BOURRET Anne Élisabeth

Catégorie: Portraits
Année : 1711

 

*P.1142

Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1711 pour 300 livres (ms. 624, f° 32 v° : « M[ademoise]lle Bouret »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 158 ; Perreau, 2013, cat. *P.1142, p. 230 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1216, p. 401 [Mademoiselle Bouret ou Bourret (2003/2, cat. I, n°963)].

Descriptif :

Selon Roman, le modèle pouvait être identifié comme « Marie Bourret, sœur d’Étienne-Nicolas Bouret » qui, en réalité, etait soeur de François Bourret, trésorier de la duchesse de Nemours.

Néanmoins, la concommitence entre l'année de confection de ce portrait et les démêlés qu'eut Antoine Scott de La Mésangère (frère de Guillaume III) avec sa mère (Marguerite de Rambouillet) en 1713 en vue de son mariage avec Anne Élisabeth Bourret, tendent désormais à proposer cette dernière comme modèle présummé de Rigaud. Mademoiselle Bourret était en effet la fille de François Bourret et rien n'empêche, en l'absence d'éléments plus probants, à voir dans cette personne la cliente de l'artiste.

Dame de La Mésangère par son union, Anne Élisabeth Bourret développa de nombreux talents pour la musique. Élève de François Couperin pour le clavecin selon La Laurencie [1] mais aussi, au dire de la Borde, celle de Bournonville pour l'accompagnement, elle prit une part active à l'établissement des concerts Crozat. Organiste de la Madeleine en La Cité, Louis Antoine Dornel (1685-v.1775) dédicaca justement en 1711 ses Pièces à violon seul et suites pour la flûte traversière avec la basse opus 2 à Mademoiselle Bourret [2], appuyant ainsi plus encore l'hypothèse du modèle peint par Rigaud.


1. Lionel de La Laurencie, L'école francaise de violon, de Lully a Viotti, Paris, 1922, p. 272.

2. « À Mademoiselle Bouret / Mademoiselle, C'est l'interest que tous les autheurs ont au succés de leurs ouvrages, et ma reconnoisance des bontés dont vous avés honoré les miens, qui m'engagent a vous presenter ces Sonates. Elles vont paroistre aux yeux du public, et pour s'assûrer de son aprobation, rien ne m'a paru plus en usage ni mieux autorisé que de briguer le suffrage de quelque personne illustre par ses talents. Ainsy, / Mademoiselle, a qui pourrois je mieux les offrir qu'a vous ; qui dans un âge si peu avancé, joignes a tant d'autres qualité, des connoisances superieures aux autres dans l'art de la Musique, un goût sûr et établi, et une delicatesse extrême dans l'execution. Agréez donc, Mademoiselle, que je vous supplie de les proteger, et de vous y amuser quelque fois ; affin que l'autheur ait le bonheur de se ressentir des applaudissements que vous attirerés a son ouvrage. C'est là où je borne mes voeux, et a l'honeur de vous assurêr que je suis avec tout le respect possible, / Mademoiselle, / Votre tres humble et tres / obeissant serviteur DORNEL » Voir notamment Jean-Patrice Brosse, Le clavecin des Lumières, Paris, 2004, p. 78

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan