LE BAILLIF DIT « MENAGER » Nicolas

Catégorie: Portraits
Année : 1698

 

P.547

Âge du modèle : 40 ans

Huile sur toile ovale
H. 63,5 ; L. 81,3.
Paris, Collection particulière.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1698 pour 140 livres (ms. 624, f° 14 v° : « Mons[ieu]r Ménager, de Rouen [rajout :] Mesnager »).

Biblographie :

Hulst/2, p. 167 ; Hulst/3, p. 180 ; Portalis et Béraldi, 1880-1882, III, p. 565 [pour la gravure] ; Roman, 1919, p. 63, 170, 172 [tableau non localisé] ; Roux, 1951, VII, n° 416, p. 222 [pour la gravure] ; Constans, 1995, II, p. 760, n° 4286 [pour la copie de versailles] ; Perreau, 2004, p. 44 [localisation du tableau en collection particulière] ; Sanguineti, 2011, p. 36-37 ; Perreau, « Ces Gentilshommes de Rigaud », [en ligne], 21 mai 2012, www.hyacinthe-rigaud.over-blog.com ; Perreau, 2013, cat. P.547, p. 137 ; Sanguinetti, 2015, p. 56 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.572, p. 197 (2003/2, cat. I, n°486 : tableau non localisé).

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile, suiveur de Rigaud, H. 75 ; L. 61. Versailles, musée national du château. MV3669. Achat de M. de Fontanges pour Versailles en 1835 (voir Constans, 1995, II, p. 760, n°4286).
  • 2a. Gravé par Charles Simonneau en 1715 dans un ovale de pierre, en contrepartie de la toile. Dans le socle : « Nicolaus Mesnager Eques / & Rege christianissimo Londinum cum plena / potestate missus, Foederatos divisit. 8.a octob. 1711 / Deinde ex Regiis Legatis unus Pacem obsignavit / Trajecti ad Rhenum 11.a avril 1713 ». Au bas du socle : « Hanc amici tabulam in aere curavit indici Perenne amoria / et grati animi monumentum. Claudius de Villers ». Près du trait carré inférieur : « Hyacint.9 Rigaud pinxit – Ca. Simonneau major Sculp. Cum privilegio Regis. 1713 ».
  • 2b. Gravé par Dominique Sornique : « NICOLAS MENAGER, Plenipotentiaire au Congrès d’Utrech, mort à Paris le 15 juin 1714. Agé de 56 ans ».
  • 2c. Gravé par Étienne Jehandiers Desrochers d’après Simonneau et en contrepartie. Dans un cartouche sous l’ovale : « Nicolas Mesnager / Chevalier de l’Ordre de St Michel Ambassadeur / et Plénipotentier à Utrecht né à Roüen et mort à / Paris le 15 juin 1714 agé de 59 ans ». Dans l’épaisseur de la corniche au dessous : « Gravé par E. Desrochers A Paris rue du Foin pres la rue St Jacques ». Dans le socle : « Rempli de Zele pour la France / Mesnager dont Voicy les traits / Contribua par sa prudence / Au grand ouvrage de la Paix ».

Copies et travaux :

  • 1713 : « deux [copies] de M[onsieu]r Mesnager pr Roüen » contre 150 livres (ms. 624 f°35 v°).
  • 1714 : Bailleul reçoit 48 livres pour avoir fait « deux bustes de M[onsieu]r Menager », probablement les copies de 1713 (ms. 625, f° 30 v°).

Descriptif :

Jusqu'à sa redécouverte par nos soins dans une collection privée parisienne où nous avons pu l'examiner en 2003, le portrait de Nicolas Le Baillif dit « Mesnager » (1658-1714), n'était connu que par la gravure de Simonneau et la réplique peinte conservée au musée de versailles. Surnommé comte de Saint-Jean, il était le fils d’un négociant rouennais. Avocat au parlement de Rouen, il est délégué par les négociants de cette ville au Conseil du commerce, réorganisé en 1700 et présidé par le chancelier Henri-François d’Aguesseau qui l’introduit auprès de Louis XIV. Ménager est chargé par le roi de plusieurs missions diplomatiques dont la première a lieu en Espagne où il est négociateur des droits commerciaux avec les Indes, ce qui lui vaut la croix de l’Ordre de Saint-Michel, distinction qui sera rajoutée par la suite sur les gravures de Simonneau et Sornique.

Bientôt envoyé en Hollande (1707) pour les mêmes raisons qu’en Espagne, il y réussit si bien qu’il part pour Londres (1711) puis signe la Paix d’Utrecht avec le maréchal d’Uxelles et l’abbé de Polignac, ce que commémorent la production de deux copies de son portrait en 1713, commandées par la ville de Rouen. En tant que troisième plénipotentiaire, spécialiste des problèmes économiques, Ménager contribuera également à détacher l’Angleterre de la coalition formée contre la France et reçoit une pension de 10 000 livres des mains de Louis XIV. Pourtant, lorsqu’il commande son portrait à Rigaud en 1698, il n’est qu’un simple avocat rouennais. Aussi, le peintre évite-t-il de représenter Ménager avec des mains et choisit-t-il un buste certes habillé d’un riche manteau bleu, mais moins onéreux que d’autres prototypes.

 

Poser une question à propos de cette oeuvre
Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan