BOURDON-CONTI Marie-Anne de

Catégorie: Portraits
Année : 1706

 

*PC.943

Âge du modèle : 40 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [en pied]
Localisation actuelle inconnue.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1706 pour 1000 livres ms. 624, f° 25 (« Mad[am]e la Princesse de Conty la Doüarière, fille du Roy. [rajout :] H[abillement]. r[épété]. ») ; donné par le modèle au marquis de la Vallière ; selon Roman, une répétition de ce portrait existait en 1888 dans la galerie Gellinard à Paris. 

Bibliographie :

Rigaud, 1716, p. 119 ; D’Argenville, 1749, p. 90 ; Thiéry, 1784, p. 372 ; Roman, 1919, p. 123, 127 ; Constans, 1995, II, p. 769, n° 4335 ; Perreau, 2004, p. 165-166 ; Perreau, 2013, cat. *PC.943, p. 201 ; James-Sarazin, 2016, cat. *P.981, p. 330 (2003/2, cat. I, n°810).

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile d’après Rigaud (atelier du roi). H. 220 ; L. 158. Versailles, musée national du château. MV7067. Achat de Versailles en 1945. Voir Constans, 1995, II, p. 769, n°4335. 
  • 2. Huile sur toile d’après Rigaud (?). Paris, gal. Gellinard, 1888 selon Roman (mais douteux ; voir Legendre de Villedieu).
  • 3. Huile sur toile d’après Rigaud (fragment), H. 29,5 ; L. 39,5. Japon, Collection particulière (vente Paris, hôtel Drouot, Fraysse, 4 avril 2008, lot 35).

Copies et travaux :

  • 1706 : Bailleul touche 50 livres pour avoir « habillé m[adam]e la Princesse de Conty original en grand » (ms. 625, f° 21 v°).

Descriptif

Marie-Anne de Bourbon (1666-1739), duchesse de La Vallière, princesse de Conti, titrée Mademoiselle de Blois est la première fille légitimée de l’union de Louis XIV avec Françoise-Louise de la Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière et de Vaujours. La seconde Mademoiselle de Blois, sera celle née d’avec la marquise de Montespan, Françoise-Marie de Bourbon (1677-1749), mariée en 1692 à Philippe d’Orléans, duc de Chartres et futur Régent (1674-1723).

Marie-Anne fut légitimée en 1667 et mariée en janvier 1680 au prince de Conti, Louis-Armand I de Bourbon (1661-1685), fils d’Anne-Marie Martinozzi (1637-1672), nièce de Mazarin et d’Armand de Bourbon-Condé, prince de Conti (1629-1666). Après la mort de son mari, le 9 novembre 1685, elle fut appelée « Madame la Princesse douairière de Conti ». Par son alliance, Mademoiselle de Blois avait donc pour beau-frère François-Louis de Conti, peint par Rigaud en 1697, comme oncle Louis II de Bourbon, dit le Grand Condé (1621-1686) et comme tante Anne-Geneviève de Boubon-Condé (1619-1679), duchesse de Longueville. Cette dernière, avait été mariée en 1642 au duc de Longueville, Henri II d’Orléans (1595-1663) qui, d’un premier mariage en 1617 d’avec Louise de Soissons (morte en 1637) était le père de la célèbre duchesse de Nemours, Marie d’Orléans, peinte par Rigaud en 1705. Mademoiselle de Blois était donc cousine par alliance de cette dernière.

Le seul exemplaire connu du portrait peint par Rigaud est sans doute une toile faite par l’atelier du roi, extrapolé d’après un modèle emprunté au portrait de la duchesse de Mantoue mais dont la posture fut inventée par l’artiste dès 1701. Le visage est tourné ici dans l’autre sens et la modèle revêt des vêtements royaux. D’Argenville, en 1749, situe un portrait de la princesse de Conti dans le cabinet d’Histoire naturelle de l’église des Jacobins à Paris ; localisation reprise de manière plus évasive par Thiéry en 1784 : « Dans le même Cabinet sont 7 beaux Portraits peints par Rigaud ». Quant à l’artiste, il témoigne, dans sa biographie de 1716, de la confection du portrait : « M[ada]me la princesse de Conti, fille du roi, a voulu être du nombre des princes et princesse que Rigaud a peints. Son portrait a été fait en 1706 : il est en grand habillé du manteau ducal. C’est M[onsieur]. le marquis de la Vallière à qui elle l’a donné. »

La très intéressante reprise du détail du chien, passée en vente parisienne en 2008, a très probablement été réalisée par un aide précieux du maître, spécialiste dans les représentations d’animaux. Ses dimensions, à l’échelle du modèle original, suggèrent une commande spéciale d’un client, plutôt que l’extrait d’une toile de plus grande taille.

Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan