LÉONARD Pierre Frédéric et sa famille

Catégorie: Portraits
Année : 1692

 

P.296

Huile sur toile
H. 126 ; L. 154 cm
Paris, musée du Louvre. Inv. 7519

Signé en bas à droite : Hyacinthe Rigaud pinxit / 1693.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1692 pour 490 livres (ms. 624, f° 8 : « Mons[onsieu]r Léonard, sa femme et sa fille »).

Bibliographie :

Werdet, 1864, IV, p. 217-219 ; Roman, 1919, p. 31 ; Gallenkamp, 1956, p. 56 ; Gallenkamp, 1960, note 25, p. 228 ; Rosenberg, Raynaud et Compin, 1974, t. II, n° 717, p. 80, 215 ; Rosenfeld, 1981, p. 286-287 ; Valaison, 1993, p. 283 ; Perreau, 2004, p. 68-69 ; Perreau, 2013, cat. P.296, p. 99 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.329, p. 114.

Œuvres en rapport :

Descriptif :

Pierre-Frédéric Léonard avait épousé à Paris, le 11 décembre 16881, Marie-Anne des Essarts (1670-1706) et en eu quatre enfants. L’aînée, représentée ici et prénommée, Marie-Anne (1690-1733), s’unira pour sa part à Daniel Chardon2, conseiller à la cour des aides le 5 février 17073. Elle vécut à Rueil, rue des 2 portes (paroisse Saint Benoît). Dans ce très beau portrait de famille, Rigaud se fait sensible, fin observateur des physionomies et des textures. Il élabore sa composition avec science, positionnant Léonard au centre, enlaçant discrètement son épouse qui, pour sa part, regarde son enfant et lui tend une grappe de cerises. Cette petite fille, loin des idéalisations habituelles d’enfants aux traits poupins et impersonnels, est un modèle de vérité. Elle interrompt momentanément son jeu avec un petit chien pour saisir le présent de sa mère.

Marie-Anne des Essarts était d’une grande beauté et fut inhumée dans le mausolée des Léonard, en l’église Saint-Benoît-le-Bétournet de la rue Saint Jacques (place Cambray). L’église fut rasée en 1854 pour faire place à la nouvelle Sorbonne. Luc Vincent Thierry, dans son Almanach du voyageur à Paris, contenant une description exacte & intéressante de tous les Monumens, Chefs-d’œuvre des Arts, Etablissemens utiles, & autres Objets de curiosité que renferme cette Capitale (Paris, Hardouin, 1784, p. 128) décrit l’emplacement de la sépulture de Marie-Anne des Essarts : « Sur un des piliers de la nef est le Tombeau en marbre d’Anne des Essarts, femme de Frédéric Léonard, Libraire renommé, exécuté par Vaucleve, sur des dessins de Gilles-Marie Oppenord, Architecte ». Lottin à propos de ce mausolée précise : « Au lieu de l’urne qui était sur l’epitaphe, on y avait mis son buste ; il y resta longtemps ; mais sur les représentations de M. de la Marre, curé de Saint-Benoît (de 1702 à 1730), la famille Léonard le fit enlever. Ce buste était dû au ciseau de Vanclève [Corneille Van Clève], d'après le dessin d’Oppenor [Gilles Marie Oppenord]. Madame Léonard était d’une beauté frappante. On lisait au bas de ce buste : fuit» D’Argenville (1759) cité par Chennevières-Pointel dans Portraits inédits d'artistes français (Paris, 1853, p. 35) décrit le monument : « à Saint-Benoît, un petit monument que Van Clève a exécuté sur le dessin d’Oppenord pour Marie Désessartz, femme de Frédéric Léonard, fameux imprimeur. Au lieu de l’urne qui surmonte l’épitaphe, on y a vu assez longtemps un buste que, sur les représentations du curé, la famille a fait ôter. »

Voir un premier portrait de Léonard ainsi que celui de son père, Frédéric Léonard en 1688.


1Contrat passé devant Me Roussel : Arch. Nat. ET/LXXXI/139.

2mort en 1744 ; voir leur contrat Inventaire fait devant Bellanger l’ainé. Arch. Nat. ET /XLIX/ le 14 octobre 1744.

3Me Doyen l’aîné. Arch. Nat. ET /XLIX/443.

Localisation de l´œuvre :

Paris, musée du Louvre, France

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan