[s] et Adjoints à Recteur, Monsieur De Troy père, et, à tour de rolle, Messieurs, Verdier, Rigaud, Le Moyne l’ainé, Joblot, Le Clerc, le Trésorier, Le Clerc, Poultier et le Secrétaire »[126].
  • 9 novembre : Constitution à Rigaud par les Echevins de Paris d’une rente viagère de 101 livres « sur le produit des fermes des trois sols par contrat d’exploits des greffes réunis de Cartes et des suifs »[127].
  • Rigaud n’a qu’un seul collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1719

  • 24 mars à l’Académie : réception de Nicolas Lancret à laquelle Rigaud est présent [128].
  • 11 juin : Louis XV demande à Jean Ranc de peindre son portrait en costume royal[129].
  • 21 août : Acte de baptême Marguerite-Élisabeth Ranc, fille de Jean Ranc et d’Élisabeth Marguerite Rigaud[130].
  • 26 août à l’Académie : « Mr Rigaud, qui a fait le portrait de Monseigneur le Duc d’Antin à la sollicitation de toute l’Académie, qui est bien aise d’avoir celuy de son Protecteur et de le joindre à tous les Messieurs les Protecteurs qui l’ont précédé, l’a envoyé à la Compagnie, à laquelle il en a fait présent, accompagné d’une lettre, adressante à la Compagnie, dans laquelle il luy marque le regret de ne pas venir luy même le présenter, ses occupations l’en empreschant. L’Académie a nommé Monsieur Coysevox et Monsieur Barrois pour luy aller faire les remerciemens convenables à la générosité avec laquelle il luy a envoyé »[131].
  • 30 septembre : « Monsieur de Launay a fait présent à l’Académie de cent épreuves de son portrait peint par Mr Rigaud et gravé par Monsieur Chéreau, pour estre distribués à l’assemblée »[132].
  • 7 octobre : « La Compagnie a délibéré que Monsieur le Trésorier seroit prié d’aller voir Mr Rigaud, et, après luy  avoir renouvellé les remerciemens de la Compagnie, de luy présenter la mesme reconnoissance qu’elle a fait à Monsieur De Troy, au sujet du portrait de Monsieur Mansart »[133].
  • 7 novembre : naissance paroisse à Saint-Pierre de Montpellier de Jeanne-Marie Ranc, fille de Guillaume et Marie Boussonnel. Baptisée le 10 elle mourra le 25 juillet 1720. Son parrain est Jean Ranc mais, absent, il est représenté par Pierre Clausel.
  • Rigaud n’a qu’un seul collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1720

  • 5 janvier : lecture des statuts de l’académie. Rigaud est présent.
  • 27 janvier : séance à l’Académie à laquelle Rigaud est présent.
  • Rigaud revient rue de la Feuillade, paroisse Saint Eustache à Paris.
  • 11 février : Renouvellement du bail de Michel Ancel Desgranges à Jean Ranc pour six ans[134].
  • 14 février : Inhumation d’Hyacinthe, fils de Jean Ranc, né en 1718, au cimetière d’Auteuil[135].
  • Mai : la peste sévit en Provence et à Aix. Rigaud s’en inquiète dans quelques lettres au marquis de Gueidan.
  • 27 juin : la pastelliste italienne Rosalba Carriera rend visite à Rigaud : « J’allai chez M. Rang [Jean Ranc], chez M. Rigaud et je reçu la visite de l’envoyé de Florence, de deux autres envoyés et celle d’un médecin et que sais-je »[136].
  • 28 juin à l’Académie : « Monsieur François Stiémart, Peintre, né à Douay, en Flandres, a fait apporter le portrait du Roy, qu’il a coppié d’après l’original qu’en a fait Monsieur Rigaud, et a prié la Compagnie de la vouloir accepter, laquelle, après avoir délibéré, l’a reçeu Académicien en considération de la dignité du présent, sans néanmoins tirer à conséquence ». Rigaud est présent à cette réception[137].
  • 30 juin : Rigaud rend à son tour visite à Rosalba Carriera[138]. Le comte Antonio-Maria Zanetti rapporte que Rigaud « estimoit profondément la personne de Rosalba et qu’il préféroit une tête ébauchée par elle à une œuvre finie de tout autre peintre »[139].
  • 3 août : Rapport d’expert sur un portrait de la marquise de La Vieuville par Claude Verdot. Rigaud et Tournières sont nommés pour donner leur avis qui est « que le portrait en peinture de la dite dame marquise de la Vieuville est bien ressemblant à la Dame Marquise et ont estimé le portrait valloir au moins la somme de trois cent livres »[140].
  • 31 août à l’Académie : « M. Rigaud a envoyé prier l’Académie de nommer un Adjoint pour faire sa fonction de Professeur, ses affaires ne luy en permettant pas l’exercice. La Compagnie a nommé Monsieur Verdot »[141].
  • 24 septembre : « Gabriel Bachelier, écuyer, seigneur de la Selle, premier Valet de Chambre du Roy, demeurant rue de Richelieu, paroisse Saint-Eustache, a baillé à loyer et prix d’argent du jour et feste de Saint-Remy prochain, jusques et pour six années, à Hyacinthe Rigaud et son épouse, demeurant rue de la Feuillade, paroisse Saint-Eustache, […] une maison à porte-cochère sise rue Traversine, appartenant à Dame Claude Marescot, épouse séparée quant aux biens d’Antoine-Nicolas Barjanel, écuyer, Conseiller et Secrétaire du roi, à l’exception de la chambre à cheminée du troisième étage que se réserve ladite Dame Barjanel. Le prix du loyer est de trois milles livres par an : le premier terme sera payé] au jour et feste de Noël prochain, le second au jour de Pâques et en suivant de terme en terme jusqu’à la fin du présent bail »[142].
  • 29 septembre : Acte de baptême de Claude Ranc « de Vaudry », fils de Jean Ranc et d’Élisabeth Marguerite Rigaud, né la veille, « le Parein Claude Hénault, perruquier baigneur étuviste »[143]. Il partira en Espagne après le retour de sa mère à Paris, et officiera comme sous-lieutenant (1748) dans le Régiment d’infanterie Wallonne de Brabant stationé à Palma de Majorque puis lieutenant (1757) dans le même régiment mais à Zamora[144].
  • 10 octobre : banqueroute consommée de la banque Law dans laquelle Rigaud avait investi et décès du sculpteur Antoine Coysevox [P.857], ami proche du Catalan.
  • 26-27 novembre : Nouvelle rencontre entre Rigaud et Rosalba Carriera : « Mme de La Carte m’envoya demander si je voulois aller voir le bal, je refusai. Je restai à la banque et je vis Largillierre, Rigaud, Boulogne et autres »[145].
  • 23 décembre : Rigaud offre à Rosalba tous ses portraits gravés « jusqu’au n° 39 »[146].
  • Rigaud n’a qu’un seul collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1721

  • 19 janvier : Rosalba Carriera rend une nouvelle visite à Rigaud : « Je vis M. Édelinck, M. Rigaud, M. de Troy. Je promis de faire le portrait du prince de Conti »[147].
  • 21 avril : décès à Perpignan de Maria Serra, mère de l’artiste.
  • 13 mai : lettre de Charles-François Poerson, directeur de l’Académie de France à Rome au duc d’Antin : « M. le cardinal de Rohan, qui se dit bien des amis de V. G. a apporté un grand portrait du Roy d’après M. Rigault, outre le petit d’après la signora Rosalba, que l’on dit plus ressemblant que le premier »[148].
  • 26 mai : lettre de cachet du roi pour prêter à Rigaud les ornements royaux pour son second portrait de Louis XV.
  • 11 juin : Jean Ranc fait établir une convention avec Marie-Marguerite Caillot, sa belle-mère qui « promet et s’oblige de nourrir lesdits sieurs et damoiselle Ranc, leurs enfants et un laquais a les loger dans le premier appartement, une chambre au deuxième étage, les greniers au dessus par eux présentement occupés, dépendant d’une maison dont est principalle locataire ladite damoiselle Rigaud, et ce tant qu’il plaise aux dit sieur et damoiselle Ranc ».
  • 16 août : Rigaud rétrocède son bail de la rue Traversine à Bonaventure Georget de Beaulieu : « Hyacinthe Rigaud, noble citoyen de la ville de Perpignan, peintre ordinaire du roi, professeur de son Académie royale de peinture, demeurant rue Traversière, paroisse Saint-Roch, en la maison ci-après déclarée, dont il a le bail à lui et à son épouse fait pour six ans par François-Gabriel Bachelier, écuyer, sieur de la Selle, premier valet de chambre du roi, qui la tenoit au même titre de Claude Marescot, femme de Nicolas Barjeul, secrétaire du roi, propriétaire d’icelle, la rétrocède à Bonaventure Georget de Beaulieu, demeurant rue de Bourbon. Le prix de la location est de 2 800 livres. […] lequel Sieur Rigaud a baillé à titre de loyer du jour et fête de la Saint-Jean dernier pour cinq ans trois mois restant à expirer, ladite maison à Bonnaventure Georget de Beaulieu et son épouse Catherine-François-Thomas de Montroger, demeurant rue de Bourbon, paroisse Saint-Sulpice […] »[149].
  • 30 août à l’Académie : « Monsieur Rigaud a prié la Compagnie de le dispensé [sic] du service pour le mois prochain, en qualité de professeur : Elle a nommé Monsieur Coypel le fils [Charles] Adjoint pour faire a sa place »[150].
  • 14 octobre : Philippe V, par le biais du marquis de Maulévrier, demande au cardinal Dubois qu’on lui envoie à Madrid « l’un des trois fameux peintres de portraits de Paris de venir au plus tost à leur Cour, passer quelques mois pour y faire des portraits de leur famille ; les Peintres qu’elle ont nommé sont les sieurs Rigaut, de Troy et Largillierre »[151].
  • 31 octobre : Ranc fait désistement de son bail de la rue des Fossés-Montmartre. Le 4 novembre 1722, son bailleur lui fera quittance des sommes payées au prorata de l’année 1721.
  • 3 novembre : Rigaud a envoyé au marquis de Gueidan son portrait en buste et prépare celui en habit de parlementaire : « J’ay remis votre Portrait à M. Equiesier, après l’avoir fait accomoder et emballer chez moy avec tout le soin possible. J’espère que vous le recevrez en aussy bon état que je lui ay remis. Je me flatte que vous trouverez la bordure à votre gré. À l’égard du grand, j’ay commencé à en ebaucher les habillements. Je suis seur que vous scerez contant de l’attitude que je lui ay donnée[152]. »
  • 18 novembre : Réponse du cardinal Dubois à Maulévrier : « Les trois peintres que vous nommés sont si âgés et si infirmes qu’aucun d’entr’eux n’est en état d’entreprendre le voiage de Madrid, mais il en sera incessamment choisi un qui pourra satisfaire leurs Maj.tés Cath.es et que l’on croit aussy bon, qu’aucun des trois autres »[153].
  • De 1715 à 1723 puis de 1726 à 1730, Guillaume Ranc est chargé de peindre les portraits des magistrats montpelliérains. En 1721, contre 400 livres, le conseil de ville de Narbonne lui confie le soin d’exécuter un grand tableau représentant les six consuls saluant l’entrée de archevêque de Narbonne dans sa ville archiépiscopale[154].
  • Rigaud n’a qu’un seul collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1722

  • 7 janvier : décès d’Antoine Coypel, ami de Rigaud. Sa place de premier peintre du roi reste vacante. « les six mille livre de pension qu’il avoit en cette qualité sont partagées entre plusieurs peintres ; Monsieur Coypel le fils sera Premier Peintre de son Altesse Royale Monseigneur le duc d’Orléans et Garde des Tableaux du Cabinet du Roy, avec trois mille livres de pension ; Messieurs Boulogne et Rigaud auront chacun mille livres de pension et les mille livres restantes seront partagées en deux pensions de cinq cent livres chacune pour deux sujets de l’Académie qui ne sont point encore nommez »[155].
  • 16 janvier : Donation de Rigaud à Claude Robillard de Beaufort[156].
  • 24 janvier : naissance d’Hyacinthe Joseph Ranc, fils de Jean Ranc et d’Élisabeth Marguerite Rigaud. Son parrain « Hacinthe Rigaud, peintre du Roy, écuyer et citoyen Noble de la Ville de Perpignan, Professeur de l’Académie Royale de Peintures et Sculptures, et pensionnaire de Sa Majesté » et sa marraine Marguerite Pean de Saint Gilles, habitant rue de l’arbre-sec, épouse d’Alexandre-Pierre Péan de Saint Gilles (1690-1769), cirier du roi qui avait fondé la manufacture royale des cires d’Antony en 1702 (Archives de Paris, registres de Saint Eustache). Hyacinthe Joseph, officiera comme Cornette de Dragons au régiment de Numance de l’armée d’Espagne en Italie puis s’établira comme bourgeois de Paris à partir de 1744. Il aura deux enfants et épousera à Grenoble, le 30 août 1760, Catherine de Morard de Galles (1722-1761). Il touchera jusqu’en septembre 1793, date de la mise en application du décret du 28 septembre qui dissout l’Académie Royale, un « secours annuel provisoire de 300 livres »[157]. Dans la publication des Procès Verbaux de l’Académie, Hyacinthe Joseph n’est pas véritablement identifié et on y sous entend par erreur qu’il est peintre comme son père[158]. En réalité, une lettre de l’administration des Bâtiments, datée du 14 mai 1782 et adressée à Jean-Baptiste Marie Pierre, alors directeur de l’Académie, montre qu’il ne disposait que d’une rente eu égard aux services de son père : « J’ai recu, Mr avec les différentes notes que vous m’avez adressées dernièrement celle qui concerne la délibération par laquelle l’académie Royale de peinture a décidé, sauf confirmation, d’accorder au sieur Ranc, par les motifs exposés dans la demande, une somme annuelle de trois cent livres, jusqu’à ce qu’il ait trouvé quelque place. J’approuve bien volontiers cette délibération en faveur d’un homme que ses liaisons du sang avec un ancien premier peintre [sic] doivent rendre cher à l’académie »[159].
  • 28 février à l’Académie : « Ce mesme jour Monsieur Drevet, Graveur, a fait apporter le portrait de Monsieur De Cote, Premier Architecte du Roy, d’après Mr Rigaud [P.1193-1], qui luy a été ordonné par la délibération de l’Académie du vingt sept Aoust mil sept cens sept, et dont l’exécution a été interrompue par des raisons particulières, et, comme il a donné a l’Académie en présent le portrait de Monsieur Le Brun, gravé par Mr Edelinq d’après Monsieur Largillierre, lors de sa réception, la Compagnie a bien voulu luy rendre la planche, par une grâce spécialle qu’Elle luy accorde, à charge par luy d’en faire tirer cent épreuves, pour estre gardées dans l’Académie, à quoy il s’est engagé. Quant au portrait de Monsieur De Cote, il a fourny la planche et cent épreuves, qui ont été distribuées à Messieurs les Académiciens, laquelle planche doit rester à l’Académie »[160]. Rigaud est présent à cette séance.
  • 15 mai : Donation à demoiselle Catherine Langlet, seconde épouse de feu Andreu Langlet Agustil, marchand de tissus à Perpignan, parrain de Rigaud[161].
  • 16 mai : Donations de Rigaud à ses nièces, Marie Lafitta-Conill, Thérèse Lafitta et Hyacinthe Lanquina[162].
  • 6 juin : Ranc est l’un des Académiciens désigné pour la répartition de la capitation à l’Académie[163].
  • 4 juillet : Ranc absent, l’Académie s’adresse à son épouse pour obtenir l’un des morceaux de réception de l’artiste pour le graveur Desrochers : « l’Assemblée a chargé Mr Des Rochers de retirer le portrait de Monsieur Verdier, qui luy est ordonné, et le Secrétaire écrira un mot à Madame Ranc pour la prier de luy mettre entre les mains, lequel billet luy servira de décharge. On luy a accordé six mois pour le graver » (ibid., p. 337).
  • 29 août à l’Académie : « Le Sieur Jean Le Gros, de Paris, fils né du second lit de deffunct Monsieur Le gros, Sculpteur, ancien Professeur de l’Académie, a présenté le portrait de Monsieur Coustou l’ainé. La Compagnie a reçeu sa présentation, et le portrait de Monsieur Coustou restera à l’Académie [PC.1339]. Il doit faire, pour son entière réception, le portrait de Monsieur Hallé [PC.1338], et, comme fils d’Officier, il a pris séance. Le mesme jour le Sieur Pierre Le Bouteux a fait apporter plusieurs portraits, suppliant la Compagnie de vouloir agréer sa présentation, ce qu’elle a fait, après avoir pris les voix par les fèves, et luy a ordonné de faire pour sa réception les portraits de Monsieur Vernansal et de Monsieur Rigaud. […] Les affaires de Monsieur Rigaud ne luy permettant point d’exercer le mois prochain en qualité de Professeur, l’Académie a nommé Monsieur Massou pour en faire la fonction »[164]. Rigaud est présent à cette réception.
  • 30 août : Ranc est officiellement choisi comme premier peintre de Philippe V[165].
  • 5 septembre : « L’Académie désirant aller faire ses complimens à Monseigneur le Cardinal Du Bois [P.1309], Premier Ministre, Elle a nommé : Monsieur le Directeur, Monsieur le Chancelier, Messieurs Massou, Officier en exercice, Messieurs les Recteurs et Adjoints, Monsieur Hallé, Monsieur Rigaud pour remplacer M. Barrois, qui est malade, Monsieur le Trésorier et le Secrétaire (Rigaud est présent) »[166].
  • 5 octobre : Une lettre adressée à Dubois depuis Madrid informe sur l’arrivée de Ranc : « Le sieur Ranc, Peintre, est arrivé depuis quelques jours. Leurs M[ajestés] ont paru bien aise. Il est allé pour faire quelques empletes qui étoient nécessaires, après quoy il allé à l’Escorial et commence à peindre un des Infans[167]. »
  • 25 octobre : Louis XV est sacré à Reims.
  • 17 novembre : Ranc fait merveille à Madrid comme le montre une lettre de Maulévier à Dubois : « Leurs Majestés se réjouissent de ceux de M. Ranc ; il a fait des portraits du roi et la reine qui n’ont besoin que de la parole »[168]
  • 26 novembre : Lettre de Pierre-Jean Mariette à Rosalba Carriera : « Il faudroit être insensible à toutes les grâces pour n’être pas touché de celles que vous avez répandues dans ces nouveaux ouvrages. M. Rigaud, comme le souverain maître du goût, a compris mieux que personne toute leur valeur. Mais il ne s’attendoit pas à un aussi riche cadeau. Vous possédez un trésor inestimable ; tout ce qui sort de votre main ne peut être que parfait. Vos deux tableaux sont admirables. M. Rigaud a une préférence pour celui qui représente la belle blonde. Vous recevrez bientôt de lui une lettre de remerciements »[169].
  • Rigaud offre au couvent des dominicains de Perpignan l’un de ses deux christ expiant [P.451][170].
  • 8 décembre : décès de la princesse Palatine [P.1193], belle-sœur du roi.
  • Rigaud n’a qu’un seul collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1723

  • 16 février : le cardinal Dubois écrit à Ranc pour le charger d’inspecter discrètement la nouvelle chapelle du Palais de San Ildefonso construite par le père Guillaume Daubenton (1648-1723), confesseur de Philippe V, car Louis XV « voudroit bien contribuer à la décoration, et envoyer quelque chose des ouvrages de France, soit argenterie, soit ornemens. Vous qui vous connoissez en décoration, je vous prie de me mander, aprez avoir visité cette Chapelle pour curiosité, ce que je pourrois envoyer de plus agréable au Révérend Père dans ce genre là »[171].
  • 26 février : Constitution à Rigaud par les Échevins de Paris d’une rente viagère de 4000 livres[172].
  • 1er juin : une lettre d’Étienne de Lieutaud au marquis de Gueidan nous apprend que Rigaud est tombé malade alors qu’il est en train de finir le portrait du parlementaire : « l’instent d’apprès que j’eu receu votre argent, je fus le porter chez M. Rigaud […] mais dès le lendemain, il tombe dangereusement malade avec des meaux de tête affreux et perdent beaucoup de sang par les hémorroïdes et soufrant de douleur insuportable, de très grands maux d’estomac et la fièvre […] j’ay presque autant soufert que luy, tant que cette maudite maladie a duré et que le portrait du cardinal Dubois ait été ping et rendu »[173].
  • 10 août : décès du cardinal Dubois [P.1309].
  • 28 août à l’Académie : « Monsieur Rigaud a prié la Compagnie de nommer un Adjoint à sa place pour faire la fonction de Professeur le mois prochain, ses occupations ne luy permettant point d’en faire l’exercice. L’Académie a nommé Monsieur De Favanne pour exerce en cette qualité »[174].
  • 8 novembre : Arrêt du Conseil d’état confirmant l’anoblissement de Rigaud : « Sa Majesté ordonne que l’arrêt du 13 septembre 1702 en faveur des nobles citoyens de la Ville de Perpignan sera exécuté ; et le sieur Rigaud maintenu dans la noblesse à lui confirmée, tant en considération de la réputation qu’il s’était acquise dans son art, que pour avoir eu l’honneur de peindre la maison royale jusqu’à la quatrième génération, ses enfants et postérité nés et à naître en légitime mariage et titre d’escuyer, pour en jouir comme les autres nobles du royaume et confirme Rigaud inscrit dans le catalogue des nobles du royaume, conformément à l’arrêt du 22 mars 1666. »
  • 2 décembre : décès du Régent [P.152].
  • Rigaud a été présent aux séances de l’Académie des 30 avril, 8 mai, 30 mai, 21 août, 25 septembre, 30 octobre et 31 décembre[175]
  • Rigaud n’a qu’un seul collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1724

  • 5 mars : Marguerite Élisabeth Rigaud, qui est restée à Paris avec ses enfants, renonce à la communauté de biens d’avec Jean Ranc[176].
  • 28 mars : Le marquis Gaspard de Gueidan épouse à Aix-en-Provence, Angélique de Simiane. Dans une lettre, Rigaud l’en félicite et poursuit son travail sur la grande effigie de son modèle : « Le portrait de M. le contrôleur général [P.1322] que des raisons pressantes m’ont obligé de quiter tous mes autres ouvrages est la cause unique que je nay pas entièrement fini le votre »[177].
  • 26 août à l’Académie : « Monsieur Rigaud a prié la Compagnie de le dispenser de l’exercice de Professeur pendant le mois de Septembre ; Elle a nommé Monsieur Bousseau, Adjoint, d’autant qu’il n’a point encore exercé en cette qualité ». Lors de cette séance où Rigaud est présent, est agréé Jacques-François Delyen et Charles André van Loo reçoit le premier prix de peinture[178].
  • 16 novembre : quatrième testament de Rigaud[179].
  • 30 décembre : présentation à l’Académie du graveur Pierre Imbert Drevet, fils de Pierre Drevet : « La Compagnie l’a agréé et lui a ordonné de graver les portraits de Monsieur Barrois et de Monsieur Rigaud pour sa réception, des grandeurs ordinaires, pendant l’espace de six mois »[180]. Rigaud est présent à cette séance.
  • Fin de la Régence et début du règne personnel de Louis XV.
  • Dans le courant de l’année (décembre ?) décède le neveu et filleul homonyme du peintre catalan, Hyacinthe Rigaud, bourgeois de Paris, fils de Gaspard Rigaud. Cette disparition est attestée par une lettre de Ranc datée de 1725[181]. Il était encore vivant lors de la rédaction du 5e testament de Rigaud dans lequel il est désigné comme légataire universel.
  • Rigaud n’a qu’un seul collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1725

  • 5 janvier à l’Académie : « Le secrétaire a lu une lettre écrite à l’Académie sur la nouvelle année par Monsieur Ranc ; elle vient de Madrid »[182].
  • Compte rendu du Salon de l’Académie : « Si quelque chose a manqué à la satisfaction du public  dans cette exposition, ça a été de n’y pas voir des ouvrages de Messieurs Boulogne, de Troye, de Largillierre et Rigault, qui n’ayant plus rien à ajouter à leur réputation, se sont acquis une nouvelle gloire en croyant ne devoir paroître à cette fête que pour rendre justice aux ouvrages des jeunes académiciens dont la plupart sont leurs élèves »[183].
  • 20 juillet : Ranc remet à Philippe V un Mémoire des Débourses que le Sieur Ranc a fait par odre de leures Majestez pour un total de 26145 Réaux de bellon, en priant le roi « de vouloir bien ordonner que les avances qu’il a faites par leurs ordres et dont le mémoire va cy joint, comme aussy ce qui luy est deub de sa pension, luy soit incessamment payé, affin qu’il puisse satisfaire à ses engagements et continuer avec tranquilité à remplir les devoirs de son employ ». Il représente au souverain espagnol « que luy et sa Famille souffrent beaucoup par le besoin d’argent à cause de plusieurs depences imprevües et indispensables, dont il s’est trouvé surchargés […] Il travaille actuellement à retoucher les copies destinées pour le Roy de Prusse, conformément à l’ordre quil en a recu par le marquis de Gimaldo. Il se dispose en même temps à retourner a San Idelfonce, et à cette occasion il prend la liberté de représente très humblement à Vos Majestés que le peu de comodité qu’il a eu dans cet endroit pour y achever le portrait de Monseigneur et celuy de Madame l’Infante luy a causé beaucoup de desagrement, et donné lieu a plusieurs personnes de la Cour, aussy malicieuses qu’ignorantes de le mortifier infiniment par de mauvais discours, et en ne faisant aucune différence d’un homme de réputation à un peintre médiocre qu’ils confondent également l’un avec l’autre, suite ordinaire de l’ignorance et de la mauvaise intention de ceux quy dailleurs ne cherchent qu’à nuire et faire tort à un étranger ». Il réclame par la même occasion la croix de l’ordre de Saint Michel qui « avoit été promise au dit Ranc, par feu Monseigneur de le Duc d’Orléans[184].
  • 23 août : « Mr Rigaut aiant fait représenter à l’Académie qu’il ne pourra pas poser le modèle le mois de Septembre, et l’aiant priée de nommer quelqu’un pour remplir sa place, Elle a choisi M. Dieu, Adjoint à Professeur à tout de rôle »[185]
  • 5 septembre : Mariage de Louis XV avec Marie Leszczynska dans la chapelle de la Trinité du château de Fontainebleau.
  • 8 novembre : Arrêt du conseil d’état du roi qui maintient Rigaud « dans la noblesse à lui conférée par les lettres des sieurs consuls de la ville de Perpignan, et dans tous les privilèges dont jouissent les autres nobles du royaume. »
  • Selon Germain Brice, Rigaud demeure en face de l’hôtel Mazarin : « Hyacinthe Rigaud, très excellent peintre pour le portrait, a choisi un appartement vis à vis de l’Hôtel Mazarin. On verra chez lui bon nombre d’excellents tableaux de maîtres estimés, comme Titien, Rubens, Vendeik, Reimbrans, des bronzes et des porcelaines de la première perfection, et particulièrement quantité de ses ouvrages qui sont admirés par tous ceux qui se connaissent en peinture. L’on peut dire hardiment à sa louange que, parmi les plus grands maîtres, il n’en est point qui ait porté aussi loin que lui l’art de peindre les portraits d’après nature, ce qui lui a procuré une fort grande réputation dans toute l’Europe »[186].
  • Rigaud n’a qu’un seul collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1726

  • 6 mars : Procuration donnée depuis l’Espagne par Jean Ranc et sa femme à Marie Marguerite Caillot, comme légitime administratrice de leurs biens et de ceux de leur fils, Antoine Jean-Baptiste Ranc[187].
  • 30 mars : « La répartition pour la capitation de la présente année 1726 ayant été arrêtée, le Secrétaire en a fait la lecture. Ensuite celle des délibérations du quartier a été faite selon la coutume. Il a été arrêté après que samedi prochain, sixième d’avril, Messieurs les Directeur, Recteurs et Adjoints à Recteurs et M. Le Moine le jeune, Adjoint à Professeur, à la place de M. Frémin absent, Professeur du mois, et, à tour de rôle, M. Rigaud dans la classe des Professeurs […] »[188].
  • 16 juin : cinquième testament de Rigaud[189].
  • 1er août : Naissance et baptême à Saint Pierre de Montpellier de Gracie Anne Ranc, fille de Guillaume Ranc, peintre et de Marie Boussonnel. Son parrain est le peintre Jean Raoux[190].
  • 9 novembre : « Les Graveurs ayant demandé que l’Académie leur donne des portraits à faire pour leurs réceptions, elle a nommé Mr Larmessin pour graver les portraits de Messieurs Coustou et Hallé, et Mr Drevet, le fils, pour faire ceux de Mrs Rigaud et Bertin »[191].
  • Rigaud a un seul collaborateur : Charles Sevin de La Penaye.

1727

  • 16 janvier : mort de Louis Simonneau, graveur.
  • 10 février : naissance à Madrid, Calle del Barquillo, de Jean-Baptiste Madeleine Ranc, fils de Jean et de Marguerite Élisabeth Rigaud. Ingénieur du roi et resté célibataire, il mourra le 12 mars 1756 et sera enterré le lendemain en l’église Saint Thomas de Privas[192].
  • 30 juin : le duc d’Antin visite l’Académie pour la remise de deux grands prix à Jean-François De Troy et François Lemoyne. Rigaud est présent[193].
  • 22 juillet : Lettres patentes du roi, en forme de commission adressante à M. le maréchal d’Estrées, pour autoriser à examiner les titres du Sr Hyacinthe Rigaud, et, s’ils sont suffisants, le recevoir chevalier de l’ordre de Saint-Michel[194].
  • 12 août : le duc d’Estrées donne acte pour certifier la réception de M. Rigaud en qualité de chevalier de Saint-Michel.
  • 14 août : Louis XV délivre au peintre ses « Lettres du roi, sous le grand sceau de l’ordre de Saint-Michel, pour faire reconnoître le sieur Hyacinthe Rigaud en sa qualité de chevalier dudit ordre. »
  • 30 août : « M. Rigaud, Professeur, ayant représenté à l’Académie qu’il ne pouvoit pas poser le mois de Septembre, M. François Le Moyne, Peintre, Adjoint à Professeur, a été nommé pour exercer à sa place »[195].
  • 4 octobre : Ranc est malade à Madrid comme le montre l’une de ses lettres au premier secrétaire d’état de Philippe V, Jean-Baptiste d’Orendayn, marquis de La Paz : « Une fluction que j’ay eu sur les yeux et qui m’a beaucoup fatigué la vüe ne m’a pas permis de pouvoir aller à St Ildephonse pour y faire le Portrait de Madame la Princesse que je dois placer dans le Grand Tableau de toute la famille Royale, auquel je travaille malgré mon indisposition, a des parties du Tableau qui ne sont pas les plus essentielles. […] Je suis actuellement à prendre des bains pour adoucir une chaleur qui m’avoit resté dans les yeux, j’espère s’il plait à Dieu que dans dix ou douze jours je seray en état de me rendre à la cour pour y exécuter les ordres de leurs Majestez »[196].
  • Rigaud peint la tête de Louis XV prévue pour son portrait en costume royal payé en 1730.
  • Rigaud n’a plus de collaborateurs officiels jusqu’à sa mort.

1728

  • 20 juillet : décès du peintre Jacques Melingue, ancien aide de Rigaud, demeurant rue des Vieux-Augustins, paroisse Saint-Eustache.
  • 28 août : « M. De Boulogne aïant dit à l’Académie que M. Rigaud la prie de nommer un Adjoint pour poser le mois de Septembre à sa place, la Compagnie a nommé, à tour de rôle, M. Coypel pour en faire la fonction »[197].
  • 31 décembre : Pierre Le Bouteux présente à l’Académie ses morceaux de réception dont un portrait de Rigaud[198].

1729

  • Ranc est logé à l’Alcazar à la « casa del tesoro », dans la « galeria del cierzo »[199].
  • 4 février : naissance à Madrid, Calle del Barquillo, de Marguerite Antoine Ranc, fille de Jean et de Marguerite élisabeth Rigaud. Elle mourra le 2 septembre 1803 à Paris après avoir épousé, en 1765, Antoine Benoît Soldini (1714-1789), premier secrétaire de l’intendance des postes dont elle aura deux filles.
  • Mars : Ranc part à Lisbonne via Badajoz pour peindre les portraits des souverains portugais : « On écrit d’Espagne que le sieur Ranc, peintre français de l’Académie royale de peinture, qui est à Madrid depuis plusieurs années, ayant suivi la cour à Badajoz, est allé à Lisbonne par ordre du roi d’Espagne pour y peindre LL. MM. portugaises et la famille royale ; après quoi il peindra la cérémonie de l’échange des princesses, dont il fera deux tableaux, l’un pour la cour d’Espagne, l’autre pour celle de Portugal »[200].
  • 21 mars : mort à Venise du financier John Law [*P.1285].
  • 7 avril : Lettre de Nicolas Vleughels au duc d’Antin : « J’apprends que M. Rigaud fait le portrait du Roy et que Sa Majesté a la bonté de luy donner du temps »[201].
  • 25 juin : lettre de cachet du roi pour prêter à Rigaud les ornements royaux nécessaire à la confection du troisième portrait de Louis XV.
  • 27 août à l’Académie : « La Compagnie a nommé, pour poser [le modèle] à la place de M. Rigaud le mois de Septembre, M. Tournière à tour de rôle »[202].

1730

  • 3 mai : Rigaud écrit au marquis de Gueidan qu’il ne peut le satisfaire en entamant un portrait de son épouse et qu’il doit répercuter sur ses prix l’augmentation des loyers parisiens. Il réoriente Gueidan vers Largillierre : « Mme de Geidan peut vous avoir mandé qu’elle m’a trouvé occupé au portrait du Roy, jointe à une copie de même grandeur que Sa Majesté m’a ordonné de faire pour envoyer à M. le grand Maître de Malthe, et une de même pour M. le cardinal, ne me permettant pas de commencer aucun autre ouvrage, d’autant plus qu’il y a un an à présent que j’ay finy la tête du Roy, et je sçay par son Eminence qu’on est fort impatient à la Cour de voir ce que j’ay fait. […] À l’égard du prix, les choses sont bien changez en ce pays ci, car le votre que j’ay fait pour 1 000 [livres], de la grandeur dont il est, j’en prens à présens mil écus, et les bustes 1 000 [livres]. Ce qui fait ce changement c’est l’augmentation énorme de toutes choses, surtout le logement et les vivres. Vous m’avez veû bien logé pour six cent francs, et du même appartement, on m’en a demandé quatre mille livres ; l’ayant quitté à cause de celà, je n’ay pu éviter d’être logé ailleurs, à moins de mille écus. […] S’il m’étois permis, Monsieur, de vous donner un conseil, ce seroit celuy de vous dire de vous adresser à M. de Largillierre, c’est un excellent homme et, quoy qu’il vaille mieux que moy, il ne prend de ses portraits que cinq cent écus, des grandeurs de celuy que je vous ai fait, et 600 [livres] de bustes ; vous n’en scauriez prendre de plus habille »[203].
  • 16 mai : Ranc est de retour en Espagne, à Grenade, où il va montrer à Philippe V les effigies des souverains espagnols[204].
  • 21 novembre : Décès du peintre François de Troy, ami de Rigaud.

1731

  • 10 février : Ranc est à Séville « étant sujet depuis quelque temps à un mal de côté qui m’oblige depuix vingt joures à garder la chambre ». Il fait des copies des infants d’Espagne pour le roi de Sardaigne et se plaint « de perdre la moitié des années dans les antichambres de cauachoiles (« covachuelas ») ou ches le tresorier a postuler de quoy pouvoir vivre […] cet ce qui me met, Monseigneur, or d’état de pouvoir espererde soutenir ma réputation par le chagrain que cela me coze joint a celuy que jay de savoir a Paris trois enfans, qui manquent de quoy pouvoir continuer leurs exersises, une fame à Madrid avec deux autres enfans »[205].
  • 11 février : sixième testament de Rigaud[206].
  • 26 avril : un représentant du conseil de Charles-Godefroy de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, passe dans l’atelier du peintre pour lui proposer un billet de change de 7 000 livres contre la remise du portrait du cardinal de Bouillon [P.991], d’une valeur de 8 000 livres, et pour lequel Rigaud avait reçu un acompte de 1 000 dès 1707. L’artiste refuse et demande par écrit le règlement immédiat de 2 000 livres « comme une somme que j’ay gagné et au-delà il y a vingt trois ans, par le temps de plus de sept mois que j’ay employé sur ce même ouvrage » pour finir le tableau.
  • 8 juillet : Rigaud fait don, par un nouveau codicille, de « sept mille livres à l’Hôpital des Incurables qui luy reste due sans aucun billet ni reconnaissance par la maison de Bouilllon, pour le reste de huit mille livres, prix d’un tableau représentant feu Son Altesse le Cardinal de Bouillon, doyen du Sacré Collège […] et pour sûreté au dit Hôpital du paiement des 7000 livres, le Sieur Rigaud entend que le tableau et le marteau d’argent soient remis aux Sieurs administrateurs dudit Hôpital, jusqu’au paiement des 7000 livres »[207].
  • 17 novembre : Ranc est toujours à Séville où il demande qu’on le loge dans une maison sur laquelle Madame de Caylus a des vues : « c’est la seulle de touttes celles que Jay veû dans Séville, qui puisse mieux me convenir pour les ouvrages »[208].

1732

  • 30 janvier : François I de Castanier, directeur de la Compagnie d’Occident et Indes Occidentales [*P.1352] rend à Rigaud 30 000 livres dont il promet de lui passer constitution à sa première réquisition[209].
  • 5 mai : décès d’Adrien Leprieur, ancien élève de Rigaud.
  • 12 juillet : bail en sous-seing privé et pour trois ans de l’appartement de la rue Louis-le-Grand et neuve des Capucins, appartenant à Jean La Fontaine, à raison de 1600 livres par an[210].

1733

  • 10 janvier à l’Académie : « Les Charges de Chancelier et de Recteur, que possédoit Mr Van Clève, étant devenues vacantes par sa mort, l’Académie a nommé, à la pluralité des voix prises par scrutin […] pour remplir la place d’Adjoint à Recteur, Monsieur Rigault, Professeur, et celle de professeur, devenant vacante par sa nomination, M. Charles Coypel, Adjoint à Professeur »[211]. En Espagne, Ranc se porte acquéreur de 51 actions de la mine d’argent de Guadalcanal, pour une valeur totale de 8160 réaux[212].
  • 28 février : Par peur d’être radié de l’Académie Royale, Ranc écrit au trésorier pour s’excuser « de n’avoir pas satisfait à sa capitation depuis plusieurs années, sous prétexte qu’il ne comptoit plus de revenir en France, mais qu’aïant été informé de la dernière délibération à ce sujet, qui veut que ceux qui y manqueront pendant un nombre d’années seront raïés de la liste, son respectueux attachement pour l’Académie l’a déterminé à faire païer toutes les années qu’il devoit, et il finit sa lettre par des termes plein de zèle et qui marquent le plus parfait dévouement de sa part envers la Compagnie »[213]
  • 1er mai : mort de Nicolas Coustou.
  • 9 mai : Rigaud offre à son aide Charles Sevin de La Penaye, la jouissance d’une de ses actions intéressées de la Compagnie des Indes (n° 23979), en date du 2 janvier 1731[214].
  • 30 mai : Largillierre est nommé Chancelier de l’académie à la place de Coustou.
  • 6 juin : Rigaud est l’un des auditeurs des comptes de Monsieur Meusnier, trésorier de l’Académie[215].
  • 27 juin à l’Académie : lecture des lettres patentes de l’union des Académies de Rome et de France. Rigaud est présent.
  • 29 août : « Monsieur Rigaud, aïant professé plusieurs années, a donné à l’Académie deux académies pour ajouter à celles qu’il a déjà données » [D.1379 et 1380][216].
  • 21 novembre : mort de Louis II de Boullongne [*P.1361].
  • 28 novembre à l’Académie : Rigaud est nommé recteur de l’Académie en remplacement de Boullongne. Il soumet à l’académie un projet de réforme des statuts cumulant les postes de Recteur et de Directeur : « Mr Rigaud aïant communiqué à la Compagnie un mémoire tendant à afecter le Directorat au Rectorat, moën capable de conserver l’union qui a toujours été dans l’Académie, en sorte que chaque Recteur sera Directeur dans le quartier, les voix prises par les fèves, la proposition a été approuvée par le plus grand nombre, et M. Rigaud a été déclaré Directeur et Recteur pour le reste du présent quartier »[217].
  • 31 décembre : Réception du graveur Laurent Cars sur ses portraits de Sébastien Bourdon [PC.1389] et Anguier ; Largillierre remplaçant Rigaud, absent[218].

1734

  • 30 janvier : séance à l’Académie à laquelle Rigaud est présent : réception de François Boucher et de Louis Tocqué.
  • 10 février : décès de Jean Raoux.
  • 26 juin à l’Académie : « Le Secrétaire a lu une lettre écrite par M. Rigaud, Directeur, à la Compagnie pour accompagner le présent qu’il lui fait du portrait original de M. Bourdon, Recteur de l’Académie peint par lui-même [PC.1389]. La Compagnie a été fort sensible à la générosité de M. Rigaud et aux expressions de zèle et d’atachement pour l’Académie dont sa lettre est remplie. Ensuite M. Lépicié, Graveur, a présenté à l’Académie plusieurs estampes qu’il a gravées. Les voix ayant été prises à l’ordinaire, Elle a agréé sa présentation, et il lui a été ordonné de graver les portraits de Mrs Rigaud et Bertin, que Mr Drevet devoit faire, ce qu’il n’a pu à cause de son indisposition »[219].
  • 5 décembre : décès de Joseph Vivien à Bonn.
  • 15 décembre : prolongation du bail en sous-seing privé de l’appartement de la rue Louis-le-Grand et neuve des Capucins, pour six ans.
  • 25 décembre : incendie de l’Alcazar de Madrid.
  • 31 décembre à l’Académie : « Le Secrétaire a lu un Mémoire présenté par Mr Rigaud, Directeur et Recteur de quartier, à Monseigneur le Duc d’Antin pour lui demander la sale qui est à côté du salon, qu’elle a possédée cy-devant l’espace de dix ans, et, après une lettre écrite par M. De Cotte à M. Rigaud pour lui apprendre que Mgr le Duc d’Antin a acordé cette pièce à l’Académie, de quoi le Secrétaire a remercié Mr Rigaud au nom de la Compagnie, et, pour en conserver le souvenir, le Mémoire et la lettre seront mis dans les Archives. » Réception de Charles Natoire[220].

1735

  • 8 janvier : Mémorandum de Jean Ranc pour la restauration des tableaux sauvés de l’incendie survenu à l’Alcazar de Madrid à Noël 1734[221].
  • 5 février : Rigaud démissionne de ses postes de directeur et de recteur de l’Académie, « aïant pris ce parti après en avoir pesé très murement les circonstances, et qu’il annonce à la Compagnie avec d’autant plus de fermeté que c’est de sa part sans retour ». Coustou lui succède mais seulement comme directeur ; l’Académie revenant à l’ancienne tradition des statuts[222].
  • 30 mars : Renonciation de Marie Marguerite Caillot, belle-sœur de Rigaud, à la succession de sa mère, Marguerite Ligonneau[223].
  • 1er juillet : décès de Jean Ranc à Madrid.
  • 24 septembre à l’Académie : « M. Bertin, Adjoint à Recteur, a été nommé pour exercer le quartier du Rectorat d’Octobre, Novembre et Décembre, à la place de M. Rigaud, Recteur »[224].
  • 29 septembre : septième testament de Rigaud suite au décès de Jean Ranc[225].
  • 5 novembre à l’Académie : « La Compagnie aïant appris que M. Bertin continuoit d’être indisposé, Elle a nommé, à tour de rôle, Monsieur Le Lorrain pour exercer le Rectorat du quartier de Monsieur Rigaud »[226].

1736

  • 2 octobre : François Lemoyne est nommé premier peintre du roi. Rigaud est chargé, en tant que Recteur, d’aller le complimenter avec d’autres membres de l’Académie, pour le 6 octobre suivant[227].
  • 2 novembre : décès du duc d’Antin.
  • 5 novembre : décès du peintre Claude Guy Hallé.
  • Rigaud donne à la ville de Perpignan une réplique du troisième portrait de Louis XV. Placée à l’hôtel de ville, elle fut détruite à la Révolution.
  • Le peintre Jean-Baptiste Van Loo sollicite l’appui de Rigaud pour que son fils, Louis-Michel, remplace Ranc comme peintre du roi d’Espagne : « Lorsqu’après la mort du sieur Ranc son neveu, il fallut nommer le premier peintre de Sa Majesté Catholique, Rigaud, chargé de le choisir, y envoya M. Vanloo le fils, qui a longtems occupé cette place avec distinction, et qui ne se distingue pas moins présentement en cette ville »[228].

1737

  • 1er février : le cardinal de Fleury [P.1349] est élu protecteur de l’Académie à la place du duc d’Antin [P.1108].
  • 2 mars à l’Académie : « le Secrétaire a lu une lettre écrite à M. Coustou par Mr De Boullongne, par laquelle il lui marque qu’il lui envoie cinquante épreuves du portrait de son père, peint par M. Rigaud [P.1361-1], qu’il a fait graver par Mr Lépicié, et prie Mr le Directeur de les distribuer, de sa part, aux principaux Officiers, ce qui a été exécuté sur le champ »[229].
  • 30 mars : Philibert Orry [P.1391] est nommé directeur général des bâtiments du roi.
  • 26 avril : Nicolas-Bernard Lépicié est nommé secrétaire et historiographe de l’Académie Royale.
  • 4 juin : mort de François Lemoyne, premier peintre du roi et beau-fère de François Stiémart.
  • 26 octobre : « L’Académie a nommé M. Caze, Adjoint à Recteur, pour faire les fonctions de Recteur pendant le quartier d’Octobre à la place de Mr Rigaud, qui a prié la Compagnie de l’en dispenser, ses occupations ne luy en permettant pas l’exercice »[230].
  • 17 décembre : IAD de Marie Marguerite Caillot, veuve de Gaspard Rigaud et belle-sœur de Hyacinthe, morte le 30 octobre. On note la présence d’une « basse de violle avec son étuy couvert de cuir doublé de flanelle vert » appartenant à Claude et Hyacinthe Joseph Ranc (Antoine Jean-Baptiste étant parti pour Madrid), un clavecin par Honoré Rastouin (v. 1675-1721), « à ravallement dans la boite et sur son pied de bois de noyer garny de cuivre » et « deux cuillières et une fourchette d’argent armoriées des armes de deffunt M. Ranc » réclamés par Marguerite élisabeth Rigaud-Ranc. Est également décrit l’original en parchemin des lettres données à Perpignan le 25 ceptembre 1724 par lesquelles les consuls de la ville ont déclaré que, conformément à un article des recteurs de la religion de Malte du 14 juin 1721, les descendants de Hyacinthe Rigaud peuvent être reçus chevaliers de Malte en la jouissance des privilèges de noble et gentilhommes[231].

1738

  • 21 avril : huitième testament de Rigaud[232].
  • 30 août à l’Académie : « M. Coustou, Recteur, a averti l’assemblée qu’il avoit remercié au nom de la Compagnie Monseigneur le Cardinal Ministre de son portrait, qu’il avoit permis qu’on copiât d’après M. Rigaud pour être placé dans l’Académie ». Il s’agit de l’exemplaire copié par Stiémart [P.1352-9][233].
  • 27 septembre : « L’Académie a donné ordre au sieur Reydellet d’aller saluer Mr Rigaud, Recteur, pour l’avertir que son quartier commence le premier Octobre, et, au cas d’absence de Mr Rigaud, Mr Caze, Adjoint Recteur, en fera la fonction »[234].
  • 5 juillet : Nicolas de Largillierre est nommé directeur de l’Académie.
  • 9 août : décès du graveur et ami de Rigaud, Pierre Drevet.

 1739

  • 12 janvier : Avec l’orfèvre Benin et le sculpteur Coustou, Rigaud est assigné au Châtelet pour donner son avis sur la demande faite par son oncle, Claude Drevet, d’une curatelle des biens du graveur Pierre-Imbert Drevet son cousin, « face à la triste situation dud. Pierre Imbert Drevet [qui] augmente en force, qu’il est actuellement dans une imbécillité totalle, et hors d’état de régir, gouverner et administrer sa personne et ses biens »[235].
  • 28 avril : Supplique de Claude Drevet pour garder le logement du Louvre : « Ledit Claude Drevet logeoit avec son cousin et grave actuellement le portrait de Rigaud du Cardal. d’Auvergne »[236].
  • 26 septembre à l’Académie : « Mr le Directeur a raporté à l’assemblée que, conformément à la dernière délibération, il avoit été, avec Mrs les Officiers en exercice, remercier M. le Controlleur-Général au sujet de la distribution des Prix et de son portrait [par Rigaud], dont il a fait présent à la Compagnie, et que ce Ministre les avoit reçus avec beaucoup de politesse et de distinction. […] L’Académie a nommé M. Christophe, Adjoint à Recteur, pour faire les fonctions de Recteur pendant le quartier d’octobre à la place de M. Rigaud, qui a prié la Compagnie de l’en dispenser, ses occupations ne lui en permettant pas l’exercice »[237].

1740

  • 17 mars : décès de Charles Sevin de La Penaye, dernier aide de Rigaud.
  • 5 juin : neuvième testament de Rigaud[238].
  • 23 juillet : prolongation pour six ans du bail en sous-seing privé de l’appartement de la rue Louis-le-Grand et Neuve-des-Capucins.
  • 3 septembre : « L’Académie a nommé M. Caze, Adjoint à Recteur, pour faire les fonctions de Recteur pendant le quartier d’Octobre à la place de M. Rigaud, qui a prié la Compagnie de l’en dispenser, ses occupations ne lui en permettant pas l’exercice »[239].
  • 31 décembre à l’Académie : « Le sieur Lépicié, Secrétaire et Agréé, à qui il avoit été ordonné de graver, pour sa réception, les portraits de Mrs Rigaud et Bertin, a présenté à la Compagnie celui de ce dernier qu’il a fini, avec la planche et cent épreuves, promettant de finir celui de M. Rigaud le plus tôt qu’il lui sera possible et que les affaires de l’Académie lui permettront. Suivant l’usage, la Compagnie a résolu d’aller en Députation, au sujet de la nouvelle année, chez M. le Cardinal Ministre, Protecteur, et M. le Contrôleur Général, Vice-Protecteur, et Elle a nommé à cet effet [entre autres membres] Mrs Rigaud et Le Lorrain, Recteurs »[240].

1741

  • Février : éloge de Rigaud par Travenot publiée dans le Mercure de France.
  • 21 mars : L’artiste retire sa donation de l’action de la compagnie des Indes faites à La Penaye décédé.
  • 1er avril : Rente accordée à Rigaud pour l’achèvement du paiement du portrait du cardinal de Bouillon [P.991] par Henri Oswald de La Tour d’Auvergne [P.1368], en la forme d’une constitution par le prélat d’une rente annuelle et perpétuelle de 300 livres au principal de 6000, « à prendre particulièrement sur l’Hôtel d’Auvergne, rue de l’Université […] »[241].
  • 9 avril : dixième testament de Rigaud (ibid).
  • 3 août : Dans une Convention passée entre Edme-François Nicolay, intendant du duc de Saint-Aignan et Louis Maurisan, maître sculpteur juré en charge de l’académie de Saint-Luc, fils de Charles-Louis Maurissan à qui le duc doit le règlement de travaux, Rigaud atteste du décès de Maurissan père et du fait qu’il n’a pas été fait d’inventaire[242].
  • 29 août : décès de François Stiémart.

1742

  • 29 janvier : Brevet d’Hyacinthe Joseph Ranc comme officier au régiment de Numance « au service de sa Majesté Catholique »[243].
  • 26 mai : Rigaud remet à l’Académie son morceau de réception comme peintre d’histoire : « Le Secrétaire a fait lecture d’une lettre de M. Rigaud adressée à M. De Largillierre, par laquelle il marque que, pour satisfaire à la promesse qu’il avoit faite, lors de sa réception, de fournir un morceau d’Histoire, il prioit l’Académie d’accepter celui qu’il avoit l’honneur de lui envoyer, représentant un St André à mi-corps ; qu’il étoit seulement fâché qu’une suite continuelle d’affaires l’eût empêché d’efectuer plus tôt sa parolle. » Présentation du graveur Georges-Frédéric Schmidt, à qui l’on ordonne « de graver pour sa réception le portrait de M. Mignard, peint par M. Rigaud, de la grandeur de celui de M. le Duc d’Antin. Accordé un an pour l’exécution dudit morceau »[244].
  • 17 juin : troisième codicille de Rigaud[245]
  • 30 juin à l’Académie : « M. Rigaud, ancien Directeur et Recteur, a écrit une lettre à la Compagnie, et dont le Secrétaire a fait lecture, par laquelle il la remercie de la députation qu’Elle lui a fait faire dans des termes qui prouvent également la noblesse de ses sentimens et son attachement sincère pour l’Académie. » Réception du graveur Jean Daullé. L’Académie accepte pour son morceau de réception, « une planche qu’il a gravée d’après un tableau de M. Rigaud, qui représente ce dernier peignant Madame son épouze [P.1436-1-a] »[246].
  • 7 juillet : Daullé, remet « pour son morceau de réception, la planche du portrait de M. Rigaud, avec cent épreuves, conformément à la dernière délibération »[247].
  • 30 juillet : vente de la collection du prince de Carignan. Rigaud est l’un des experts nommés avec Boulongne et Berget pour choisir des tableaux pour le compte de Louis XV.
  • 28 septembre : «  L’Académie a nommé M. Caze, Adjoint à Recteur, pour faire les fonctions de Recteur, pendant le quartier d’Octobre, à la place de M. Rigaud, qui a prié la Compagnie de l’en dispenser, à cause de sa santé, ne lui en permettant pas l’exercice. […] Mrs Rigaud et De Largillierre, anciens Directeurs et Recteurs, ayant été dangereusement malades et étant entièrement rétablis, l’Académie a nommé pour les aller complimenter sur leur convalescence, sçavoir, chez M. Rigaud, Mrs Coustou et Caze, et, chez M. De Largillierre, M. Le Lorrain et M. De Vermont, Professeur en exercice »[248].
  • 6 octobre à l’Académie : « Mrs Coustou et Caze, Mrs Le Lorrain et De Vermont, nommés par la délibération précédente pour aller complimenter Mrs Rigaud et De Largillierre sur leur convalescence, ont raporté à l’assemblée qu’ils avoient été reçus de l’un et de l’autre avec beaucoup de joie et de reconnoissance, et que ces dignes Officiers les avoient priez de vouloir bien le témoigner à la Compagnie »[249].
  • 12 novembre : billet de remboursement de 384 livres que devait Daullé à Rigaud[250]. 17 novembre : décès et inhumation à l’âge de 58 ans, aux Dominicains de Montpellier, de Guillaume Ranc, frère de Jean Ranc et dernier peintre de cette famille[251].

 1743

  • 15 mars : décès d’Élisabeth de Gouy, épouse de Rigaud. Elle est inhumée le 16 en l’église des Jacobins de la rue Saint-Honoré, en présence d’Hyacinthe Collin de Vermont et du notaire Louis Billeheu[252]. Des scellés sont apposés sur ses effets par le commissaire Glou[253].
  • 21 avril : Rigaud écrit à Louis XV « qu’il vient de perdre, par la mort de sa femme, 1600 livres de rentes viagères qu’il avoit constituées sur sa tête pour lui assurer de quoi vivre, en cas qu’elle lui survécut ; mais qu’étant morte depuis avant lui, cette rente viagère fait pour lui un vide considérable et lui ôte une aisance dont il a d’autant plus besoin qu’il est dans un âge avancé. Il supplie Sa Majesté d’avoir la bonté, eu égard à cette circonstances et à son grand âge, de lui accorder une pension de la même somme de 1 600 livres pour luy tenir lieu de la rente viagère qu’il vient de perdre. » L’artiste obtiendra aussi la pension sur les Bâtiments de 200 livres qu’avait François Desportes (mort en avril 1743).
  • 22 avril : une pension de 1 000 livres sur les bâtiments lui est accordée.
  • 1er juin : décès du sculpteur Robert Le Lorrain.
  • 28 septembre : L’Académie a nommé M. Frémin, Adjoint à Recteur, « pour faire à son rang les fonctions de Recteur pendant le quartier d’Octobre prochain, à la place de M. Rigaud, qui a prié la Compagnie de l’en dispenser, l’état de sa santé ne lui en permettant pas l’exercice »[254].
  • 29 septembre : Nicolas Lanquine, neveu par alliance de Rigaud et s’en recommandant, écrit à l’intendant du Roussillon Ponte d’Albaret [*P.555] une lettre de sollicitation pour le commandement d’un bataillon d’arquebusiers nouvellement créé : « Le Sieur Rigaud, mon oncle, quelques mois après que le Roy avoir fait un si grand don à cette province en vous nommant Intendant discelle (1740), mes escrivit que quand j’aurois quelque grâce à vous demander, d’avoir l’honneur de vous dire que je venois de sa part ; il faut, Monsieur, qu’il soit bien assuré de celuy de vostre amitié, soit à sa considération ou d’une nombreuse famille que j’ay, je vous supplie, Monsieur, de me vouloir accorder cette grâce »[255].
  • 21 octobre : billet de remboursement de 200 livres payable à Rigaud ; somme que lui devait le peintre Louis Galloche[256].
  • 28 novembre : Inventaire après le décès d’Élisabeth de Gouy[257].
  • 27 décembre : dernier codicille rédigé chez Rigaud malade[258].
  • 29 décembre : décès de Rigaud à Paris, en sa maison de la rue Louis-le-grand. Le même jour, à trois heures de l’après-midi, Louis Billeheu, notaire et exécuteur testamentaire fait apposer les scellés par Louis-Jérôme Daminois, conseiller du Roy et commissaire au Châtelet de Paris.
  • 30 décembre : Le corps de Rigaud est transporté de l’église Saint-Roch où il était déposé à l’église des Jacobins de la rue Saint-Honoré, lieu de sa sépulture.
  • 31 décembre à l’Académie : « Le Secrétaire a notifié à la Compagnie la mort de M. Rigaud, ancien Directeur et Recteur de l’Académie, décédé à Paris, le 29e de décembre de la présente année, âgé de 82 ans ou environ ».


[1] Hulst/1, p. 130-131.

[2] Montaiglon, 1875-1892, II, p. 26.

[3] Montaiglon, 1875-1892, II, p. 219-220.

[4] Montaiglon, op. cit., p. 228.

[5] Ibid., p. 232-23.

[6] Montaiglon, 1875-1892, II, p. 281.

[7] Montaiglon, op. cit., p. 282-283.

[8] ADH, GG93, f° 14.

[9] Registres de Saint-Germain l’Auxerrois, Paris, archives nationales, pièce 58.107, vol. 142.

[10] ADH, GG93, f° 49 v° et GG148 f° 145.

[11] Voir Stéphan Perreau, « Alphonse Hippolyte Joseph leveau, un représentant de l’académisme bourgeois », Les Cahiers d’Histoire de l’art, n° 9, Voulangis, 2011, p. 77-87.

[12] Montaiglon, 1875-1892, II, p. 321.

[13] Montaiglon, 1875-1892, II, p. 347.

[14] Montaiglon, op. cit., p. 353.

[15] Rigaud, 1716, p. 115-116.

[16] Jules Guiffrey, « Nouveaux documents sur Pierre Mignard et sa famille », NAAF, 1875, p. 509.

[17] Rigaud, 1716, p. 115.

[18] Rigaud, op. cit., p. 117. Le récit de 1716 fait une erreur car la princesse était décédée depuis 1693.

[19] Montaiglon, 1875-1892, III, p. 4-5.

[20] « Reconnaissance de dettes de Jean Sage en faveur de Rigaud », Perpignan, ADPO, 3 E 1/6898, fol. 51v°, cit. dans BSHAF, 2009, p. 58 et note 52 p. 85.

[21] Pour cette citation et les suivantes : Rigaud, 1716, p. 116.

[22] Montaiglon, 1875-1892, III, p. 56.

[23] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude XIII/118. Acte cité sans description par Macé de l’Epinay, BSHAF, 1971-1972, p. 91-101.

[24] Voir Marcel Benoît, Versailles et les musiciens du roi 1661-1733, Paris, 1971, vol. 1, p. 339.

[25] Ce témoin habitait place Dauphine depuis la mort de son père, l’éditeur et ami de Descartes, Claude Clerselier (1614-1684).

[26] Mémoire contre Rigaud et autres peintres privilégiés, Paris, Bibliographie nat., coll. Morel de Thoisy, t. 72, f° 331, 361.

[27] Rigaud, 1716, p. 116.

[28] ADH. 2 E 61/68, f° 136v-137 ; 2 E 61/171/1 Voir Oudot de Dainville, Répertoires numériques des registres déposés par les notaires de l’Hérault : étude de Me Billotte, Montpellier, 1933.

[29] Weigert et Hernmarck, 1964, p. 37.

[30] Rigaud, 1716, p. 117.

[31] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude CVIII/229.

[32] Rigaud, 1716, p. 117.

[33] Rigaud, 1716, p. 118.

[34] Pour les versions de leur description, voir Colomer, op. cit., p. 61.

[35] A.D.P.O, 3E1/6 691.

[36] Rigaud, 1716, p. 117.

[37] Guilhem Van den Haute, La chapelle des Pénitents blancs de Montpellier, Confrérie des Pénitents blancs de Montpellier, Montpellier, 2009, p. 44-45.

[38] Germain Brice, Description nouvelle de la ville de Paris, 1698, p. 200.

[39] Les fameux Middlenton Park papers [MPp].

[40] MPp n° 13.

[41] MPp n° 19.

[42] MPp n° 36.

[43] MPp n° 52, p. 318.

[44] Montaiglon, 1875-1892, III, p. 285.

[45] Rigaud, 1716, p. 118.

[46] Montaiglon, 1875-1892, III, p. 306.

[47] Paris, Arch. nat., Maison du roi, O1 1907-3, pièce 3, 1 feuillet r° v°.

[48] Mercure Galant, janvier 1701, p. 202-203.

[49] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude CXIII/185.

[50] ibid., RE/CXV/3/369v°. La Fontaine avait acquis sa parcelle le 20 août 1689, pour une superficie de 55 toises et demie et moyennant 8320 livres. La maison qu’il y fit bâtir était en pierre de taille, composée d’un rez-de-chaussée, entresol, deux étages carrés et un autre mansardé. Voir Gady, 2003, p. 77.

[51] Journal du marquis de Dangeau publié en entier pour la première fois par MM. Soulié, Dussieux, de Chennevières, Mantz, de Montaiglon avec les additions inédites du Duc de Saint-Simon, t. VIII, 1701-1702, Paris, 1856, p. 53 et 295.

[52] Montaiglon, 1875-1892, III, p. 320.

[53] Mercure de France, janvier 1702, p. 302-303.

[54] Montaiglon, 1875-1892, III, p. 347.

[55] ibid., II, p. 134-136.

[56] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude CXV/316.

[57] Ibid., ET/XCV/31.

[58] Montaiglon, 1875-1892, III, p. 369.

[59] Ibid., p. 373-374. On y note également la présence d’académiciens parmi les amis ou modèles de Rigaud tels Coyzevox [P.857], Girardon [PC.878], La Fosse [P.32], Blanchard, Boullongne l’aisné [*P.1361], Platte-Montagne, Boulogne le Jeune, Le Gros, Hallé [PC.1338], Largillierre, Cornu [*P.830], Jouvenet [*P.829] ou Nattier.

[60] Montaiglon, 1875-1892, III, p. 377.

[61] Rigaud, 1716, p. 119.

[62] Liste des noms et adresses de Messieurs les Officiers de l’Académie Royale de Peinture et Sculpture, Paris, ENSBA, ms. 21. Il en est de même jusqu’en 1708. Notons que le peintre Bouys habitait dans la même rue, mais chez un horlogeur, « au temps ».

[63] Paris, AN, MC, ét. XIII, 149.

[64] Ibid., ét. VII, 175.

[65] Ibid., ét. IX, 563.

[66] Rigaud, 1716, p. 118.

[67] Ledieu (Guettée), 1856, I, p. 245-246.

[68] Ibid.

[69] Rigaud, 1716, p. 119.

[70] Paris, AN, MC, ét. XCV, 36.

[71] Cité par Étienne Chavaray, Revue des documents historiques, 1874/1875, II, p. 168-169 puis par Colomer, 1973, p. 94-95.

[72] Paris, AN, MC, ét. XCVI, 200. Cité par Wildenstein, 1966, p. 127.

[73] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 52.

[74] Paris, AN, MC, ét. XIII, 157.

[75] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 64.

[76] ibid., IV, p. 68.

[77] Rigaud, 1716, p. 121.

[78] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 88.

[79] Rigaud, 1716, p. 120.

[80] Paris, AN, MC, ét. LXI, 318. Acte disparu des liasses et dont certaines dispositions sont connues grâce aux folios 58-59 de l’inventaire après décès de Rigaud.

[81] Van der Cruysse, 1988, p. 370, 559.

[82] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 113.

[83] Rigaud, 1716, p. 121.

[84] Archives de l’Hérault. Pièces justificatives des dépenses faites pour Charles-Joachim Colbert, évêque de Montpellier, par Pierre Fermaud, receveur des revenus de l’évêché depuis le 24 mars jusqu’au 29 décembre 1710. 3 HDT B 227, Ancienne cote H dépôt + B 227. Voir Ponsonhaile, p. 184.

[85] Paris, AN, MC, ét. XCV, 57.

[86] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 128.

[87] Paris, AN, MC, ét. XCV, 58. Cité par Wildenstein, 1966, p. 131.

[88] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 139-140.

[89] Paris, AN, MC, ét. XCV, 59. Robillard avait épousé une Conill, petite-nièce de Rigaud par sa sœur Clara Lafita.

[90] Rigaud, 1716, p. 121.

[91] Briefe der Herzogin Elisabeth Charlotte von Orléans, Hrsg. von Wilhelm Ludwig Holland. Stuttgart [u.a.], Bibliothek des Litterarischen Vereins in Stuttgart, 88, 107, 132, II, lettre  N°580, p. 314.

[92] Paris, Veuve de Courbe, 1715.

[93] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude XCV, RE4-f°147 r°.

[94] Ibid., f°163 r°.

[95] Paris, AN, Y1899. Cité par Wildenstein, 1921, p. 87.

[96] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 187-188.

[97] Paris, AN, MC, ét. XCV, 57.

[98] Paris, AN, MC, ét. XCV, 62.

[99] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 196.

[100] ibid., IV, p. 197-198.

[101] ibid. IV, p. 201-202.

[102] Paris, AN, MC, ét. XIII, 184.

[103] ibid., ét., XCV, 63.

[104] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 208.

[105] Rigaud, 1716, p. 121-122.

[106] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 210.

[107] ibid., IV, p. 211-212.

[108] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude XX, 451

[109] ibid., étude XCV, 63. Voir Stéphan Perreau, Hyacinthe Rigaud et Marie Grisy, ou l’art de l’aumône, [en ligne], 15 août 2011, http://hyacinthe-rigaud.over-blog.com.

[110] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 218.

[111] Rigaud, 1716, p. 122

[112] ADH, GG104, église Saint Pierre, Montpellier, f°126 v° (cit. dans Ponsonailhe, p. 205-206.

[113] Paris, AN, MC, ét. XX, 451.

[114] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 229.

[115] ibid., p. 237.

[116] Ibid., p. 239.

[117] ibid., p. 245-246.

[118] Florence, Archivio Mediceo. Carteggio di Cosimo III. Filza 1139. Les bronzes sont aujourd’hui au Victoria and Albert Museum de Londres.

[119] Archives de Paris, registres de la paroisse Saint Eustache.

[120] Paris, AN, MC, ét. CXII, 715. Notoriété du 23 juillet 1756.

[121] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 264-265.

[122] Jal, 1867, p. 1041.

[123] Abbé Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, Paris, Durand, 1870, t. IV, p. 206.

[124] ADH, GG105, f°146 v°.

[125] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 271.

[126] ibid., p. 272-273.

[127] Paris, AN, MC, RE, XCV, 4, 531 r°.

[128] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 280-281.

[129] Fernand Engérand, Inventaire des tableaux commandés et achetés par la direction des Bâtiments du roi (1709-1792), Paris, 1900, p. 20, 21, note 1.

[130] Jal, 1867, p. 1041.

[131] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 285.

[132] ibid., p. 286.

[133] ibid., p. 287.

[134] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude XCVI/259. Cit. dans Wildenstein, 1966, p. 127.

[136] Sensier-Vianelli, 1865, p. 55.

[137] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 299.

[138] Sensier-Vianelli, 1865, p. 56.

[139] ibid., p. 105, note 35.

[140] Paris, AN, MC, ét. XCV, 68.

[141] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 301.

[142] Paris, AN, MC, ét. XCV, 69.

[143] Archives de Paris, registres de Saint Eustache.

[144] Ibid., ét. LIII, 324.

[145] Sensier-Vianelli, 1865, p. 229.

[146] ibid., p. 261.

[147] Sensier-Vianelli, 1865, p. 296.

[148] Albert Lecoy de la Marche, L’académie de France à Rome : correspondance inédite de ses directeurs, précédée d’une étude, Paris, 1874, p. 174.

[149] Paris, AN, MC, ét. XCV, 71.

[150] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 320.

[151] Lettre depuis Ségovie du marquis de Maulévrier au ministre Dubois. Paris, archives du Ministère des Affaires étrangères, section Espagne, correspondance Politique, t. 307, fol. 13.

[152] Bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques Doucet, autographes d’artistes, carton 25, n°10868-10870.

[153] Paris, archives du Ministère des Affaires Etrangères, section Espagne, correspondance Politique, t. 307, f°93.

[154] Émile Bonnet, « Les portraits des consuls de Montpellier », Mémoires de la Société archéologique de Montpellier, 2e série, VIII, Montpellier, Firmin, 1933, p. 150 et suiv..

[155] Mercure de France, février 1722, p. 599.

[156] Paris, AN, MC, RE, XCV, 4, f° 435.

[157] Voir les quittances inédites dans Pièces diverses de comptabilité de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, école nationale supérieure des Beaux-arts, ms. 604. Tome XLIX.

[158] Montaiglon, 1875-1892, IX, p. 110.

[159] Paris, Arch. nat., O1 1907A.

[160] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 330.

[161] Paris, AN,  MC, RE, XCV, 4, f° 441.

[162] Ibid.

[163] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 335.

[164] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 339-340.

[165] Archives du Ministère des Affaires Etrangères, Paris, section Espagne, correspondance Politique, t. 321, f° 159.

[166] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 341.

[167] Archives du Ministère des Affaires Etrangères, Paris, section Espagne, Correspondance Politique, t. 321, f° 174.

[168] ibid., t. 323, f° 13.

[169] Sensier-Vianelli, 1865, p. 284. Mariette, dans une de ses lettres écrites depuis Paris à Bottari le 4 août 1758, affirmait que « les portraits gravés d’après Rigaud, au nombre d’environ soixante-cinq, sans parler de ceux qui ont été gravés plusieurs fois, sont devenus très chers. Le dernier recueil qu’on ait vendu à Paris, quoiqu’incomplet, s’est payé environ 80 écus ».

[170] A.D.P.O., 3E6/58, f° 26-27.

[171] Archives du Ministère des Affaires Etrangères, Paris, section Espagne, Correspondance Politique, t. 327, f°276.

[172] Paris, Arch. nat. MC, RE/XCV/4, f°556.

[173] Paris, bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques-Doucet autographes d’artistes, carton n°25, n° 10871-10875.

[174] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 361-362. Lors de cette séance à laquelle Rigaud assiste, Lambert Sigisbert Adam obtient le premier prix de sculpture, « quoiqu’il fût unique (candidat) pour la sculpture » et Charles étienne Geuslain est reçu académicien.

[175] Montaiglon, op. cit., p. 355, 356, 357, 361, 363, 365, 369.

[176] Paris, AN, MC, ét. XIII, 223.

[177] Bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques Doucet. Autographes d’artistes. Carton 25. n°10858-10861.

[178] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 382.

[179] Paris, AN, MC, ét. XCV, 79.

[180] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 386.

[181] Madrid, Archives du Palais Royal, dossier personnel de Jean Ranc, carton 868, dossier 18.

[182] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 388.

[183] Mercure de France, 1725, cit. par Wildenstein, 1924, p. 39.

[184] Madrid, Archives du Palais Royal, dossier personnel de Jean Ranc, carton 868, dossier 18.

[185] Montaiglon, 1875-1892, IV, p. 136-138.

[186] Brice, 1725, p. 415-416.

[187] Paris, AN, MC, ét. XIII, 228.

[188] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 4.

[189] Paris, AN, MC, ét. LIII, 237.

[190] ADH, GG110, f°35.

[191] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 17.

[192] Paris, AN, MC, ét. CXII, 715. Notoriété du 23 juillet 1756.

[193] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 27-28.

[194] ibid., II, p. 138-139.

[195] ibid., V, p. 32.

[196] Madrid, Archives du Palais Royal, dossier personnel de Jean Ranc, carton 868, dossier 18.

[197] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 46-47.

[198] ibid., p. 51.

[199] Bottineau, 1962, p. 446, note 287.

[200] Mercure de France, mars 1729, p. 544.

[201] Anatole de Montaiglon, Correspondance des directeurs de l’académie de France à Rome, Paris, 1898, t. VIII, n°3233, p. 21.

[202] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 63.

[203] Cité par Gibert, 1890, lettre n°XII, p. 300-301.

[204] Madrid, Archives du Palais Royal, dossier personnel de Jean Ranc, carton 868, dossier 18.

[205] Cité dans Bottineau, 1962, note 288, p. 446.

[206] Paris, AN, MC, ét. LIII, 256.

[207] ibid., ét. LIII, 258.

[208] Madrid, Archives du Palais Royal, dossier personnel de Jean Ranc, carton 868, dossier 18.

[209] IAD Rigaud, 1744, f° 59.

[210] ibid. f° 62.

[211] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 112.

[212] Cité dans Nicolás Morales, L’artiste de cour dans l’Espagne du XVIIIe siècle : étude de la communauté des musiciens au service de Philippe V (1700-1746), Casa de Velásquez, Madrid, 2007, p. 371.

[213] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 115.

[214] Paris, AN, Y 335.

[215] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 121.

[216] ibid., V, p. 125.

[217] ibid., V, p. 127.

[218] ibid., V, p. 133.

[219] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 140-141.

[220] ibid., V, pp. 148-149.

[221] Zahira Veliz, « The Restoration of Paintings in the Spanish Royal Collections, 1734-1820 », dans Studies in the History of Paintings Restauration, Londres : Achetype Publications et The National Trust, 1996, p. 54-55.

[222] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 154-155.

[223] Paris, AN, MC, ét. XIII, 253.

[224] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 164-165.

[225] Paris, AN, MC, ét. LIII, 275.

[226] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 166-167.

[227] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 185.

[228] Dezallier d’Argenville, op. cit. Voir aussi P. J. Mariette, t. V, p. 385 ; J. A. Cean Bermudez, t. V, p. 128-129.

[229] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 197.

[230] ibid., V, p. 217.

[231] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude XIII/259.

[232] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude LXXIX/21.

[233] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 239.

[234] ibid., V, p. 241.

[235] Paris, Arch. nat., Châtelet, Y 4562.

[236] ibid., Maison du Roi, O1 1088, fol. 80.

[237] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 260.

[238] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude LXXIX/28.

[239] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 260.

[240] Ibid., V, p. 287.

[241] Paris, Arch. nat., MC, ET/LXXIX/32.

[242] ibid., ET/VIII/1012, cit. dans Rambaud, 1971, p. 494.

[243] Inventaire après décès de Mme de Morard de Galle, 21 juillet 1761, f° 2 v°, f° 3.

[244] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 320.

[245] Paris, archives nationales, minutier central, étude LXXIX, 36.

[246] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 322.

[247] ibid., V, p. 324.

[248] ibid., V, p. 329.

[249] ibid., V, p. 330.

[250] Inventaire après décès de Rigaud, 1744, f°62.

[251] ADH, GG93, fol. 118 v°.

[252] Extrait des registres de Saint Roch. Paris, archives nationales, Minutier central, étude LIII, 316.

[253] Paris, archives nationales, Y 15605. Acte évoqué par Guiffrey, 1884, p. 46.

[254] Montaiglon, 1875-1892, V, p. 351.

[255] ADPO, C 764. Colomer, op. cit., p. 68.

[256] Inventaire après décès de Rigaud, 1744, f° 62. Paris, archives nationales, Minutier central, étude XLIII, 383, res. 217.

[257] Paris, archives nationales, Minutier central, étude LIII, 316. Voir Stéphan Perreau, L’inventaire après décès d’Élisabeth de Gouy, femme de Hyacinthe Rigaud (1743), [en ligne], 20 novembre 2011, http://hyacinthe-rigaud.over-blog.com.

[258] Paris, archives nationales, Minutier central, étude LXXIX, 36. Le Catalan institue comme héritières particulières ses deux nièces de Perpignan et comme universelle Madame Ranc. Son filleul Hyacinthe Collin de Vermont reçoit tout le fond de son atelier.

Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan