DROUARD DE BOUSSET Jean-Baptiste

Catégorie: Portraits
Année : 1707

 

PC.984

Âge du modèle : 45 ans

Huile sur toile
H. 81 ; L. 65 cm
Collection particulière

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1707 pour 300 livres (ms. 624, f° 26 v°, rajout de Hulst : « M[onsieu]r du Bousset, id[em]. [habillement répété] ») ; Anciennement au château de Groussay, coll. Jean-Louis Remilleux [anc. attr. Largillierre] ; sa vente Paris, Palais des Congrès, Poulain-Le Fur, 22 juin 2000, lot 14. 

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 133, 136 ; Perreau, « Pierre de Monthiers et Hyacinthe Rigaud ou Pontoise à l'honneur », 14 novembre 2013, www.hyacinthe-rigaud.over-blog.com ; Perreau, 2013, cat. *PC.984 & PC. 985, p. 206-207 ; Perreau, « Hyacinthe Rigaud : chroniques des ventes 2015 (seconde partie) », 10 mars 2016, www.hyacinthe-rigaud.over-blog.com ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1029, p. 343 (2003/2, cat. I, n°846).

Œuvres en rapport : 

  • 1. Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier bleu d’après Rigaud, H. 28 ; L. 24,5 cm. Localisation actuelle inconnue. Vente Versailles, Palais des Congrès, Perrin, 16 novembre 1986, lot. 90 [« un dignitaire » attribué à Rigaud]

Copies et travaux : 

  • 1707 : Bailleul reçoit 24 livres pour avoir « habillé M[onsieu]r Dubousset avec une main » (ms. 625, f° 23).

Descriptif :

Si Roman ne relevait rien pour ce personnage, il n’est pas impossible que Rigaud ait peint le portrait de Jean-Baptiste Drouard de Bousset (1662-1725), maître de musique du Roi pour l’Académie des Inscriptions. Dans notre catalogue de 2013, nous avions évoqué cette possibilité tout en signalant un possible rapprochement de cette œuvre avec un portrait d'homme tenant une partition, anciennement dans la collection de Jean-Louis Remeilleux au château de Groussay dans lequel nous avions pu l'examiner quelques années plus tôt. Même si, comme l'évoque James-Sarazin à propos du portrait de Pierre de Monthiers, « nous ne sommes pas à l'abri d'autres identifications avec un ou des clients que les livres de comptes auraient omis d'enregistrer », tout concordait à ce rapprochement : l'âge du modèle, le style de la perruque, la présence de la partition, l'attitude choisie par l'artiste selon le mode de l'habillement répêté d'une posture plusieurs fois utilisée à cette époque plaident en cette faveur.

La description du travail de Bailleul et le prix du portrait original correspondent selon nous en tous points à un attitude bien particulière, récurrente dans ces années-là chez l'artiste, et figurant le modèle le buste tourné de côté, le visage de trois-quart vers le spectateur. Habillé d'un grand manteau aux plis soigneusement ordonnés, le modèle montrait ostensiblement une main, tout comme d'autres clients de Rigaud passant dans son atelier dans les années 1720. Il est ainsi probable qu'André-Pierre Hébert ait inauguré en 1702 cette attitude des bustes variés « avec une main » que l'on retrouvera dans l'effigie de Jean-Baptiste de Magnanis et de Pierre de Monthiers (1709), puis de Louis de Waubert et du Comte d’Aubarède (1710) pour ne citer qu’eux. La vêture de notre musicien, de l'ordonnance du col aux plis du manteau évoquait quant à elle celle d'un portrait d'homme encore anonyme, conservé au musée du Louvre, et que nous avions eu la chance de pouvoir examiner longuement dans les réserves en 2012.

Jean-Baptiste Drouart de Bousset, originaire de Bourgogne, avait été élève de Jacques Fargeonnel, organiste et compositeur à la Sainte-Chapelle de Dijon, et arriva à Paris en 1696 dans les mêmes fonctions. Maître de musique du Roi pour l’Académie des Inscriptions, il est l’auteur de nombreux recueils d’airs sérieux et à boire publiés entre 1690 et 1708, auxquels s’ajoutent des airs spirituels (1701) et des cantates. Le rouleau de papier que tient le modèle rejoint les représentations classiques des musiciens tel le portrait de Jean-Marie Leclair par Loir. L’objet servait tout autant de conducteur d’orchestre que d’allégorie de la musique. 

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan