SCOTT DE LA MÉSANGÈRE Guillaume III

Catégorie: Portraits
Année : 1712

 

P.1160

Âge du modèle : 33 ans

Huile sur toile
H. 81,5 ; L. 65,3 cm
Collection particulière.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1712 pour 200 livres (ms. 624, f° 33 v° : « M[onsieu]r le président de la Mésangère ») ; Ancienne collection De Fursac ; Vente Paris, 30 mai 1903 ; Vente, Bruxelles (Finey), 12-13 juillet 1905, lot 180 ; Collection du comte André de Ganay, vente Frédéric Muller & Cie, Amsterdam, 24 avril 1906, n° 28 (avec son pendant féminin) ; vente Fievez, Bruxelles, 14-15 décembre 1923, lot 180 ; galerie Jacob, Bruxelles ; collection privée en 1957 ; vente Paris, Hôtel Dassault (Artcurial-Briest-Poulain-LeFur), 12 décembre 2004, lot 37A ; vente Christie’s Londres, 6 juillet 2007, lot 178 (avec son pendant féminin).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 163 ; De Courcelles, 1820, II, p. 318 ; Perreau, 2013, cat. P.1160, p. 232 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1234, p. 406.

Descriptif :

Guillaume III Scott de La Mésangère (1679-1723), seigneur de Boscherville, fut conseiller puis président à mortier au parlement de Rouen. Son père, Guillaume II (1650-1682) s'était uni en 1678, à Quevilly, près Rouen à Marguerite de Rambouillet (1657-1714), fille de la muse de La Fontaine, Madame de La Sablière. Son grand-père, Guillaume I Scott (1602-1681), en provenance d'Écosse, officia comme conseiller-secrétaire du roi en la Grande Chancellerie (29 septembre 1663). Écuyer, sieur de la Mésangère et de Boscherville, il épousa vers 1658, Catherine de La Forterie (née vers 1645). 

Le château de la Mésangère (domaine de Bosguérard-de-Marcouville), détruit lors de l’occupation protestante, avait été reconstruit par Guillaume du Fay et vendu en 1659 à l’écossais Jacques Scott qui fit dessiner le parc par un élève de Le Nôtre. La Fontaine y aurait composé quelques fables.

La posture employée par Rigaud pour le portrait du marquis connut un franc succès et fut de très nombreuses fois pastichée par d'autres peintres. Le fait qu'elle ne soit pas qualifiée d' « habillement répété », cette vêture pourrait indiquer qu'il s'agit là de la première fixation de ce type d'agencement. Avec le portrait de son épouse, Marie-Thérèse de Paz de Bois L'Abbé, peint quant à lui en 1715, cette effigie passa longtemps comme une production de Nicolas de Largillierre.

À la mort de Guillaume II, son épouse, Marguerite de Rambouillet se remaria en 1690 — et non sans réticences de sa famille —, à Charles, comte de Nocey et de Fontenay, maître de la garde-robe et premier gentilhomme du Régent, courtisan notoire « qui ne possédait aucune des vertus d'un époux tranquille » [1]. Ironiquement, quelques années plus tard en 1713, la nouvelle comtesse de Nocey s'opposa à l'un de ses fils, Antoine Scott (1680-1743), frère de Guillaume III, qui souhaitait épouser contre son avis, Anne Élisabeth Bourret, fille de François Bourret, l'intendant de la duchesse de Nemours. Pour arbitrer ce différent, Antoine Scott, maître d'hôtel du roi, se fit représenter devant le notaire Mathieu Goudin par Hyacinthe Rigaud, neveu et filleul homonyme du peintre. Fils de Gaspard Rigaud et bourgeois de Paris, le jeune homme procéda à trois sommations respectueuses auprès de la comtesse, qui logeait dans son quartier, grande rue Montmartre et essuya trois refus [2]. Malgré ce différent, Antoine Scott passa outre l'avis de sa mère et s'unira avec Mademoisellle Bourret le 23 juillet 1713.


1.Vicomte Menjot d'Elbenne. Madame de La, Sablière, ses pensées chrétiennes et ses lettres à l'abbé de Rancé, avec portrait et gravures, Paris, Pion, 1923, p. 243.

2. 29 juillet 1713. Sommation respectueuse d'Hyacinthe Rigaud à Marguerite de rambouillet. Paris, archives nationales, minutier central, ét. XIII, liasse 176

Poser une question à propos de cette oeuvre
Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan