ANONYME

Catégorie: Portraits
Année : 1703

 

P.783

Huile sur toile
H. 145 ; L. 101.
Collection particulière

Historique :

Peint après 1703. 

Bibliographie :

Perreau, 2013, cat., P.783, p. 176 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. Pl. 3, p. 566 (« Portraits d'attribution incertaine ») ; Ariane James-Sarazin, « A l'image du duc de Bourgogne », Hyacinthe Rigaud (1659-1743). L'homme et son art - Le catalogue raisonné, Editions Faton, [en ligne], mis en ligne le 6 septembre 2017, URL : http://www.hyacinthe-rigaud.fr/single-post/2017/09/06/A-limage-du-duc-de-Bourgogne

Œuvres en rapport : 

1. Huile sur toile (atelier de Rigaud). H. 145 ; L. 101. Par descendance à Aglaé Charlotte Marie de Broglie (1771-1846) ; sa fille Aglaé Nathalie Henriette Geneviève de Murat de Lestang ; son époux Othon Marie Laurent de Guillet de Moidière ; par descendance en collection particulière lyonnaise ; vente Paris, Artcurial, 26 septembre 2017, lot. 173 (suiveur de Rigaud).

Descriptif :

Par analogie avec le portrait du portrait du duc de Bourgogne dont il emprunte l'exacte posture (le cordon bleu du Saint-Esprit en moins), nous proposons de positionner cette belle effigie d'un maréchal de camp autour de 1703. Si Rigaud avait tendance à réutiliser des postures à succès sur des périodes parfois assez grandes, le style de la perruque appelle à une datation au maximum en 1710.

À mi-corps, le bras tendu vers le bord extérieur droit de la composition, le modèle regarde le spectateur de côté et pose l’une de ses mains sur le fourreau de son épée. La taille ceinte de l’écharpe blanche du haut commandement militaire, il porte une perruque à cheminée tout à fait caractéristique de la première décennie du XVIIIe siècle. Le fait que Rigaud n’ait que peu réutilisé cette posture par la suite, du moins à notre connaissance, nous avait amené à situer sa confection peu de temps après l’achèvement, en 1703, du portrait du petit fils de Louis XIV.

En 2012, lors d’échanges avec les derniers propriétaires du tableau qui nous avaient aimablement fourni une photographie de l’œuvre avant restauration, nous avions été saisis par la justesse des proportions du modèle, laquelle offrait tous les indices d’une main assurée, issue probablement directement de l'atelier du maître. Seuls les atermoiements des reflets de la cuirasse, en lieu et place d’un fini beaucoup plus caractéristique chez Rigaud, nous avait fait douter d’une entièreté autographe1. Aujourd’hui, avec le nettoyage du tableau, nous nous rangeons davantage à l’avis des experts de la vente qui voient ici une œuvre de l’atelier .

En effet, l’aspect très fini du dessin, des boucles de la perruque à, et principalement d’ailleurs, l’aspect schématique de la bataille de fond, plaide pour une tierce main. Les carnations, si elles s’avèrent moins vibrantes dans leur fondu que chez Rigaud (notamment dans le schématisme sans concession du double menton) n’en demeurent pas moins d’une parfaite exécution. La main, assurée donc, semble parfaitement au fait du style du Catalan. L’aspect harmonieux du visage du modèle et son incrustation parfaite dans l’habillement, sans défaut ni anachronisme anatomique, prouvent sans doute que la composition ne devait pas être un arrangement mais plutôt la copie d’un original non encore localisé. La ressemblance avec un comte de Broglie étant pour le moment hasardeuse, il convient de laisser le personnage dans l’anonymat dans l’attente d’éléments plus probants. 

 


1. « La grande qualité du tableau plaide sans nulle doute pour une œuvre autographe, notamment dans le visage du modèle, emprunt d'une certaine bonhommie. La vêture, par contre, peut avoir supporté une collaboration d'atelier. »

mise à jour : 6 septembre 2017

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan