LULLIN Jean Antoine

Catégorie: Portraits
Année : 1705

 

P.866

Âge du modèle : 59 ans

Huile sur toile
H. 81 ; L. 63 cm
Collection particulière

Selon une étiquette au dos : Une répétition de ce portrait existe aujourd'hui dans la maison de Saussure à Genève. Elle porte au dos une inscription certainement authentique disant qu'elle est peinte par Hyacinthe Rigaud. Probablement ce portrait-ci est du même peintre. Il a plusieurs repeints que j'ai fait faire parce qu'il était très avarié. Genève le 25 janvier 1893. Théodore de Saussure.

Selon une inscription rapportée au dos, sur la croisée du châssis : Jean Antoine Lullin a bâti la maison de [la rue de] la Cité. Peint par H. Rigaud.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1705 pour 140 livres (ms. 624, f° 23 v° : « M[onsieu]r Lulin, de Geneve ») ; Genève, collection particulière ; vente Genève, enchères, 4 mai 2022, lot. 163 (Rigaud et atelier)*.

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 114, 117 [Pierre Lullin] ; Lévy, 1969, p. 190, 501 [Jean-Antoine Lullin] ; Walker, 1996, p. 133-160 ; James-Sarazin, 2003/4, cat. I, n°747 [Pierre Lulli, tableau non localisé] ; Perreau, 2013, cat. *P.866, p. 188 [idem] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.911, p. 308 [Jean-Antoine Lullin].

Copies et travaux :

  • 1705 : « Deux [copies] de M[onsieu]r Lullin de Genève » pour 150 livres (ms. 624, f°24 v°)

Descriptif :

Roman proposait initialement d'identifier notre modèle comme étant Pierre Lullin (1646-1717), conseiller (1685) et syndic (1697), fils de Jean Lullin (1619-1676), conseiller (1655), syndic (1661), envoyé en France (1667) et de Catherine Calandrini (1626-1666) mais le modèle semble trop âgé pour avoir été peint ici en plus de n'être pas venu en France pour ce faire. En réalité, il s'agit plus sûrement de Jean Antoine Lullin (1666-1709) dont on connait le portrait en collection privée et une réplique dans celle du docteur Raymond de Saussure à Genève, mentionnées par Lévy et Walker. 

Né le 3 mars 1666 à Genève, c'est à l'âge de 39 ans que Lullin pose devant Rigaud, à la faveur d'un séjour pour affaires qu'il réalise en France. Négociant à ses débuts dans la soierie et la dorure, il pratiqua très tôt le change et le commerce d'exportation de blé, métaux et sel, vouant bientôt toutes ses activités à la banque à l'international. Prétant à la couronne française, il eut l'occasion de voyager à Londres et à Paris où il sollicita donc Rigaud.

Auditeur (1662), conseiller (1680) et quatre fois syndic (entre 1688 et 1700) à Genève, Lullin avait acquit dès 1683 plusieurs seigneuries de la campagne genevoise, dont celle de Châteauvieux et Confignon. Très riche (ce dont témoigne son inventaire après décès où plusieurs portraits sont révélés), il avait fait ériger la maison Saussure ou maison Lullin, rue de la Cité à Genève, sur les plans de l'architecte français, Joseph Abeille (1673-1756).

Son portrait par Rigaud, bien qu'il ne soit pas mentionné comme un habillement répêté d'un modèle antérieur, trahis par l'ordonnace du manteau et des drapés, d'autres portraits à la vêture tout à fait similaire, dont celui d'un homme âgé du musée de Pau ou celle du portrait anciennement dit de Monsieur Dupuy, pour ne citer qu'eux.

L'un de ses fils, le pasteur et théologien Ami Lullin (1695-1756), professeur à l'Académie, recteur de 1753 à 1756 sera peint quant à lui par Nicolas de largillierre, confirmant à Genève au goût des portraits français dont Robert Gardelle (1692-1766), élève de Largillierre, fut l'un des grands diffuseurs.

 

Nicolas de Largillierre, portrait d'Ami Lullin, 1720. Genève, bibliothèque. Inv. 31


mise à jour : *10 mars 2022

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan