FLEURY André Hercule de

Catégorie: Portraits
Année : 1706

 

PC.915

Âge du modèle : 63 ans

Huile sur toile ovale
H. 73 ; L. 59.
Collection privée

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1706 pour 150 livres (ms. 624, f° 24 v° : « M[onsieu]r l’évêque de Fréjus [rajout :] H[abillement] r[épété] ») ; Vente Bordeaux, Blanchy & Lacombe, 30 mars 2016, lot 401 [École française XVIIIe, suiveur de Hyacinthe Rigaud « Portrait en médaillon d'un ecclésiastique »].

Bibliographie :

Hulst/3, p. 186 ; Voltaire, 1751, I, p. 469-70 ; Portalis et Béraldi, 1880-1882, I, 379, 382 (n° 12 et 13) ; Roman, 1919, p. 121, 127 ; James-Sarazin, 2003/4, cat. I, n°783 (tableau non localisé) ; Perreau, 2013, cat. PC.915, p. 198 (tableau non localisé) ; James Sarazin, 2016, cat. P.953, p. 324-325.

Œuvres en rapport :

  • 1. Gravé par François Chéreau comme premier état de l’estampe suivante avec une autre dédicace (« Offerebat B. Bauyn ») et une signature différente (« Franciscus Chereau major sculp. »). Portalis le juge « beaucoup plus lourd d’exécution » que le second état.
  • 2. Gravé par François Chéreau, en 1726 selon Hulst, « buste sans mains comme le tableau [à gauche dans un ovale de pierre], en camail, grandeur de thèse pour celle de J. S. Brissart. » Deux autres états connus avec variantes dans la lettre. 1° : Dans le socle, de part et d’autre d’une composition aux armes : « André Hercules – Cardinal de Fleury // Ministre d’Etat, Grand – Aumônier de la Reine // Grand Maître - et Surintendant // général des Postes, &c. » Dans la bordure extérieure de l’ovale, de part et d’autre de la composition aux armes : « Offerebat - J. S. Brissart. »  De même, sur le plat du socle : « Hiac. Rigaud prinx - Fr. Chéreau sculp. » 2° : Dans le socle, de part et d’autre d’une composition aux armes : « André hercules – de Fleury // ancien Evêque de Fréjus – Précepteur du Roy, Mins= // tre d’Etat, abbé des Abbayes – de Tournus et de St Estienne // de Caen, L’un des quarante de l’Académie françoise &c. // et Grand Aumosnier – de la Reine. »  Dans la bordure extérieure de l’ovale, de part et d’autre de la composition aux armes : « Offerebat - J. S. Brissart. »  De même, sur le plat du socle : « Hiac. Rigaud prinx - Fr. Chéreau sculp. » Hulst précisait que « les qualités marquées ci-dessus sont celles que prenoit le prélat en 1725 et ainsi 20 ans après qu’avoit été peint ce portrait. Cette espèce d’anachronisme est très-commun en matière de portraits gravés, et cet œuvre-ci en fournit nombre d’exemples. » H. 42 ; L. 31,5.
  • 3. Gravé par Gasparo Massi, en buste tourné vers la gauche. Sous l'ovale, la lettre suivante : « Andreas Hercules de Fleury Gallus Episcopus // olim Foro= Iuliensis in Provincià S. R. E. Presbyter // Cardinalis creatus à SSmo D. N. BENEDICTO PAPA // XIII Consistorio secreto dieu Septembris 1726 // obÿe diazo Ianuarÿ 1743 ». Dans le bas du socle, respectivement à gauche et à droite : « Hyac Rigaud pinx. - Gaspar Massi sculp. ». Sous le trait carré : « Dominicus de Rubeis Haeres Io: Iacobi formis Romæ ad Templ. S. M. de Face cum privil. Sum Pontificis ».
  • 4. Huile sur toile ovale (d'après Rigaud ?). H. 83 ; L. 66. Anciennement à l'hopital de Tournus ; classé au titre de l'inventaire des monuments historiques en 1976 ; disparu après cette date. Voir James Sarazin, 2016, cat. P.953 (2003, I. n°783, fig. 292), p. 324 (« œuvres mentionnées »).
  • 5. Huile sur toile d'après Rigaud. Dimensions inconnues. Nice, vente Japhet, 15 décembre 1994, n°97. Voir James Sarazin, 2016, cat. P.953 (2003, I, n°783, fig. 293), p. 324 (« œuvres mentionnées »).
  • 6. Gravé par Martin Berningeroth, en buste tourné vers la droite. v. 1725. H. 13,5 ; L. 8,6. Dans le socle, sous l'image : « André Hercules de Fleury // Ancien évêque de Fréjus ».

Copies et travaux :

  • 1706 : Delaunay reçoit 7 livres pour « le rochet de M[onsieu]r l’évêque de Fréjus » (ms. 625, f° 20). 

Descriptif :

« S’il y a jamais eû quelqu’un d’heureux sur la terre, c’était sans doute le cardinal de Fleury. On le regarda comme un homme des plus aimables & de la société la plus délicieuse, jusqu’à l’âge de soixante et treize ans ; & lorsqu’à cet âge, où tant de vieillards se retirent du monde, il eut pris en main le gouvernement, il fut regardé comme un des plus sages. Depuis 1726 jusqu’à 1742, tout lui prospéra. Il conserva jusqu’à près de quatre-vingt-dix ans, une tête saine, libre, & capable d’affaires ». Ainsi parlait Voltaire, dans son Siècle de Louis XIV. Né à Lodève le 22 juin 1643 de Jean de Fleury, sieur de Dio, receveur des tailles à Lodève et de Diane de la Treilhe de Fozières, André-Hercule de Fleury cumula les titres de cardinal, ministre d’Etat et gouverna la France durant près de 17 ans. Issu d’une famille noble mais de petite position, son père était receveur des décimes. Fleury se hissa grâce à de nombreuses protections. Le cardinal de Bonzi, bienfaiteur de la famille, le fait nommer aumônier du roi et l’archevêque de Paris obtient pour lui, l’évêché de Fréjus (1700). C’est sous couvert de ce dernier poste, que, le 6 mai 1714, il publie un mandement approuvant de manière chaleureuse la bulle Unigenitus. Cette prise de position lui vaut la faveur royale et le 23 août 1715, Louis XIV le nomme précepteur du Dauphin. Il exerce cette charge pendant six ans (de 1717 à 1723). Naturellement bon (selon Luynes), de tempérament doux et amène, de conversation agréable, le précepteur attire la sympathie. Le roi se prend d’affection pour lui et le Régent le regarde d’un œil favorable. L’ascension politique de Fleury commence. En 1720, il entre au Conseil des affaires ecclésiastiques. En 1723, il est nommé ministre d’État. En juin 1726, il devient principal ministre, sans en accepter le titre. La même année, il est fait cardinal. Il a 73 ans. Il va gouverner avec une très ferme autorité. Luynes comme Saint-Simon parlent de despotisme. Fleury est mort à Issy, le 29 janvier 1743. Son portrait en buste sera actualisé et extrapolé jusqu’aux genoux pour un second portrait en 1728, à la mise en scène assez spectaculaire.

La gravure de Chéreau présente Fleury vêtu de son camail d’évêque (avec boutonnière sur le devant) tandis que les autres portraits (en buste ou aux genoux) montrent le grand rabat d’hermine et correspondent à des adaptations faites après 1728. 

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan